Kross Soil 2.0 : Il passe partout !

La Pologne, ce n’est pas que la Polska ! La scène VTT y est particulièrement dynamique, à l’image de la marque Kross. On a décidé de s’y intéresser de plus près en testant le très étonnant Soil 2.0.

DR. N. Le Carré

[Htab][tab title=”PRIX”]2499€[/tab][tab title=”POIDS”]14.30 kg sans pédales en taille M[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 130 mm | Déb. ar. : 130 mm[/tab][tab title=”USAGE”] rando-sport, vallonné, montagne.[/tab][/Htab]

Kross, ça vous parle ? La marque polonaise est actuellement aux avant-postes en cross-country avec Jolanda Neff et Maja Wloszczowska. En plus d’avoir un team qui performe sérieusement en Coupe du Monde, la marque propose une gamme complète, couvrant un large spectre d’utilisation. Ce Soil 2.0, c’est un peu la machine à tout faire de chez Kross : prenez un cadre en aluminium, ajoutez-y une suspension arrière « maison » à point de pivot virtuel de 130 mm de débattement (baptisée RVS), saupoudrez le tout d’une paire de roues en 27.5” avec une monte généreuse de pneus en 2.6 et peaufinez le tout en soignant la géométrie…et vous obtenez ce Soil. Proposé à moins de 2 500 euros, son équipement est cohérent et sans fioritures : il adopte la «totale» Sram avec une fourche RockShox Reba RL, un amortisseur Monarch R , une transmission Sram NX en 1X11 vitesses ou encore des freins Level T. Certes, on reste dans de l’entrée/milieu de gamme, mais l’ensemble est parfaitement fonctionnel et plutôt fiable. Alors que la version 2016 du Soil 2.0 était mointée en pneus Schwalbe Nobby Nic en section de 2.25, la version 2018 se veut plus généreuse et passe carrément en 2.6. Les jantes sont adaptées en conséquence, avec des WTB STP i29, qui comme leur nom l’indique offrent 29 mm de largeur interne. Sans atteindre la générosité de pneus au format Plus, cette section de 2.6 offre un compromis auquel de nombreuses marquent semblent avoir recours cette saison. Sur le papier, on gagne en confort, en grip et en contrôle sans trop perdre en précision de pilotage par rapport à un pneu Plus en 3.0 par exemple. Là ou le bas blesse, c’est que ce modèle 2018 prend pas moins de 600 g par rapport à son prédécesseur équipé d’une monte de pneus en 2.25 moins extrême. Il faut savoir qu’en état de marche avec une paire de pédales automatiques Shimano XT M8020 , il approche quand même les 15 kg…

Les apparences sont parfois trompeuses

Avec ses gros pneus, son embonpoint et son amortisseur qui ne dispose d’aucun réglage de compression, le Soil 2.0 ne part pas franchement vainqueur. Et pourtant, sans vous révéler directement l’issue de cet essai, les premiers tours de roue à son guidon font rapidement oublier ces à-priori, car le plaisir que ce VTT sait distiller à son pilote une fois à son guidon est instantané. La première chose à savoir, c’est qu’on peut facilement changer la géométrie grâce aux deux supports d’amortisseur arrière, qui permettent de faire varier les angles d’un degré et de jouer sur la hauteur du boitier de pédalier. Pour notre essai, nous avons surtout roulé avec la géométrie la plus sage, soit 68° d’angle de direction. Dans cette configuration, il vous met déjà sacrément en confiance. Mais le plus impressionnant lorsqu’on découvre cette machine, c’est cette aptitude à insoupçonnée à vous propulser sans effort. Explications. Malgré ses gros boudins, son amortisseur dépourvu de tout réglage de compression et son gabarit de jeune sumo promis à un avenir prometteur, ce Soil 2.0 pédale franchement mieux que ce qu’on imaginait. Pour peu qu’on pédale bien rond et sans accoup, il ne pompe pratiquement pas et s’emmène franchement bien. On arrive à garder un rythme soutenu sans avoir l’impression d’appuyer comme un forcené sur les pédales. Cela tombe bien, parce qu’il n’aime pas trop ça ! Eh oui, le revers de la médaille c’est que dès qu’on essaye de pédaler en danseuse ou en force, la suspension arrière se met à jouer au yo-yo et perd tout son dynamisme. En jouant légèrement sur la tension de chaine, le système de point de pivot virtuel développé par Kross fonctionne en tout cas sacrément bien lorsqu’on a compris que rien ne servait de courir et que le plus important était bel et bien d’arriver à point.

Banzaï !

DR. N. Le Carré

Bon, et si on passait aux choses sérieuses ? Hop, un coup de pouce sur la commande de la Reverb, bien positionnée à la place de la commande de dérailleur avant et on baisse la selle. A ce sujet, Kross a judicieusement choisi des débattements différents suivant la taille du vélo : 100 mm en S, 125 mm en M (notre modèle d’essai), 150 mm en L et 170 mm en XL. Bien vu ! On attaque la première descente. Premier virage, première frayeur à cause d’un avant qui a la facheuse tendance à se dérober un peu trop facilement. Chef, y’aurait pas un peu trop d’air dans les pneus ? Sans hésitation, on réduit la pression à 1,4 bars…et vous savez quoi ? Ca change la vie ! On avait déjà pu le constater sur l’Ibis Ripley testé dans le dernier numéro et lui aussi monté en pneus de 2.6. Malgré le volume très généreux du pneu, cette section offre un rendement très surprenant et surtout une accroche démoniaque en descente. Le tout sans avoir cette sensation de flou ou de perte de précision que l’on peut retrouver parfois lorsqu’on roule en Plus. Oui, ce type de pneus a vraiment son intérêt si vous roulez sur du technique, du rocailleux et du défoncé. Ou plus simplement si le rendement n’est pas votre critère de choix et que vous recherchez plutôt le confort et la sécurité. Deux points sur lequel le Soil 2.0 est particulièrement efficace. Certains le qualifieraient de canapé, d’autres de tapis volant. Reste que sa suspension arrière est diaboliquement efficace en descente, tant elle gomme tout sur son passage sans pour autant être dépassée dès qu’on attaque un peu fort. Et puis il y a cette géométrie, franchement réussie. Les bases courtes offrent un bon dynamisme malgré le poids de l’engin et permettent de s’en sortir honorablement lorsque ça tourne sec et qu’il faut manoeuvrer. Oui, on perd forcément un peu en efficacité dans les sections trialisantes mais on s’en sort plutôt bien malgré tout. Franchement, il y a des machines bien plus chères qui ne peuvent pas en dire autant. Au final, il est attachant ce «petit» polonais, même s’il n’est pas parfait. Ses haubans sont un peu trop larges, il arrive que l’intérieur des jambes vienne frotter si vous avez été bien fournis par mère nature au niveau des mollets. Oui, quelques détails de finition du cadre chagrinent, comme la fixation de l’axe de roue arrière ou les écrous de fixation de la biellette principale. Mais c’est finalement une bonne surprise qui montre une fois encore qu’il faut se méfier des à-prioris !

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L, XL – Modèle d’essai : M – Cadre : aluminium – Fourche : RockShox Reba RL – Amortisseur : RockShox Monarch R DebonAir – Freins : Sram Level T, ø 180 mm – Dérailleur arrière : Sram NX – Pédalier : Sram NX, 32 dents – Commande : Sram NX – Cassette : Sram PG-1130, 11/42 – Roues : WTB STP i29/Shimano – Pneus : Schwalbe Nobby Nic Performance 27.5X2.25” – Potence : Kross Racing Components, 55 mm – Cintre : Kross Racing Components, 760 mm – Tige de selle : RockShox Reverb Stealth, ø 30,9 mm – Selle : WTB Volt Sport – GEOMETRIE taille M : Tube supérieur : 590 mm – Tube de selle : 445 mm – Angle de direction : 68° – Angle de tube de selle : 73° – Bases : 435 mm – Empattement total : 1 170 mm – Hauteur de boîtier : 348 mm – Reach : 433 mm – Stack : 585 mm.

Distributeur : Kross, Contact : www.kross.pl

RENDEMENT [star rating=”3″]
CONFORT [star rating=”4.5″]
MANIABILITE [star rating=”4″]
STABILITE [star rating=”4.5″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”4″]

[quote] On aime : Original, Hyper sécurisant en descente, Confortable, Fonctionnement de la suspension arrière convaincant hormi…
On regrette :…en danseuse, où le pompage est prononcé, Absence de réglage de compression sur l’amortisseur, Embonpoint !, Quelques finitions du cadre à revoir .[/quote]