Sunn Kern LT Evo : un Kern peut en cacher un autre

Vélo du renouveau de Sunn, le Kern a obtenu tous les suffrages, que ce soit dans sa déclinaison 140 mm ou, dans celle qui nous intéresse ici, en 165 mm. Depuis, la concurrence a fourbi ses armes. Mais le Kern LT est toujours là…

Cette année, l’amortisseur DT Swiss laisse sa place au Rock Shox Monarch 3.3. Avantages : une plage de réglages plus large et une sensibilité accrue sur les petits chocs. Les motifs de la version Evo sont dans l’air du temps mais la typo est indéchiffrable, comme sur la fourche d’ailleurs… Assis, l’envie de rider se fait immédiate. On dispose enfin d’un serrage rapide pour régler la selle. Profitons-en pour régler également les suspensions : sur le bras oscillant est greffé un curseur indiquant le seuil d’enfoncement, sur l’amortisseur figurent les pourcentages de la course. Vraiment pratique ! Première accélération : aïe, ça fait mal au démarrage, les autres VTT restent cloués sur place… La position permet de mieux appuyer sur les pédales.

Avec 160 mm, cet enduro vous permet de rouler longtemps, aussi bien en montagne qu’une fois rentré à la maison

Le poids contenu donne l’impression de bénéficier du rendement d’un modèle de 120 mm, impression confirmée par la difficulté des autres VTT à suivre le rythme. La maniabilité est diabolique pour un 160 mm. On peut se faire surprendre tant le Kern LT vire dans un mouchoir. Les pneus Hutchinson l’aident un peu. Estampillés 2.35 de large, ils apparaissent vraiment menus. Si vous tentez de monter les Continental King ou Kenda Nevagal (toujours en 2,35), ils toucheront les bases. Quand Sunn se décidera-t-il à les élargir ? Oubliées, les côtes montées sans enthousiasme : le LT grimpe et motrice fort, avec tout de même un déplacement du corps sur l’avant obligé en cas de fort dénivelé. Les longs chemins de plaines défoncés sont bien appréhendés car la suspension absorbe tout, fermement, sans dévier. Finalement, l’amortisseur demanderait presque plus de SAG et un peu plus de plateforme.

Le Kern LT ne renie pas ses origines de descendeur. C’est un vrai jouet, facile à placer malgré son allongement en compression. Il reste calé sur sa trajectoire et si un changement doit intervenir, un simple coup de guidon suffit à le déplacer. On hésite un peu, en descendant d’un Commençal ou encore mieux d’un Nomad, à se lancer dans de gros sauts. Le Kern paraît fragile mais la qualité d’amortissement des suspensions et une grande rigueur du comportement balayent rapidement cette impression, permettant finalement d’envoyer du gros. Les repères de suspensions montrent que l’on utilise la totalité du débattement mais la limite est difficile à sentir, la suspension ne se durcissant qu’en toute fin de course.