Les maux de l’hiver

Pratiquer une activité physique outdoor durant la période hivernale, c’est une bonne idée. Mais pas dans n’importe quelle condition ! En effet, si les médecins sont d’accord pour dire qu’une activité physique modérée protège efficacement l’organisme contre les attaques virales, à haute dose, la pratique sportive peut avoir plus d’effets négatifs que positifs en affaiblissant les défenses immunitaires. De fait, lorsque l’on est en forme, le VTT est un sport qui se pratique sans problème tout au long de l’année. Il suffit d’adapter les parcours pour ne pas être soumis aux bourrasques de vent glaciales et la tenue vestimentaire en prenant soin de couvrir les extrémités (pieds, tête et mains) très sensibles au refroidissement. Dans ces conditions, le fait d’aller rouler ou courir, même lorsqu’il fait froid (pas en dessous de 3°C tout de même) aide à lutter contre les virus, l’organisme s’habituant progressivement au froid. Néanmoins, on a beau se protéger, le froid finit parfois à remporter la partie, mettant à mal nos défenses immunitaires. Les risques d’attraper des rhumes ou autres virus sont d’autant plus importants que l’on prend les transports en commun ou que l’on pratique du sport en salle ! Dans le meilleur des cas, on se retrouve avec un gros rhume et le nez qui coule. Dans le pire des cas, c’est la grippe et des douleurs musculaires intenses. Et dans ces conditions, la pratique d’un sport peut devenir compliquée. De fait, en cas de gros rhume, le vététiste risque d’être victime d’une importante congestion nasale (nez bouché), ce qui provoque un resserrement du passage de l’air dans le nez. Le sportif peut alors se retrouver en hypoventilation pulmonaire : l’inspiration de l’air vers les poumons est insuffisante, la quantité d’oxygène sanguin diminue, alors que la quantité de dioxyde de carbone augmente. Cela provoque alors une acidification du sang provoquant une fatigue prématurée et d’importantes courbatures dans les jours qui suivent. En cas de rhume, il est donc recommandé de se contenter de sorties à un rythme modéré et de courte durée (environ une heure) afin de ne pas épuiser l’organisme. Des chercheurs ont en effet mis en évidence que le sport à outrance, loin de protéger les sportifs contre les virus, entraînait une fragilité accrue à ces derniers. L’étude a mis en évidence que les sportifs intensifs développent plus de rhume que les sportifs plus modérés…

Gare aux virus !

Par ailleurs, lorsque l’on a le nez, la gorge ou les oreilles douloureuses, cela correspond bien souvent à une infection virale de type grippale. Or, l’activité physique excessive favorise la diffusion du virus et l’aggravation de l’état de santé, avec entre autres des risques de propagation au niveau du cœur, ce qui peut provoquer des troubles du rythme cardiaque avec sensations de malaise, des vertiges, ou plus grave encore, accroître les risques d’infarctus. Le virus peut également se propager au niveau des poumons, provoquant, dans les cas les plus graves, des pneumonies. Donc, lorsque la température corporelle est supérieure à 37,9°, on ne pratique pas de sport. On se repose en attendant sagement que la fièvre tombe. Car, même si parfois nous avons l’impression qu’une sortie à VTT nous fera du bien, cela n’est que provisoire et en aucun cas bénéfique pour notre santé. La pratique du sport en cas d’infection virale banale est à éviter car elle fragilise l’organisme et l’empêche de se défendre de façon optimale. Par ailleurs, la récupération sera beaucoup plus longue entre deux séances. Pour se prémunir contre les maux de l’hiver tels que la grippe, certains sportifs choisiront alors de se faire vacciner. Dans ce cas, comme le précise le docteur Ducardonnet, il est déconseillé de pratiquer une activité sportive dans les 48 heures qui suivent la vaccination.

Par ailleurs, lorsque l’on s’entraîne dehors en hiver, il est primordial de bien se couvrir, aux extrémités mais aussi au niveau du dos et du ventre. Des refroidissements au niveau de ces zones peuvent générer gastro-entérite, bronchite et mal de dos. Ces troubles sont dus à la contraction des micro-vaisseaux capillaires qui diminuent l’apport sanguin aux muscles. Le muscle, privé d’oxygène, se contracte, s’enflamme, devient dur et douloureux, provoquant lumbago et autres torticolis. Il en va de même au niveau du pied : le froid peut provoquer des crampes de pied très douloureuses qui obligent généralement à mettre pied à terre et à abréger la sortie ! Aussi, si malgré toutes les précautions d’usage, on se retrouve atteint de tels maux, il convient de se reposer afin de laisser son organisme se défendre. Vous ne vous en porterez que mieux et vos performances aussi ! Et lorsque cela va mieux, on reprendra avec des séances courtes et peu exigeantes afin de ne pas remettre immédiatement l’organisme dans le dur !

Bien sûr, si malgré tout vous souhaitez continuer à rouler coûte que coûte, il est possible de se prémunir contre les effets du froid en adoptant de bons gestes nutritionnels. A commencer par une alimentation riche en fruits et en légumes pour leur apport en vitamines ou encore du miel et des fruits de mer pour leur teneur en oligo-éléments.

Vite dit

Les désinfectants dangereux ?

La collaboration Cochrane, association à but non lucratif, laisse entendre dans l’une de ses revues que la meilleure façon de soigner une plaie repose sur l’utilisation d’une solution saline isotonique appelée plus couramment sérum physiologique. Il s’agit tout simplement d’eau salée, à une concentration de 0,9 % lui donnant la même concentration en sel que le sang. Il est même possible de n’utiliser que de l’eau pour une désinfection efficace. Selon les responsables de la collaboration Cochrane, l’utilisation de tout autre type de désinfectant risque avant tout d’aggraver la situation. L’alcool assèche la peau et crée une pellicule sous laquelle les germes qui n’ont pas besoin d’oxygène peuvent se développer. Quant à l’eau oxygénée, cela fait mal, très mal. Et le pire serait de mélanger les désinfectants ! Voilà qui remet en cause bien des croyances !