Aurélien Fontenoy en Corse

Il s’agit du dernier épisode de la série « Bonjour » dans laquelle Aurélien Fontenoy, 3 fois vice champion du monde de trial VTT, découvre plusieurs régions de France en Enduro Extrême.

La Corse et ses paysages aussi magnifiques que grandioses, accueille donc le champion, des calanques de Piana aux rochers de Bonifacio et sur le sable blanc des plages de Porto Vechio…

www.aurelienfontenoy.fr

Enjoy !

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Le Team MIA Santa Cruz en Slovénie

Maurin Trocello et Aurélien Demailly du team MIA Santa Cruz se sont rendus en Slovénie pour y découvrir les magnifiques trails d’enduro de la région de Luce. Ils ont pu passer 10 jours sur place à shooter et rouler avec le talentueux caméraman d’Oqamy Visuel, Antonin Pergod. Envie de fraîcheur ? Regardez la vidéo !

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Sur les traces des Incas : à la recherche du sentier perdu au Pérou !

John Wellburn/Red Bull Content Pool

Terre des Incas, le Pérou a toujours fait rêver les aventuriers en tout genre. Les vététistes, aventuriers des temps modernes, n’échappent pas à cet attrait. C’est donc plein d’enthousiasme que trois d’entre eux se sont élancés à la découverte des sentiers du temps perdu dans la région du Machu Picchu !

Qui n’a jamais rêvé de vivre une expérience épique en partant le long des anciennes ruines incas et qui plus est à VTT ? Une expérience unique et inoubliable au cœur de l’histoire ! C’est le pari fou dans lequel se sont lancés, l’été dernier, Darren Berrecloth, Garett Buehler et Chris Van Dine. Leur objectif : retrouver et rouler sur le sentier perdu qui permis à Manco Inca de fuir les conquistadors espagnols et de se réfugier dans la jungle péruvienne au cœur des montagnes, afin d’organiser la résistance. Ils espèrent également découvrir quelques vestiges incas pour rider au cœur des vieilles pierres…

Mais l’aventure ne fut pas de tout repos ! Rouler sur des sentiers inconnus, inutilisés durant des siècles et donc dépourvus de toute cartographie, représente un vrai défi. Ascensions et descentes se sont succédées tout au long du voyage au cœur de l’inconnu, le trio découvrant au fur et à mesure les pistes s’ouvrant à eux. Personne avant eux n’avait emprunté ce sentier, que ce soit à vélo ou avec tout autre engin ! Autant dire que dans ces conditions, les surprises, bonnes ou mauvaises, sont légion et que la progression sur ce territoire escarpé et parfois un peu hostile n’est pas de tout repos.

Partir en expédition, à la découverte de nouveaux territoires, réserve toujours des surprises ; c’est là que l’aventure commence vraiment ! De retour chez lui, Darren Bearclaw a fait part de ses première impressions à Mike Berard de chez Red Bull. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pilote, spécialiste du freeride, a été fortement marqué par cette expérience, sur les traces de la civilisation perdue “du peuple du soleil”. Lorsque l’on m’a proposé de partir au Pérou, je n’ai pas hésité une minute. J’ai toujours été fasciné par le peuple inca. Et une question a toujours hanté mon esprit : comment se fait-il qu’un peuple capable de bâtir des cités majestueuses sorties de nulle part et disposant d’un tel empire ait pu être anéanti par les Espagnols ? Leur histoire est tout simplement incroyable. Ce retour dans le passé a de quoi vous faire perdre tous vos repères. D’ailleurs, lorsqu’on lui demande combien de kilomètres il a parcouru a l’occasion de ce séjour, Darren Berclaw est tout simplement incapable de répondre. D’après Chris Van Dine, nous aurions parcouru un peu plus de douze kilomètres de montée. En revanche, je n’ai pas la moindre idée de la distance totale. Tout ce que je sais, c’est que les journées étaient longues, très longues, entre les temps passés sur les VTT et les repérages pour le tournage vidéo.

A vélo, tu es tellement concentré sur le pilotage que tu oublies parfois de regarder les paysages qui t’entourent… Car pour Darren, si le freeride constitue sa passion de cœur, il aime également participer au tournage de vidéos. Et ce dernier opus “Chasing the Inca” a été réalisé dans le même esprit que le court métrage précédent intitulé « Where the Trail Ends. » C’est l’esprit de découverte et d’aventure qui domine. « Ce que j’aime avant tout, c’est l’idée de découvrir de nouveaux sentiers et de me lancer de nouveaux défis. Ce projet au Pérou englobe tout cela. » Et Darren de rajouter « Quand tu pars rouler dans un endroit inconnu, tu es à peu près sûr de te confronter à des situations inattendues. Cette aventure au Pérou ne déroge pas à la règle !

Le défi ici était de ne pas savoir où nous emmenait le sentier que nous suivions. Toute la difficulté du trip était donc de s’adapter à la configuration du terrain que nous découvrions au fur et à mesure ! L’autre grosse difficulté de cette aventure provenait de l’altitude qui occasionne inévitablement des troubles corporels du fait du manque d’oxygène. Le mal de l’altitude affecte chaque personne de manière très différente. Je dois avouer que je n’ai pas été épargné. Je suis redescendu de notre première ascension dans le froid et l’humidité avec une grippe carabinée. J’ai fini le trip sous antibiotique ! »

Ce trip a combiné beaucoup d’ascensions à pied et un peu de descente à VTT. Mais pas de quoi décourager Darren Bearclaw bien trop heureux de découvrir de nouveaux sites, toujours plus beaux les uns que les autres ! « Et pour dire la vérité, tu en profites beaucoup plus quand tu marches. A vélo, tu es tellement concentré sur le pilotage exigé par ces singles de malade que tu n’as pas le temps d’admirer ton environnement. » A la question de Mike Berard lui demandant s’il reviendrait au Pérou, la réponse de Darren fuse. « Je reviendrai tous les ans au Pérou pour faire découvrir ce sentier à des amateurs de sensations fortes. » Car ce voyage au Pérou est désormais inscrit au catalogue du voyagiste Global Epix. Et chaque année, Darren Bearclaw sera là pour guider les adeptes d’aventures présents ! A vos tablettes !

Mountain bike Péru avec Darren Bearclaw

Le voyagiste Global Epix organise deux sessions de ce raid en 2015 dont une guidée par Darren Bearclaw lui-même. Une occasion de découvrir le Machu Picchu, une des 7 merveilles du monde. Il s’agit d’un séjour de 7 jours et 6 nuits en All Inclusive. Ce séjour vous emmènera à la découverte des plus beaux singles de la région. Une aventure inoubliable. Prix : 2 695 $. www.globalepix.com

Machu Picchu

John Wellburn/Red Bull Content Pool
John Wellburn/Red Bull Content Pool

Machu Picchu est une cité antique de l’Inca au Pérou, située à 2 438 m d’altitude. Le site se trouve à l’est de la Cordillère des Andes, aux limites de la forêt amazonienne et à cent trente kilomètres de Cuzco. Abandonnée lors de l’effondrement de l’empire Inca, la ville sacrée Machu Picchu fut oubliée durant des siècles. Considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca, elle fut redécouverte par l’archéologue américain Hiram Bingham, professeur assistant d’histoire de l’Amérique latine, en 1911. La cité ayant été recouverte par des plantes tropicales, elle est demeurée quasiment intacte. Le village le plus proche du Machu Picchu est Aguas Calientes, à 400 m en contrebas.

Hong Kong : l’autre visage

A 30 minutes à peine du centre-ville de Hong Kong, la nature reprend ses droits. Les buildings et la foule font place à une végétation luxuriante et sauvage, propice à la pratique du VTT. Découverte des mystères de l’ile de Lantau avec Pierre-Arnaud Le Magnan, un « expat’ » qui y a monté sa marque de VTT, Chiru Bikes.

Texte et photos Nicolas Le Carré et Benjamin Lacoste

Hong Kong 1

 

J’avais l’image d’un Hong Kong qui ne dort jamais. Celui des gratte-ciels du cœur financier de Central, de la foule des rues de Kowloon. J’avais l’image d’une ville ultra-urbanisée et extrêmement polluée. En bref, tout sauf un lieu adapté au VTT. Jusqu’à ce que Pierre-Arnaud Le Magnan me prouve le contraire. Eh oui, Hong Kong est avant tout une terre de contrastes. Celle que l’on décrit comme l’ultime destination urbaine est aussi prisée pour sa nature préservée. La réalité, c’est que les sept millions d’habitants vivent sur seulement un tiers du territoire.

Hong Kong 2

 

L’antilope du Tibet

Mars dernier, quelque part du côté de Taipei, à Taïwan. C’est le dernier jour du Taipei Show et nos bagages sont déjà prêts. Mais on ne rentre pas directement à la maison. Une heure d’avion nous sépare de notre périple de deux jours à venir du côté de Hong Kong, sur les terres de Pierre-Arnaud Le Magnan. Ce Français que je qualifierai « d’aventurier » a élu domicile ici il y a quelques années et finalement trouvé sa voie dans la distribution de marques dédiées à l’ultra-trail. Pierre-Arnaud, qui prend son plaisir dans la longue distance, a décidé de créer sa propre marque de VTT dédiée à cette pratique, Chiru Bikes, en référence à l’antilope tibétaine.

Hong Kong 3

Nous voici enfin à l’aéroport. Tiens, cela me fait penser que je n’ai pas encore fait les présentations. Pour ce trip, je voyage en bonne compagnie : mon rédac’ chef Benjamin Lacoste, Yann Simon et Christophe Morera, de Race Company, sont du voyage. Croyez-moi, cette fine équipe de quatre gaillards a réussi à tenir dans un seul taxi hongkongais avec ses bagages ! Le réseau de taxis local est plutôt bien fait. Selon sa couleur, un taxi ne peut circuler que sur un territoire donné. Cela met un peu d’ordre, forcément nécessaire car ici, tout peut rapidement virer au chaos vu la densité de population à certains endroits.

 

Hong Kong 4

Lantau la sauvage

Quelques minutes plus tard (et un téléphone oublié dans le taxi…), nous voici à Lantau. Située à l’ouest de Hong Kong, cette île accueille l’aéroport international de Chek Lap Kok, Disneyland… et c’est à peu près tout ! Le reste de l’île est beaucoup plus sauvage et préservé. Pour l’instant, impossible de le vérifier car il fait nuit. Avant de se coucher, on décide d’aller découvrir la vie nocturne de Tong Fuk, petit village côtier célèbre pour ses plages de sable fin.

La vie nocturne en cette saison se résume à un mot : « Gallery », un sympathique petit bar pluri-culturel qui illustre à lui seul la diversité régnant ici. Le casting réunit un patron anglais un peu réactionnaire, une barmaid indonésienne, un copain hollandais et des cuistots chinois. Chemin faisant, on commence à parler VTT. Visiblement, il y a de quoi faire. Ça s’annonce plutôt bien pour la journée du lendemain ! En tout cas, nous sommes tous impressionnés par le contraste entre l’image d’un Hong Kong qui ne dort jamais et le calme qui règne en ces lieux. Une terre de contrastes, vraiment !

 

Hong Kong 5

 

Ambiance Koh-Lanta

Pierre-Arnaud a les yeux qui piquent. Rentré plus tard que nous du Taipei Show, il accuse un peu le coup ce matin-là. Le meilleur moyen d’effacer tout ça est de faire tourner les jambes ! Pierre-Arnaud a prévu de nous faire rouler sur son parcours préféré, sa boucle-test située dans la baie de Chi Ma Wan. Il s’agit d’une boucle plutôt technique et engagée façonnée par ses soins, un véritable laboratoire grandeur nature pour tester les cadres qu’il développe sous sa marque Chiru. Après concertation, on décide d’en profiter pour découvrir les perles de Lantau. Et il y en a un sacré nombre ! Aussi, nous décidons d’aller poser nos roues vers le bouddha de Tian Tan.

Hong Kong 6

Même s’il a aujourd’hui perdu de sa mystique avec un accès facilité aux touristes (on peut s’y rendre en télécabine, d’autres préfèrent le ferry, les plus courageux choisissent le pèlerinage à pied ou à vélo), la magie opère toujours lorsqu’on découvre le plus grand bouddha assis en position du lotus au monde. Cette majestueuse statue en bronze trônant au sommet du mont Muk Yue symbolise la stabilité de Hong Kong, la prospérité de la Chine et la paix dans le monde. En contrebas se situe le monastère de Po Lin. Sur notre route, on passe par le « chemin de la sagesse », une série de 38 stèles en bois monumentales sur lesquelles sont gravés les vers du « Sütra du Cœur », l’une des prières les plus connues du bouddhisme.

Pierre-Arnaud en profite pour nous raconter ses sorties les plus mémorables dans le coin. Il y a de quoi faire puisque le sommet le plus haut de l’île, le Lantau Peak, culmine à plus de 900 m. Je vous vois imaginer, comme moi, une bonne grosse descente marathon avec arrivée sur la plage ! Fan d’ultra-trail, « PALM » (ça sonne plutôt bien comme surnom, je trouve !) pointe du doigt les sites où il a organisé des raids de plus de 100 km en mode « course à pied ».

Hong Kong 7

Au fil de la discussion, je me dis qu’on ne vit pas sur la même planète, Pierre-Arnaud et moi. Mais on a un truc en commun : la passion du VTT. Des passionnés, j’en connais quelques-uns. Mais des passionnés hyper actifs comme Pierre-Arnaud, j’en connais peu. C’est un cerveau en ébullition, le genre de personne qui se réveille tous les matins avec une nouvelle évolution à apporter sur un cadre ou une fourche. Pas étonnant, donc, qu’il ait décidé de créer sa propre marque et de développer son propre matériel. Dernier en date, un tout-suspendu en roues de 29” à l’avant et 27.5” à l’arrière, histoire de profiter des avantages des deux tailles de roues. C’est simple mais il suffisait d’y penser !

Mode « touriste » activé

Hong Kong 7

On continue la journée en activant le mode « touriste ». Direction le petit port de Tai O et ses maisons de pêche sur pilotis où vivent les Tankas depuis des générations. Dépaysement total entre les poissons qui sèchent sur un fil à linge ou encore des espèces maritimes inconnues au bataillon, séchées et proposées sur les étals. On se croit vraiment sur une autre planète ! Pour le déjeuner, la survie de nos estomacs repose entièrement sur Pierre-Arnaud. On peut lui faire entièrement confiance tellement le Breton se sent comme un poisson dans l’eau (pas séché, le poisson !) ici. C’est un festin qui s’offre à nous dans un boui-boui local (c’est toujours dans ce type de resto qu’on mange le mieux).

 

Final on the beach

La journée se prolonge aux alentours de chez Pierre-Arnaud. Elle peut se résumer en quelques mots : plage, buffles, jungle,temples. Décidément, Lantau n’arrête pas de me surprendre. Exotique et sauvage, c’est une vraie destination VTT pour aventuriers. C’est sûrement pour cela que Pierre-Arnaud a décidé de s’y installer. Il pourrait vous parler de son île et de ses VTT pendant des heures.

Hong Kong 8

La nuit s’installe sur l’île. Pour conclure cette journée que je qualifierais de « mystique », on décide de charger les vélos pour une virée dans le Hong Kong qui ne dort jamais, celui des gratte-ciels. Rien ne vaut Victoria’s Peak pour bénéficier d’une vue panoramique sur cette mégalopole qui m’a montré son autre visage…

Laguna Beach, ride chez Brian Lopes et Richie Schley : This is California

A une heure au sud de Los Angeles se trouve un petit coin de paradis dénommé Laguna Beach. C’est ici que vivent deux légendes du VTT, Brian Lopes et Richie Schley qui nous ont ouverts leurs portes durant un week-end.

Laguna by night

Laguna Beach, c’est un peu l’idée que l’on peut se faire de la Californie du Sud à travers les séries américaines : de grandes plages, des surf shops un peu partout et une ambiance festive que l’on retrouve à chaque coin de rue. Cela peut paraître un peu cliché, mais on arrive sur place au soleil couchant. Imaginez la scène : des palmiers, la plage, et ce soleil orange venant se noyer dans les reflets de l’océan. Il y a pire comme entrée en la matière. Richie Schley nous a dégoté une piaule à la Casa Del Camino, un chouette hôtel en bord de mer. Nous prenons possession de notre chambre entièrement décorée aux couleurs de la marque de surf Rip Curl, où les boards dédicacées par des pro riders prennent fièrement place jusqu’au-dessus du saint-trône, j’ai nommé les WC. C’est sur cette note poétique que l’extinction des feux est établie, la journée de quarante-huit heures commence à se faire sentir !

Un petit coin de paradis

Jet lag oblige, on est réveillé avant même le lever du soleil. On en profite pour partir à la découverte du bord de mer, où les premiers surfers s’activent déjà. Après un bon petit-déj, Richie nous rejoint à l’hôtel. La dernière fois que je l’avais vu, c’était quelques mois auparavant à Whistler, où il nous avait emmener rouler du côté de Pemberton. Sacré souvenir ! En fait, Richie partage son temps entre Whistler durant la pleine saison et Laguna Beach où il réside pendant l’hiver. Selon lui, c’est l’endroit parfait car on y trouve des trails à foison, roulables toute l’année, un bon réseau de riders (dont Lopes et d’autres personnalités comme Hans Rey) et surtout une qualité de vie que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Richie a vraisemblablement trouvé son petit coin de paradis : celui où il peut porter des tongs même l’hiver, rouler quand il le souhaite, faire de bonnes soirées et de nouvelles rencontres presque tous les soirs. Ouais, Richie c’est un sacré bourreau des cœurs ! Mais c’est une autre histoire. Pour l’instant, il nous emmène chez Brian Lopes…

la légende lopes

Aller chez Brian Lopes, c’est un peu intimidant en soi. Ce monstre sacré du VTT a été intronisé au Mountain Bike Hall of Fame en 2008 et dispose d’un palmarès qui en dit long : pas moins de quatre titres de Champion du monde UCI (un en dual slalom et trois en four-cross), de multiples victoires en Coupe du monde (vingt-cinq !) et quelques belles perf’ en enduro. C’est tout simplement une légende qui nous ouvre ses portes ! Si Richie est un peu le troubadour de Laguna (il squatte pour l’instant l’appartement d’un pote en attendant de trouver la maison de ses rêves), Brian est un « ancien » de Laguna. Il a vendu sa première maison située sur les hauteurs afin de se rapprocher du centre-ville et des plages. On prend le temps de tailler le bout de gras et de mettre en place la première séance photo du trip : le garage de Lopes ! Le genre de garage rêvé où trônent une bonne demi-douzaine d’Ibis, quelques bécanes de cross et d’enduro, des trophées par dizaine et des souvenirs de la (longue !) carrière de Lopes. Nous sommes en septembre, et pourtant il fait une température caniculaire. La météo annonce même qu’il s’agit du week-end le plus chaud de l’année ! Du coup, il va falloir attendre la fin de journée pour pouvoir partir rouler. Qu’à cela ne tienne, on a de quoi s’occuper en attendant…

Troy lee designs, burritos & paddle board !

La culture mexicaine et sa délicieuse cuisine sont omniprésents en Californie du Sud. Brian et Richie en sont fans et nous emmènent déguster un bon gros burritos au saumon avant de prendre la direction du pro-shop Troy Lee Designs. Lopes et Troy Lee, c’est une histoire qui dure puisque le pilote roule pour la marque depuis de longues années. Il a même des produits à son effigie, comme une paire de genouillères et un tee-shirt où on le voit à trois ou quatre mètres du sol dans une rue de Laguna Beach. On commence à prendre le rythme de vie californien. Une bonne session de paddle board avant de partir rouler finit par nous convaincre qu’il fait vraiment bon vivre à Laguna Beach ! On the Top of the world…Vers dix-sept heures, la température commence à tomber. On enfile les tenues de VTT, on grimpe dans l’énorme pick-up de Brian et dans le 4X4 Crank Brothers et on prend la direction du Top of The World. Le parc qui domine la baie de Laguna Beach est un haut lieu du VTT et regorge de trails techniques typés enduro surplombant l’océan. Le matin, Brian nous a annoncé qu’il avait quelques problèmes de dos. A le voir rouler, cela ne semble pas trop le perturber puisqu’il se tire la bourre avec Richie Schley sur une piste ultra-sèche et rapide.

American dream

Le rêve américain existe, on l’a vécu. Après cette journée passée à Laguna Beach, on comprend facilement pourquoi Richie Schley a choisi de passer l’hiver ici. Celui qui fait partie des « godfathers » du freeride a tout compris. L’été à Whistler, l’hiver au soleil californien avec ses potes. Le soir venu, on se remémore de bons souvenirs de cette journée autour d’une bonne table… mexicaine. Le lendemain, d’autres aventures nous attendent. Six heures de route et une traversée du désert plus tard, nous voici à Las Vegas…

Silicon Valley, Californie : High tech ride !

Lorsqu’on évoque la Silicon Valley en Californie, on pense immédiatement aux nouvelles technologies. Ce que l’on sait moins, c’est que la région qui habite les sièges sociaux de Facebook, Ebay, Google, IBM et autres est aussi un formidable foyer pour la pratique du VTT !

Prêts à rouler

On file chez lui, une grande maison située dans un quartier pavillonnaire de Portola Valley, en plein cœur de la forêt pour retrouver le reste de l’équipe qui nous accompagnera pendant le ride de la journée. Il y a des Ricains bien sûr, comme Hector Martinez et Rick Taylor, distributeurs Novatec et KS pour les States. Mais je m’attendais à tout sauf à entendre une voix déjà entendue auparavant. ça chante en italien derrière moi, je me retourne et tombe sur Enrico Guala et son collègue, les organisateurs du Superenduro, la célèbre série de courses d’enduro transalpin ! Côté montures, on a été plutôt gâtés. Momo a prévu le coup avec Kevict, qui est passé chez Santa Cruz Bicycles pour récupérer deux exclus, à savoir le nouveau Tallboy en alu et le Blur TRC. Vous retrouverez d’ailleurs les essais complets de ces deux machines dans ce même numéro. Nos bikes prêts, on prend la route pour environ trente minutes en direction du Parc Régional de Midpeninsula en empruntant le mythique Skyline boulevard, une route sinueuse en pleine forêt qu’affectionnent tout particulièrement les motards de toute sorte, qu’ils soient en Japonaise à l’arsouille ou en Harley à la cool. Ce poumon vert de la baie de San Francisco est un immense parc de près de 24 000 hectares. La pratique du VTT y est autorisée sur la majorité des sentiers, à condition de porter un casque et de ne pas dépasser la vitesse de 15 miles/heure, soit 24 km/h. Dommage, nous n’avons pas de compteur !

Le point de départ de notre boucle s’effectue depuis le parking de Saratoga Gap. Les premiers tours de roue sont assez déroutants, car on commence par emprunter un sentier artificiel en gravier assez étroit, qui serpente dans un champ à ciel ouvert. Ok, c’est beau… mais je regarde Momo en espérant que la suite de parcours sera un peu plus… engagée ! Mes craintes vont rapidement s’estomper, à mesure que nous pénétrons dans une forêt dense. Première descente, on se met en jambes. Il y a de la racine, des enchaînements de virage rapides, quelques pierriers ici et là… Et ce sol magique dans les appuis, qui vous fournit une accroche que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, celle qui vous donne des impressions de glisse proches de celles que l’on retrouve en surf et qui vous incite à mettre de l’angle sans jamais décrocher. On roule ainsi pendant un bon quart d’heure, en enchaînant les descentes enivrantes et de courtes montées négociées avec la vitesse, procurant des sensations dignes des meilleures montagnes russes. Première pause, les sourires parlent d’eux-même. On sort de la première section en forêt pour poursuivre à ciel ouvert, sur un terrain plus sec et cassant, avant de plonger à nouveau dans une atmosphère beaucoup plus végétale. Décidément, Kevict nous a gâté.

100% ludique

Pour l’instant, c’est du 100% ludique. Du monotrace où il s’agit de se faufiler entre les arbres, de sauter quelques racines, de bien négocier ses appuis pour faire face à la montée en aveugle qui suit… Sans oublier de baisser la tête pour passer sous cette branche d’arbre un peu basse ! La première moitié de notre sortie est essentiellement à profil descendant. Au fur et à mesure de notre descente, l’atmosphère se fait de plus en plus humide. Quel plaisir de se suivre à cinq ou six pilotes, roue dans roue en slalomant entre les arbres gigantesques dans une atmosphère irréelle digne du dernier Harry Potter ! Après deux heures de ride (pauses photos comprises), j’en viens à une rapide déduction. Etant donné que nous avons essentiellement pris notre pied en descente, avec quelques coups de cul, pour rejoindre notre point de départ, il va falloir sacrément monter ! Nous arrivons en effet au point le plus bas de la sortie, qui se matérialise par une rivière que l’on traverse en jouant les équilibristes sur un arbre couché. Momo et son acolyte italien en profitent pour jouer les funambules sur de gros arbres couchés. Amusez-vous les gars, dans peu de temps on rigolera beaucoup moins ! Car ce qui nous attend ensuite, ce n’est ni plus ni moins que 15 km d’ascension, eh oui ! Qu’à cela ne tienne, on a tellement pris notre pied que le jeu en vaut bien la chandelle, et que cette ascension sera notre exutoire avant l’apéro du soir ! Une heure trente plus tard, nous voilà de retour sur Skyline avenue.

Le vent s’est fortement levé, on repart avec Kevict et Momo en direction de la voiture, pendant que les autres font leurs étirements. Retour au foyer de Kevict. Après une séance de lavage et de mécanique autour d’une Blue Moon, on se retrouve tous autour d’un bon repas préparé par Kevict himself, qui nous avait bien caché ses talents de cuisinier. On passera sous silence la fin de soirée, on vous dira simplement que du côté de l’Asie il est de coutume locale de descendre cul sec des boissons fortement alcoolisées. A ce petit jeu, Takeshi Kuwahara (de Kuwahara Bikes, la marque de BMX immortalisée dans le film E.T !) cache bien son jeu ! Le lendemain matin, on profite d’une météo quelque peu maussade pour aller visiter les bureaux de Facebook. A défaut de voir Mark Zuckerberg, on aura au moins vu le hall d’entrée ! On en profite également pour aller faire un tour chez Tesla Motors, spécialisée dans les voitures de sport électriques. Une chose est sûre : il fait bon vivre et rouler dans la Silicon Valley !

Evasion : L’Aude, l’art de rider en Alaric

Petite virée en Languedoc-Roussillon, en plein cœur de la Montagne d’Alaric, une contrée où il fait bon vivre. Cela n’a pas échappé au crew Intense Vtopo qui est venu y poser ses roues

En attendant, nous avalons les kilomètres, il fait encore nuit. Dans le véhicule, l’atmosphère est calme et silencieuse. A l’approche de Carcassonne, une franche lumière embrase le ciel. Cette cité est à découvrir impérativement par toutes les personnes qui passeraient dans le coin. Son patrimoine architectural et médiéval est fantastique. Il est même inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997. Nous approchons de notre but. Nous quittons l’autoroute pour emprunter les petites routes départementales des Corbières. Le paysage change du tout au tout. Alors que l’autoroute sillonnait le long de la plaine creusée par l’Aude, nous pénétrons dans un système complexe de petites vallées tortueuses où la vigne est reine. Des petits villages jalonnent notre avancée au sein du val de Dagne. Après plusieurs kilomètres, nous atteignons le terminus du voyage routier, au petit village de Pradelles-en-Val avec ses 170 habitants. C’est ici que Christian, Muriel, Roger, Michel, Stéphane, Jean-Luc et Dominique de l’association Art de Vivre en Alaric nous accueillent. Nous garons notre van le long de la rue principale et croisons quelques habitants ; l’accueil est très chaleureux. Muriel et Christian nous invitent à entrer chez eux. Cette journée sera marquée par la convivialité et la rencontre. C’est une certitude. Muriel nous prépare un thé et nous dégustons quelques jus de raisin locaux. La particularité de cette association est assez surprenante et prouve toute l’intelligence des gens qui la composent. Art de Vivre en Alaric rassemble une large gamme de professionnels respectueux de l’environnement : gites, chambres et tables d’hôtes, vignerons, traiteurs, producteurs de miel, restaurateurs, éleveurs, fromagers, confituriers… C’est donc la promesse d’un séjour aux petits oignons ! Une fois tout le monde réuni autour de la table familiale en bois massif, nous faisons le point sur notre journée. Le programme est chargé, comme d’habitude. Ce ne sont pas les spots qui manquent.

La convivialité et la rencontre

Nous commençons notre ride par les collines autour de Pradelles, et notamment le spot des Pièges où il est possible d’imaginer de multiples traces dans un terrain ocre, très ludique. Christian, ex champion de France de moto-trial et moniteur, nous dévoile ses spots où il vient avec ses groupes et ses élèves. Pas un nuage à l’horizon et nous passons ici du temps pour découvrir tout le potentiel du secteur. Nous poursuivons notre périple par de multiples pistes. La région est sillonnée de nombreux chemins, un véritable labyrinthe où il vaut mieux avoir préparé sa rando sous peine de tourner en rond. Surtout que le balisage VTT, dans ce coin, est inexistant. Quant aux tracés pédestres, le marquage se borne au GR36 et à ses variantes… Nous traversons le joli village de Montlaur pour longer le pied de la montagne d’Alaric. C’est le point culminant de la région. Nous ne l’avons pas programmé mais Christian nous confirme que là-haut, à 600 mètres d’altitude, la vue est stupéfiante. Quant à la descente par le GR36 via le roc de l’Aigle, elle est superbe. Technique, mais grandiose ! Une prochaine fois sans doute ! Nous doublons un étroit défilé où le ruisseau des Maltes a creusé de jolies petites gorges, le Congoust (nommé par les romains co-angustum, passage étranglé). Après de fortes inondations qui ont charrié des blocs de plusieurs dizaines de tonnes, il a été mis à jour les restes d’un barrage qui date du Moyen-âge. Juste au-dessus, le départ d’une arche se fait remarquer sur l’autre rive. Nous apprenons que dans la falaise située en face, dans une petite grotte, on a retrouvé des traces de la présence de l’homme à l’époque de la préhistoire. Ici, la spéléo est une discipline très répandue. La région calcaire regorge de réseaux, de grottes, de failles, de trous… Un formidable terrain de jeu pour les amateurs avertis.

La région est sillonnée de nombreux chemins

Après ce défilé, le paysage s’ouvre vers le village de Ribaute. Nous grimpons jusqu’à un point haut où trône le superbe village de Lagrasse et son abbaye. Magnifique. Nous sommes subjugués par cette variété qui s’offre à nous. Nous profitons du cadre pour une pause avant d’attaquer la courte et jolie descente vers Lagrasse. Le single, joueur, permet quelques jolis appuis. Quelques caillasses demandent un peu de prudence. Nous pénétrons dans les ruelles moyenâgeuses du village et visitons notamment ses anciennes halles. Le décor est surprenant. Plus loin, nous traversons l’Orbieu par un pont datant du XIVe siècle. Une véritable curiosité médiévale à ne pas manquer. Encore quelques virages, un passage en sous-bois et nous atteignons l’abbaye bénédictine Sainte Marie d’Orbieu. Ce site abritait déjà un monastère primitif au VIIIe siècle. Actuellement, l’abbaye est partagée en deux parties : un tiers des bâtiments appartient au Conseil Général de l’Aude et le reste est la propriété de la Communauté des Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu. Nous quittons Lagrasse, le riding est toujours présent.

Nous prenons de la hauteur pour atteindre une crête boisée de nombreuses essences méditerranéennes : pins d’Alep, chênes verts, cistes cotonneux. Plus haut, nous apercevons, perchée sur son belvédère, Notre-Dame du Carla. C’est là-bas que nous attend une partie des membres de l’association Art de vivre en Alaric. Nous quittons la piste pour emprunter un joli single en face Nord. Nico et Narbaix accélèrent l’allure. ça drift régulièrement dans les virages, chaque pierre est prétexte à quitter le sol. Rapidement nous gagnons la chapelle. Le site est magnifique, flanqué de deux bâtiments : une chapelle du XIIe et du XIXe siècle ainsi qu’une bergerie restaurée en 2006 à l’initiative de l’association des Amis de Notre Dame du Carla. Deux fois par an est organisé un pèlerinage. A cette occasion l’édifice religieux est ouvert, il y a foule. Aujourd’hui, c’est calme. Une grande table est dressée. Des tapenades artisanales, du pain fait maison, des vins locaux trônent sur la nappe blanche. Nous faisons honneur à ces mets préparés si gentiment. Le repas se poursuit avec des produits 100% locaux : salade verte, asperges, œufs durs, ragoût, pommes de terre… Quel accueil ! Si vous venez ici, l’association Art de Vivre en Alaric s’occupera de tout…

Pays de Galles : Le parc national Coed y Brenin

Qu’il vente ou qu’il pleuve, au pays de Galles, on roule et sans faire d’histoires, s’il vous plaît ! Les vertes collines abritent des sentiers d’une qualité exceptionnelle. Ici, le VTT est perçu comme un débouché important du tourisme. Découverte, sur fond de brebis dispersées dans la lande et sous le petit crachin gallois, avec Cédric Braconnot de Labyrinth.

Dans le parc national de Coed y Brenin, le VTT est roi

L’aventure VTT a commencé au cœur du parc national de Coed y Brenin, au nord du Pays de Galles (en gaélique, traduction littérale : le roi de la forêt, ce qui donne «le parc national le roi de la forêt»… ça sonne bien, non ?). Au début des années 90, des volontaires amoureux du VTT et armés de pioches ont commencé à imaginer des chemins à l’attention exclusive des mountain bikes, sous la houlette d’un garde forestier, Dafydd Davis. Le succès est immédiat. Les chemins offrent un savoureux mélange de parcours techniques et ludiques. Devant l’engouement du public, l’équivalent de notre ONF se décarcasse et fait fumer pelles, mini-pelles et pioches. En 2009, le parc national atteint la moyenne de 150 000 visiteurs par an, toutes pratiques confondues. Devant cette success story, un nouveau «visitor center» est créé avec un bike shop bien achalandé et de bons mécanos. Des petits guides VTT sont aussi édités. On y vend des sandwiches bio, du thé vert. Dehors, on trouve un jet ultra-sophistiqué pour les bikes. Vous ne rêvez pas, nous sommes bel et bien dans un parc national et le VTT y a bonne presse ! Andy, le Mister VTT du parc, à la fois garde, ranger et vététiste, nous emmène sur le terrain et raconte «sa» forêt. Notamment la fabrication des sentiers, plutôt ardus dans une contrée où il pleut tout de même six mois par an.

Départ du «visitor center» pour le sentier Dragon’s back (Le retour du dragon)… On file sous une fourche géante, une Marzo que Cédric Braconnot ne peut s’empêcher de franchir plusieurs fois avec un bonheur mal dissimulé. Nous contournons des ours sculptés dans des troncs et roulons sur un chemin empierré de haut vol, conçu pour décourager le débutant s’engageant sur un sentier rouge. Le dragons chez les Gallois, c’est une véritable histoire d’amour. Il est toujours rouge sang et symbolise la lutte entre Saxons et Celtes. On le trouve un peu partout, sur les torchons des ménagères, sur les tasses à thé ou en doudous pour les petits Gallois. Fiers de leurs pays, les Gallois ? Un peu plus que ça, même. Fiers de pratiquer le VTT, aussi, fiers de leurs pistes, fiers de partager cela avec nous. La piste du «Dragon’s back» est un harmonieux enchaînement de 32 km pour 710 m de dénivelé, taillé et pensé de main de maître. Au beau milieu de cette piste, au carrefour de plusieurs autres sentiers VTT, se trouve un «tea garden» : une maisonnette, des tables et un banc, de jolies fleurs… Christine et Graham font le barbecue, les sandwiches, le thé et des cakes maison, voir le pudding le dimanche pour les randonneurs et les vététistes. C’est décidément – et délicieusement – «british» jusqu’au fin fond de la forêt…

Tous les parcours sont magnifiquement dessinés et travaillés

Un ride, une pinte : c’est le rythme plus ou moins obligatoire en ces contrées de pubs où l’on trouve parfois, sur les petites routes, des panneaux indicateurs «Next beer : 4 miles»… Premier constat dépité de Cédric, Vosgien d’origine : «Ils ont dû éventer le fût, il n’y a pas de gaz… Et puis ils doivent être en panne de frigo, la bière est chaude.» Nous sortons désappointés du pub de la Licorne pour tenter notre chance dans celui de l’hôtel Ship, le rendez-vous officiel de tout le village de Dolgellau. Deuxième constat de Damien, même pas Vosgien : «Il doit y avoir une panne de frigo et de gaz dans tout le village, non ?  » A l’aube, à l’heure où paissent les moutons du coin et avant de partir explorer les chemins de Coed y Brenin avec Andy, nous le pressons de questions sur la bière galloise, encore très perturbés par notre déconvenue. «Mais les gars, atterrissez ! Vous ne savez pas qu’ici, les bières se boivent «flat and warm», plates et tièdes ? C’est comme ça que nous les aimons !»

Encore une journée de ride dans le parc de Coed y Brenin. Nous roulons en avant-première sur une section toute neuve de l’itinéraire MBR, nommée «Falseteeth», les dents tombées… Jolis virages relevés. C’est sûr, les Gallois savent faire un sentier VTT ! Nous validons à notre manière cette nouvelle section : nous y retournons deux fois pour tester la série de whoops encore tout frais et super bien taillés. C’est presque de l’art ! Nous prenons ensuite la route du nord, vers le Snowdonia, la plus haute montagne du Pays de Galles (1 085 m d’altitude). C’est sur cette montagne qu’aurait vécu l’ogre Rhita, vaincu par le Roi Arthur. Son épée y serait encore… Une lueur d’espoir nous étreint : un train gravit son sommet et ce, depuis 1896. Peut-être pourrait-on y placer nos vélos pour gagner sans coup férir 1 000 m de dénivelé, une vue et un panorama classé «number one» dans le pays… Mais non, le VTT est totalement interdit dans ce vieux vapeur aux airs de tortillard des Andes. Nous devons pédaler et pousser…

Des paysages magnifiques

Nous rêvons d’un jour hautement improbable où un wagon VTT verra le jour et où nous reviendrons enchaîner des rides jusqu’à la nuit, ivres de landes, de gras pâturages et de descentes sur des singles à faire tondre un mouton. Nous obtenons malgré tout un beau succès auprès des passagers du train qui se pressent aux fenêtres pour contempler nos modestes prouesses le long des rails. A moins que ce ne soit pour tuer l’ennui de ce convoi haletant et à bout de souffle. Selon le dépliant touristique de la compagnie ferroviaire, la vue est «majestueuse». «Sans aucun doute, ce sera votre voyage en train le plus spectaculaire, pour sa vue qui vous laissera le souffle coupé» (traduction littérale !). Pour ce qui est du voyage en train, on ne sait pas mais pour le reste, nous confirmons. Le sommet du Snowdonia a quelque chose de magique. On y chercherait volontiers l’épée du Roi Arthur avant de prendre le chemin de la descente entre de petits lacs, avec vue sur les côtes irlandaises. Ce soir, c’est dîner d’agneau sauce menthe et poireaux. Le poireau est l’emblème national du Pays de Galles après le dragon rouge, ce qui est nettement moins guerrier ! Pourtant, son origine en tant que symbole est guerrière : une bataille se déroulait dans un champ de poireaux et Saint David conseilla aux combattants gallois de se munir du légume afin de se distinguer de l’assaillant. Et ce fut une grande victoire galloise ! Il est d’ailleurs de tradition de porter un poireau le 1er mars en l’honneur du saint patron du Pays de Galles. Notre prochain «mountain bike trip» au Pays de Galles se fera donc à cette période, afin d’observer les mountain bikers avec un poireau coincé dans le casque ou le short… Sacrés Gallois !

Pep’s : trois filles dans le vent

Elles sont belles, elles sont sportives et elles ont envie de faire partager leur passion. C’est donc tout naturellement que Maud, Frédérique et Sandra ont monté leur agence de séjours VTT. Rencontre avec les Pep’s Spirit !

VTT : A Ramatuelle aussi vous proposez d’ores et déjà un grand nombre de parcours. S’agit-il de parcours originaux ou de tracés déjà recensés dans des topos guides ?
A 90%, ce sont des tracés totalement inédits. Nous y roulons depuis si longtemps que cela a finalement été simple de les répertorier. Nous avons ainsi sélectionné + de 400 km de parcours. Ils ont tous été testés dans différentes conditions, mesurés en temps, en km , en dénivelé, et classés par ordre de difficulté. Certains parcours ont même été spécialement tracés par nous au coupe coupe et à la tronçonneuse !

VTT : Comment s’est fait le partenariat avec Tribe Sport Group ?
Nous avons la même passion du sport nature, la même culture tournée vers la défense de l’environnement, et la même éthique dans la conduite de nos activités. Et en plus nous nous connaissions déjà à la maternelle, pour l’une, quant à l’autre, elle a même «couché» avec l’un des patrons pour y arriver mais c’était il y a vingt ans et c’est toujours d actualité.

VTT : Qui sont vos autres partenaires dans cette aventure ?
Pour le matériel nous sommes adossés à des constructeurs de très bon niveau : Johnson Outdoors pour le kayak, Rocky Mountain pour le vélo. Pour l’hébergement et la restauration nous avons sélectionné quelques bonnes adresses et puis nous travaillons en lien étroit avec les offices de tourisme du Golfe de Saint Tropez et du Val d’Allos.

VTT : Vous allez être justement être centre d’essai des vélos Rocky Mountain. Est-ce une activité essentielle pour rentabiliser une structure comme la votre ?
Pas seulement Rocky Mountain, nous sommes aussi centre d’essais pour Yéti ,Niner et Cervello. C’est une activité complémentaire, mise au point avec nos partenaires, pour permettre à nos et à leurs clients qui le souhaitent de rouler sur les tous derniers modèles de ces marques prestigieuses. D’après nos premiers retours, c’était très attendu. Petite info le nouveau Rocky Slayer 2011 est déjà en test chez nous et les autres modèles ne tarderont pas trop pour chacune des marques et notamment Niner et ses fameux 29′ qui méritent vraiment un bon test pour comprendre et sans doute adopter le concept.

VTT : A qui s’adressent vos séjours et randos ?
A tout le monde : du débutant à l’expert, de la personne seule à la famille, au groupe d’amis voire aux comités d’entreprises. De plus, Sandra, notre guide VTT, parle 4 langues, anglais, français, danois et espagnol.

VTT : Qu’est-ce qui vous différencie des autres tours opérateurs VTT ?
Nous ne sommes pas un TO généraliste avec une multitude de produits et de destinations. Nous sommes une petite structure, nous nous concentrons sur notre région et sur ce que nous savons bien faire. Plus que tout, nous misons sur la qualité du service. Et surtout sur la possibilité de faire du sur-mesure et du clef en main, y compris pour l’hébergement avec des formules qui vont du camping à l’hôtel 5 étoiles. On fournit du matériel très haut de gamme, on vient vous chercher à l’aéroport ou à la gare. Enfin notre base de Grimaud est très accueillante, après leur sortie les riders peuvent s’y poser tranquillement pour boire un verre sur la terrasse et surfer sur le web, revoir leurs exploits sur grand écran ou même se relaxer en profitant de notre hammam.

VTT : Vous proposez également des stages VTT. Comment s’est faite votre rencontre avec Sabrina Jonnier et Fabien Barel ?
Par l’intermédiaire de Tribe Sport Group, et le courant est bien passé. Ce sont bien entendu, comme chacun le sait, les deux plus grands champions français de DH en activité; mais c ‘est surtout leur personnalité, humble, simple et attachée comme nous aux valeurs environnementales, et leur pratique avant tout ludique et conviviale du VTT, qui ont rendu possible cet heureux rapprochement pour nous. Un petit mot de toutes les 3 à Fabien qui est, à cette heure, blessé sur son lit d’hôpital , il ne méritait pas ça , on l’embrasse bien fort et on lui souhaite beaucoup de courage pour revenir vite et au plus haut niveau comme il a déjà su le faire par le passé.

VTT : Pourquoi proposer des activités spéciales filles ?
Vu la structure même de notre société c’est de ne pas en proposer qui aurait été étonnant. En France, il y a encore trop peu de filles, excepté les compétitrices, qui trouvent le temps, l’envie, l’occasion de pratiquer régulièrement le «moutain bike».
Nous avons décidé de leur donner cette envie et de leur offrir cette occasion avec nos sorties du mardi soir et nos week-ends « spécial» filles, pour se retrouver entre copines, sur des parcours sublimes et avec un coaching technique de qualité. Sans oublier les «after» : hammam, stretching,… même shopping à Saint-Tropez si vous voulez, là aussi on a nos bonnes adresses !

Macédoine : salades macédoniennes

Aux confins de l’Europe, en plein cœur des Balkans, la Macédoine évoque davantage la célèbre salade de légumes que l’ex-République yougoslave, indépendante depuis 1991… Pourtant, ce petit pays mérite un peu d’attention, surtout chez les vététistes avides d’espaces encore vierges.

L’austère beauté d’un paradis du VTT

Dans ce pays à l’austère et sauvage beauté, il est encore possible de rouler des heures durant dans une solitude totale. Le VTT n’a pas fleuri sur cette lande pourtant fertile. La faute à une économie en berne, aux conflits politiques, à la guerre, à une histoire récente pour le moins troublée. Quelques acharnés pratiquent quand même le VTT depuis quelques années. C’est le cas de Zadko dont nous allons bientôt faire la connaissance. Nous sommes attendus à Skopje, la capitale, devant l’Office de tourisme macédonien. Zadko (53 ans), président de l’unique club de vélo du pays, est désigné pour être notre guide. Son physique, mince et sec, laisse deviner un athlète endurant. Son vélo ? Un cadre en alu repeint avec une tête de tigre sur l’avant. Côté équipement, c’est du XTR monté avec une vieille Rock Shox de 2000, bloquée en permanence. Pour notre part, nous emmenons un Trek carbone et un MBK AM700. Le contraste saisissant des machines est-il de bon augure ? Allons-nous pouvoir nous comprendre ? Rien n’est sûr…

Le premier jour, Zadko nous emmène à Mavrovo, le plus grand parc national de Macédoine où le loup, l’ours, le lynx et les chamois se font moins rares que l’homme. On trouve ici toute une faune disparue depuis bien longtemps des régions d’Europe de l’Ouest. Le départ s’effectue sur la route. Zadko enchaîne les épingles à une cadence démoniaque, tout à droite et en danseuse. Plombés par nos « tout mous » montés en 2.3, nous n’en menons pas large sur le goudron… Le gros 4X4 de l’office nous suit et donne un côté cocasse à la scène. Sacha, président de l’Office de tourisme, nous tend même des bouteilles d’eau par la vitre ! Au sommet, Zadko amorce la descente… par la route. Le Trek en frémit d’indignation. Sans parler du MBK qui manque de s’étouffer ! Il est temps pour nous de décrire à Zadko le VTT tel que nous le pratiquons en France : les singletracks, l’enduro, la descente… Bref, tout ce qui fait le piment de la pratique ! Zadko se plie enfin à nos doléances d’enfants gâtés du VTT et accepte de nous emmener sur l’un des sentiers qui fourmillent au-dessus de la capitale. Avec une âme de pionniers, nous enchaînons des singles diaboliques devant un Zadko grognon qui décide de marcher à pied à coté de son semi-rigide. Un repas sain et régénérateur, dont les Macédoniens ont le secret, nous réconciliera au nom de l’immortelle fraternité vététiste.

Le lendemain, nous montons vers le lac d’Ohrid qui abrite des truites célèbres en raison d’une couleur étrange. Au-dessus du lac, la montagne de Galicia abrite une faune et une flore très riches. Cette zone est classée parc national depuis 1958. La richesse de ce parc équivaut à elle seule à celle de certains pays comme l’Autriche, la Suisse ou l’Allemagne. Il abrite en effet plus de 80% de la faune avienne du pays. Une montée facile permet de se hisser sur un plateau sommital. Après avoir bataillé, nous dénichons un sentier qui plonge sur le lac. L’itinéraire est un véritable petit bijou du genre et révèle plein de surprises avec, au final, une petite portion trialisante. Une meute de chiens nous prend en chasse… Olivier va laisser plusieurs rayons dans la déroute. Son vieux Scott prêté par l’Office de tourisme macédonien ne supporte pas la cadence infernale imposée. Nous rafistolons la roue en ligaturant les rayons cassés pour rééquilibrer la jante.

La descente marathon de Soluska Glava : tout simplement énorme !

La planète VTT unit les peuples au-delà des obstacles culturels, notamment linguistiques. Zadko a compris : en Europe, le VTT, c’est monter pour mieux redescendre ensuite. Il nous met en contact avec de jeunes riders. Leurs VTT, élaborés en Serbie, sont totalement inconnus sous nos latitudes. En Serbie, contrairement à ce qui se passe en Macédoine, le VTT bouge pas mal avec l’organisation de compétitions de freeride. Là-bas, le bike est une vraie culture. Mais revenons à la Macédoine. La montagne dédiée à la pratique, c’est celle de Soluska Glava avec ses 24 km de descente. Le 4X4 de Sacha nous dépose là-haut après plusieurs heures de souffrance sur un chemin défoncé. L’armée, installée au sommet, contrôle nos passeports et nous enregistre. Au loin, le voile de brume se déchire et dévoile Thessalonique, en Grèce

Puis c’est la ruée vers le bas. Les riders macédoniens ont desserré le frein à main… S’engage une course-poursuite avec Bruno sur son petit Trek carbone. Plus expérimenté, et bénéficiant d’une machine légère au fonctionnement sain, Bruno finit par prendre l’avantage avec une prise de risques insensée. Laze, le seul descendeur de Macédoine, n’a pas trop le loisir de se confronter à des pilotes entraînés et surtout bien équipés. Cette sortie est donc une aubaine pour ce passionné de l’enduro. « D’habitude, nous montons à cinquante sur un vieux camion de l’armée loué 150 e. Les gars ont tout juste des bons pneus, des fourches à élastomères… Les meilleurs bikes disponibles ici sont des semi-rigides KTM en 80 mm. Nous n’avons pas assez d’argent pour nous payer des machines comme les vôtres. » Le départ est très caillouteux sur 8 kilomètres et s’achève sur une piste. D’accord, ce n’est pas très technique mais c’est une vraie descente marathon avec un fort dénivelé et de la distance.

Zladko nous emmène à Pelister. Ce parc créé en 1948 est le plus vieux du pays. Cette région de collines et de montagnes culminant à 2 000m est dominée par le mont Pelister (2 601m) abriant 30% des espèces végétales du pays, dont une espèce de pin endémique, le molika, vestige végétal de l’ère tertiaire. Une longue ascension de 100m permet de rejoindre le sommet. Des Macédoniens en goguette font frire d’énormes saucisses et des morceaux de lard qu’ils accompagneront de bière et de schnaps. Zadko grignote une saucisse du bout des dents, régime marathonien oblige. Pour notre part, nous goûtons avec plaisir chacun des mets qui nous sont proposés. Pour la descente, nous empruntons des sentiers muletiers. Krucevo est la ville la plus haute de Macédoine et le paradis du VTT. Bâties à flanc de montagne, les petites maisons serrées les unes contre les autres semblent défier la pesanteur. Un solide Macédonien, les mains en forme de battoir, a sorti sur le trottoir un volumineux alambic. Une gnôle limpide coule lentement dans des petits verres à schnaps. Nous n’y coupons pas : sportifs ou pas, ça ne change rien ! C’est la vie en rose (et le regard un peu trouble…) que nous descendons par un sentier étroit jusqu’au monastère de Sveti. Un pope fend des bûches énormes. Sa femme nous installe autour d’une table. Le temps s’est arrêté. Un baudet chargé de bois attend qu’on le délivre, la forêt frémit sous le vent de l’automne macédonien. Si près du monde et déjà si loin, quelque chose nous dit que nous reviendrons rouler ici…