Silicon Valley, Californie : High tech ride !

Lorsqu’on évoque la Silicon Valley en Californie, on pense immédiatement aux nouvelles technologies. Ce que l’on sait moins, c’est que la région qui habite les sièges sociaux de Facebook, Ebay, Google, IBM et autres est aussi un formidable foyer pour la pratique du VTT !

Prêts à rouler

On file chez lui, une grande maison située dans un quartier pavillonnaire de Portola Valley, en plein cœur de la forêt pour retrouver le reste de l’équipe qui nous accompagnera pendant le ride de la journée. Il y a des Ricains bien sûr, comme Hector Martinez et Rick Taylor, distributeurs Novatec et KS pour les States. Mais je m’attendais à tout sauf à entendre une voix déjà entendue auparavant. ça chante en italien derrière moi, je me retourne et tombe sur Enrico Guala et son collègue, les organisateurs du Superenduro, la célèbre série de courses d’enduro transalpin ! Côté montures, on a été plutôt gâtés. Momo a prévu le coup avec Kevict, qui est passé chez Santa Cruz Bicycles pour récupérer deux exclus, à savoir le nouveau Tallboy en alu et le Blur TRC. Vous retrouverez d’ailleurs les essais complets de ces deux machines dans ce même numéro. Nos bikes prêts, on prend la route pour environ trente minutes en direction du Parc Régional de Midpeninsula en empruntant le mythique Skyline boulevard, une route sinueuse en pleine forêt qu’affectionnent tout particulièrement les motards de toute sorte, qu’ils soient en Japonaise à l’arsouille ou en Harley à la cool. Ce poumon vert de la baie de San Francisco est un immense parc de près de 24 000 hectares. La pratique du VTT y est autorisée sur la majorité des sentiers, à condition de porter un casque et de ne pas dépasser la vitesse de 15 miles/heure, soit 24 km/h. Dommage, nous n’avons pas de compteur !

Le point de départ de notre boucle s’effectue depuis le parking de Saratoga Gap. Les premiers tours de roue sont assez déroutants, car on commence par emprunter un sentier artificiel en gravier assez étroit, qui serpente dans un champ à ciel ouvert. Ok, c’est beau… mais je regarde Momo en espérant que la suite de parcours sera un peu plus… engagée ! Mes craintes vont rapidement s’estomper, à mesure que nous pénétrons dans une forêt dense. Première descente, on se met en jambes. Il y a de la racine, des enchaînements de virage rapides, quelques pierriers ici et là… Et ce sol magique dans les appuis, qui vous fournit une accroche que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, celle qui vous donne des impressions de glisse proches de celles que l’on retrouve en surf et qui vous incite à mettre de l’angle sans jamais décrocher. On roule ainsi pendant un bon quart d’heure, en enchaînant les descentes enivrantes et de courtes montées négociées avec la vitesse, procurant des sensations dignes des meilleures montagnes russes. Première pause, les sourires parlent d’eux-même. On sort de la première section en forêt pour poursuivre à ciel ouvert, sur un terrain plus sec et cassant, avant de plonger à nouveau dans une atmosphère beaucoup plus végétale. Décidément, Kevict nous a gâté.

100% ludique

Pour l’instant, c’est du 100% ludique. Du monotrace où il s’agit de se faufiler entre les arbres, de sauter quelques racines, de bien négocier ses appuis pour faire face à la montée en aveugle qui suit… Sans oublier de baisser la tête pour passer sous cette branche d’arbre un peu basse ! La première moitié de notre sortie est essentiellement à profil descendant. Au fur et à mesure de notre descente, l’atmosphère se fait de plus en plus humide. Quel plaisir de se suivre à cinq ou six pilotes, roue dans roue en slalomant entre les arbres gigantesques dans une atmosphère irréelle digne du dernier Harry Potter ! Après deux heures de ride (pauses photos comprises), j’en viens à une rapide déduction. Etant donné que nous avons essentiellement pris notre pied en descente, avec quelques coups de cul, pour rejoindre notre point de départ, il va falloir sacrément monter ! Nous arrivons en effet au point le plus bas de la sortie, qui se matérialise par une rivière que l’on traverse en jouant les équilibristes sur un arbre couché. Momo et son acolyte italien en profitent pour jouer les funambules sur de gros arbres couchés. Amusez-vous les gars, dans peu de temps on rigolera beaucoup moins ! Car ce qui nous attend ensuite, ce n’est ni plus ni moins que 15 km d’ascension, eh oui ! Qu’à cela ne tienne, on a tellement pris notre pied que le jeu en vaut bien la chandelle, et que cette ascension sera notre exutoire avant l’apéro du soir ! Une heure trente plus tard, nous voilà de retour sur Skyline avenue.

Le vent s’est fortement levé, on repart avec Kevict et Momo en direction de la voiture, pendant que les autres font leurs étirements. Retour au foyer de Kevict. Après une séance de lavage et de mécanique autour d’une Blue Moon, on se retrouve tous autour d’un bon repas préparé par Kevict himself, qui nous avait bien caché ses talents de cuisinier. On passera sous silence la fin de soirée, on vous dira simplement que du côté de l’Asie il est de coutume locale de descendre cul sec des boissons fortement alcoolisées. A ce petit jeu, Takeshi Kuwahara (de Kuwahara Bikes, la marque de BMX immortalisée dans le film E.T !) cache bien son jeu ! Le lendemain matin, on profite d’une météo quelque peu maussade pour aller visiter les bureaux de Facebook. A défaut de voir Mark Zuckerberg, on aura au moins vu le hall d’entrée ! On en profite également pour aller faire un tour chez Tesla Motors, spécialisée dans les voitures de sport électriques. Une chose est sûre : il fait bon vivre et rouler dans la Silicon Valley !