Combattre le feu aux pieds

Tous les vététistes ont été confrontés un jour au fameux problème du « feu au pied », une brûlure plus ou moins intense qui apparaît sous la plante des pieds. Cela survient essentiellement en période de grande chaleur mais aussi lors des longues ascensions. Aussi, il convient de s’interroger sur l’origine de ce phénomène.

Pour faire court et en synthétisant, on peut dire que cette douleur provient d’un dysfonctionnement de la semelle veineuse, constituée de graisse mais aussi de nombreux vaisseaux, et qui a pour mission de relancer le sang vers le cœur. Lors de la marche, l’appui du pied au sol comprime toute cette zone plantaire et chasse efficacement le sang, le faisant remonter par les veines vers le cœur. C’est essentiel : outre sa fonction de transporteur d’oxygène, le sang joue un rôle de régulateur thermique en réchauffant le corps par temps froid et en évacuant la chaleur par haute température. Et quand on sait qu’au cours de l’exercice physique, les trois quarts de l’énergie dépensée sont convertis en chaleur…

A vélo, le pied n’entre pas en contact avec le sol et l’appui sur la pédale, qui ne se situe qu’au niveau de l’avant-pied, est insuffisant pour chasser le sang. Aussi, en été, le sang chaud stagne en quantité au niveau de la plante, bloquée dans une chaussure à semelle rigide, la chaussure étant elle-même liée à la pédale. La pompe sanguine ne fonctionne plus correctement et le pied est en surchauffe. Ce phénomène peut-être encore aggravé par le port de chaussettes en nylon et l’utilisation de semelles en plastique, sans oublier la proximité du pied avec un sol surchauffé. D’autre part, lorsqu’il fait chaud, le pied est protégé de l’air par la chaussure. Il a du mal à se refroidir par convection. Ajoutez à tout cela un serrage trop important de la chaussure et le pied, en surchauffe, gonfle.

Heureusement, le feu au pied n’est pas une fatalité ! Il est possible de le combattre en recourant à quelques astuces. Tout d’abord, évitez de trop serrer la chaussure. Vous pouvez aussi recourir à des produits anti-transpirants et à des pommades rafraîchissantes. C’est particulièrement recommandé pour les sorties de courte ou moyenne durée dans la mesure où leur efficacité ne dure que une à trois heures.

En course, il est également possible de s’arroser les pieds avec de l’eau, en partant du mollet et en descendant progressivement vers la chaussure. Cela apporte un bien-être immédiat et l’évaporation procure une agréable sensation de fraîcheur. Par grosse chaleur, ce bien-être ne dure malheureusement pas plus d’une demie-heure. Aussi, il convient de répéter ce geste régulièrement.

Si la sensation de brûlure devient vraiment insupportable, il ne faut pas hésiter à s’arrêter quelques minutes pour marcher et, éventuellement, pulvériser du froid, en spray cryogénique, sur la voûte plantaire, à travers la socquette. Attention : dès que le givre apparaît, il faut arrêter la pulvérisation !

Les conseils des pros

Julien ABSALON : « Il ne faut pas trop serrer ses chaussures avant le départ car les pieds gonflent avec la chaleur. Par ailleurs, j’utilise des chaussettes de qualité avec une matière anti-frottement et anti-transpiration, de la marque Bleuforêt (ndlr : fabriquées dans les Vosges). Après l’effort, j’utilise une crème spéciale pied des laboratoires Foucaud. »

Stéphane TEMPIER : « J’avoue que je n’ai pas de soucis au niveau des pieds en été. Mes chaussures Mavic sont parfaites pour éviter ce genre de désagréments. Je mets des chaussettes fines spécifiques pour le vélo. »