Sunn Modular S1 : Marathonien du plaisir !

Alors que Sunn lance un nouveau Modular, nous avons pris le parti de tester celui que vous pouvez encore trouver en magasin. Pourquoi ? Mais parce qu’il est lui en acier !

Simple et efficace

Souple sur son premier tiers, elle permet de niveler le sol avec maestria. Au-delà, elle se durcit progressivement évitant d’enfoncer l’avant à la moindre difficulté, ou sur un freinage appuyé. Notez que pour autant, il sait se faire docile sur les moyens ou gros chocs, libérant ses 120 mm sur l’instant. Un vrai comportement d’une fourche haut de gamme sur ce modèle qui affiche moins de 1 600 euros. Pour le reste de l’équipement, le Sunn ne fait pas dans le m’as-tu vu. Pour preuve, sa transmission Sram est un mixage de X.5 et X.7. Ce n’est pas forcément valorisant sur le papier, mais sur le terrain, le passage des vitesses est franc, sans compter que c’est fiable. Elle est associée à un pédalier aux rapports très pertinents pour un usage montagnard. En effet il s’agit d’un double en 39/26 associé à une cassette 11/36, ce qui apporte une versatilité très utile lorsqu’il faudra prendre de la pente positive. Car il faut dire que le Modular est un véritable outil à tout faire, au point de pouvoir s’en servir au quotidien, pas comme un objet que l’on ne sort que lorsqu’il fait beau et pour aller faire le fou. Le Modular possède une double personnalité très exaltante. A son guidon, une sortie d’une heure se transforme en trois heures. D’abord parce qu’il distille un confort surprenant. Magie de l’acier, mais pas seulement. Sa tige de selle en petit diamètre a son rôle dans ce trait de caractère. La selle aussi. Sa forme n’est pas destinée au crosseur pur, sa largeur et sa courbure incitent plus à la flânerie, mais son rembourrage filtre merveilleusement. Ensuite parce qu’une fois lancé, il permet de rouler vite sur le plat.

Les roues ne sont pas à mettre en cause, elles sont légères et bien rigides, non c’est du côté du cadre que l’on trouvera l’explication. En côte, c’est un peu différent, puisqu’il ne faut pas hésiter à le relancer pour conserver sa vitesse. Heureusement la motricité à la roue arrière est là, et ne croyez pas que franchir une racine se transforme en ripage. Non, bien aidé par la monte de pneu Geax Aka, l’arrière s’appuie dessus pour vous propulser en avant. C’est d’ailleurs là que l’on se rend bien compte de la personnalité du Modular. L’avant a tendance à vouloir guidonner en montée. Tiens, tiens… Il dévoile son autre personnalité. Dès qu’il s’agit d’enrouler les virages, de jouer les cabris, le Modular est là. Avec ses bases courtes et son tube supérieur court, il est le roi du bunny-up. On passe son temps à vouloir sauter par-dessus le moindre obstacle. Les enchaînements de courbes avec ses 69° de direction, sa fourche bien rigide et son arrière court, se font dans une précision qui exalte le pilotage. Reste qu’avec 1° de moins, le Modular gagnerait un doigt de stabilité qui serait bienvenu dans le rapide. Plus les conditions deviennent difficiles, plus il aime ça et son pilote aussi. Mais vaux mieux bien maintenir la selle entre ses cuisses pour contrôler le train arrière. C’est fou comme à son guidon, on oublie que l’on est en présence d’un semi-rigide. Les bras sont un peu sollicités, la nuque aussi, le dos également, mais que c’est bon.