Savoir lire une carte

A l’heure où tout le monde roule avec un GPS vissé sur le cintre, il semble incongru de ressortir une bonne vieille carte en papier. Ça ne l’est pas tant que ça… Vous en apprendrez bien plus en sachant lire une carte qu’en suivant bêtement votre GPS !

Tout d’abord, sachez que comprendre une carte est bien plus facile qu’apprendre à lire ! La couverture de votre carte doit indiquer : le sujet (randonnée à pied, VTT…), la zone concernée, le type de carte (topographique pour nous), l’échelle numérique, la compatibilité GPS si c’est le cas. Vous pouvez aussi avoir le nom de la série si la carte en fait partie et le numéro de la carte. En dépliant votre carte, observez le cadre : il contient des informations sur les coordonnées géographiques ou rectangulaires comme les échelles de longitude et latitude, exprimées en degrés et en orientation (Nord, Est…). Toutes les cartes comprennent une légende fournissant la liste explicative et la signification des symboles utilisés pour représenter les objets sur la carte (bâtiments, routes, limites de terrains, etc.). La légende est exhaustive : tout symbole utilisé sur la carte doit s’y trouver. Une carte, c’est ni plus, ni moins qu’une partie réduite d’un endroit avec des notions de géométrie. En premier lieu, il vous faut choisir une échelle de carte adaptée à votre utilisation. L’échelle, c’est la taille à laquelle votre carte représente les éléments de la région choisie. En VTT, une échelle de 1:100 000 ou 1:50 000 suffit largement. Ici, 1 cm sur la carte représente 100 000 centimètres, soit 1 km ou 500 m. Plus l’échelle est petite, plus la carte est détaillée, notion essentielle en VTT ou à pied. En voiture, une carte représentant la France entière est à l’échelle 1:1 000 000 (1cm = 10 km).

Lire et comprendre

Ensuite, il faut apprendre à lire les distances et s’orienter. Pour s’orienter, rien de plus simple : une carte est toujours représentée avec le Nord en haut. Si ce n’est pas le cas, une rosace (boussole) indique dans quelle direction se trouve le Nord de votre carte. En ce qui concerne les distances, l’échelle de votre carte vous permet d’avoir une notion de la distance séparant deux points. L’échelle graphique (photo 1) sur la carte permet de mesurer la distance choisie : si elle est rectiligne, vous pouvez prendre une règle et mesurer la distance voulue puis la reporter sur l’échelle de votre carte afin de convertir les centimètres en mètres. Si votre distance n’est pas rectiligne, prenez une ficelle (ou un brin d’herbe, aussi facile à courber) pour suivre la courbe de votre chemin et obtenir une distance réelle. Attention, cette dernière ne tient pas compte du relief (altitude) qui peut faire varier le temps de parcours ! Pour l’altitude ou plutôt les altitudes, il faut comprendre les courbes de niveaux (de couleur bistre) de votre carte. Ce sont elles qui vont vous donner une idée précise du dénivelé d’un endroit à un autre (photo 2). Sur une carte au 1:25 000, la distance (aussi appelée équidistance) séparant deux courbes de niveau est de 10 m. Plus les courbes sont rapprochées les unes des autres, plus la pente est raide ; plus elles sont espacées, plus celle-ci sera douce. Pour vous repérer, toutes les cinq courbes, une courbe « maîtresse » est représentée avec un trait plus gras. Une courbe maîtresse est généralement associée à une altitude indiquée par des chiffres en fonction de la pente (la base des chiffres indiquant le bas du terrain). Enfin, pour distinguer les cuvettes des sommets, une flèche accompagne le fond de la cuvette.

Après la lecture, le terrain 

Une fois les paramètres précédents assimilés, vous pouvez commencer à déchiffrer votre carte et les symboles représentés. Quatre catégories d’éléments sont présents sur une carte (photo 3) : la planimétrie (routes, chemins, voies ferrées, constructions, végétation et cultures, limites administratives), l’hydrographie (lacs, étangs, mers, fleuves, ruisseaux, puits, sources), l’orographie, qui représente les formes du relief (courbes de niveaux, terrils, éboulis), et enfin la toponymie qui indique les noms de lieux (par exemple, un nom en caractères droits signale un endroit habité ; penchés, ils indiquent un endroit non habité ; autre exemple, les villes de plus de 5 000 habitants sont en capitales et celles de moins de 5 000 en minuscules).

Il vous faut ensuite orienter votre carte vers le Nord, c’est-à-dire faire coïncider le Nord sur la carte avec le Nord sur le terrain. Il existe deux nords. D’abord le Nord géographique, qui correspond à la direction des méridiens délimités sur les cartes IGN par l’Est et l’Ouest respectivement à droite et à gauche, le bord supérieur de la carte indiquant donc le Nord géographique. Ensuite le Nord magnétique, indiqué par la boussole figurant sur votre carte. Il diffère du Nord géographique de 0,56°. Cette notion peut varier d’une carte à l’autre et elle change également chaque année de 0,8°. En France métropolitaine, elle est relativement faible et ne doit pas poser de problème d’orientation.

Orienter une carte avec et sans boussole

Pour orienter approximativement la carte, on peut tout simplement aligner l’aiguille de la boussole avec le bord de la carte. Pour plus de précision, l’idéal est de superposer la boussole avec le schéma de déclinaison magnétique présent sur la carte et de faire pivoter l’ensemble jusqu’à ce que l’aiguille Nord de la boussole et le Nord magnétique de la carte coïncident. Si vous n’avez pas de boussole, vous pouvez tout de même déterminer où est le Nord. Voici deux façons de faire. De jour, orientez la petite aiguille de votre montre vers le soleil. Le sud sera repéré par la ligne bissectrice de l’angle formé par la petite aiguille et par la direction de 13h en hiver et 14h en été. Si votre montre n’a pas d’aiguilles, dessinez un cadran sur du papier, cela fonctionne aussi ! La nuit, pas de soleil évidemment. Là, il faut prendre l’étoile polaire comme repère. Cette dernière ne s’éloigne du pôle Nord de plus d’un degré et sa position est facilement repérable par rapport à la Grande Ourse si le temps est clair. Procédez à l’identique avec les aiguilles de votre montre.

Il est enfin possible de s’orienter lorsque les alentours permettent de se situer grâce à des repères naturels visibles, comme une montagne ou un édifice. En pointant un de ces points de repère, orientez la carte pour vous aligner avec ce dernier. Afin d’éviter toute erreur, n’hésitez pas à en faire coïncider deux. Une fois la carte orientée vers le Nord, vous pouvez déterminer votre position : identifiez dans le paysage au moins deux points représentés sur votre carte, tracez un trait à partir de ces deux points dans les directions correspondantes, l’intersection de ces droites définit votre position (photo 6). Un troisième point vous permettra de vérifier votre position sans erreur possible.