L’auto-surveillance

Lentement mais sûrement, l’hiver s’en va et la saison de VTT va reprendre ses droits. C’est avec passion que vous allez remonter en selle et rouler sur les sentiers, seul, entre amis ou à l’occasion de compétition. Mais attention à ne pas vous mettre en danger en roulant sans contrôle médical. Une recommandation qui s’adresse à chaque pratiquant et plus particulièrement à ceux de plus de cinquante ans ou qui souffrent de pathologies telles que le diabète ou l’hypertension. Il est bon, de temps à autres, d’effectuer le point sur sa forme physique. Cela permet d’éviter les accidents en tout genre. Si un test d’effort est indispensable à partir de cinquante ans en début de saison, il est également possible d’évaluer soi-même sa condition physique pour les plus jeunes. Pour cela, il existe plusieurs méthodes relativement simples à appliquer. Mais les résultats de ces tests n’ont qu’une valeur indicative et ils ne remplacent en rien une visite annuelle chez le médecin ou un spécialiste. Néanmoins, l’utilisation régulière d’un tensiomètre personnel peut mettre en évidence un dérèglement.

Avant tout chose, notons qu’il existe plusieurs indicateurs naturels pour définir son état de forme du moment. La qualité du sommeil et ses cycles, l’appétit et les douleurs musculaires constituent de très bonnes informations. Par ailleurs, prendre l’habitude de noter chaque semaine sa fréquence cardiaque au repos dès le réveil, permet d’évaluer sa condition physique : un nombre de pulsations plus bas que la moyenne habituelle peut être considéré comme un bon signe, alors que le contraire indiquera une récupération difficile.

Pour contrôler régulièrement son état physique ou l’évolution de son rythme cardiaque, il est donc possible de se livrer à une auto-surveillance en recourant à des petits tests ou en utilisant des instruments tels que le tensiomètre ou le cardio-fréquencemètre. Ce dernier a d’ailleurs su s’imposer au cœur des pelotons, tant professionnels qu’amateurs. Avec ses zones d’intensité hautes et basses, il permet à son utilisateur de suivre en direct l’évolution de son rythme cardiaque. En période d’entraînement, il favorise également la progression en définissant des plages de travail en endurance de base, maximale aérobie ou de puissance aérobie. Les jours où l’on ne parvient pas à rester dans une zone préalablement définie doivent permettre de s’interroger sur sa forme physique. On peut également recourir au test de terrain. Cette méthode d’auto-estimation consiste à tester ses limites sur un parcours plat bien défini d’une distance d’environ 10 km. Durant cette séance, on mesure ses performances via un cardio et un compteur. Effectué une fois par mois, ce test donnera des données dont la comparaison rendra compte de son état physique.

Il est également possible de tester son état de forme à domicile en appliquant le fameux test Ruffier. Il se base sur les variations de fréquence cardiaque à la suite d’un exercice et plus précisément sur la capacité du cœur à retrouver un rythme de pulsation normal dans la minute suivant un effort physique. Il se réalise en trois étapes : après un repos couché de 5 minutes environ, prendre son pouls (P1). Ensuite, on réalise une série de 30 flexions complètes de jambe, bras tendus, en 45 secondes. Prendre son pouls juste après (P2). Puis le sujet doit s’allonger et reprendre son pouls une minute précisément après l’arrêt de l’effort (P3). L’indice de Ruffier s’obtient alors en effectuent l’opération suivante : (P1+P2+P3) – 200/10. Plus le résultat s’approche de zéro, plus l’adaptation à l’effort est bonne.

Les personnes souffrant de tension artérielle peuvent également utiliser un tensiomètre. On trouve dans le commerce de très nombreux appareils d’auto-mesure de la tension artérielle. Les médecins recommandent en priorité les version brassard plutôt que les modèles de poignet, moins fiables. Mais attention : la mesure doit s’effectuer dans des conditions très précises. Il faut être au repos, en position assise ou allongée, et réaliser trois mesures de suite le matin et trois mesures de suite le soir durant trois jours d’affilée. On obtient alors une valeur au repos maximale et minimale. Certains appareils donnent également la fréquence cardiaque. Renouvelez l’opération tous les 8 ou 15 ou 30 jours selon les résultats. Pour évaluer l’évolution de la pression artérielle, il est recommandé de tenir un tableau. Notons que ce n’est pas parce que l’on a de la tension artérielle que l’on doit se priver d’activité physique. Bien au contraire ! Notons simplement que le malade hypertendu ne doit pas s’adonner à une activité physique lorsque sa tension artérielle est à 180/105. C’est chez le médecin qu’il doit alors se rendre !

Tension, à quoi correspondent les chiffres mesurés ?

Si le terme couramment utilisé est celui de “prise de tension”, il vaudrait mieux parler de “mesure de la pression artérielle”. Cela correspond à la pression de votre sang qui circule. Cette dernière varie chaque seconde sous l’influence des battements de votre cœur et elle s’exprime par deux chiffres. Le premier correspond au moment où le cœur se contracte. A cet instant, appelé systole, le sang est poussé dans les artères et la pression est alors maximale : c’est la pression systolique. Le second chiffre correspond au moment où le cœur se relâche, la diastole. Selon le protocole de mesure (3 le matin/3 le soir), au bout de 7 jours, vous disposez de 42 mesures. En étudiant ces données, votre médecin calculera la moyenne. En règle générale, chez le médecin, la pression artérielle mesurée avec un tensiomètre classique, nécessitant un stéthoscope, est considérée comme normale lorsqu’elle est inférieure à 140/90 mmHg. À domicile avec un tensiomètre électronique, la moyenne de vos mesures doit être inférieure à 135/85 mmHg pour être considérée comme normale.