Go Sport Scrapper XCR Race : prêt à  courir

Peu de vététistes avertis font la démarche d’aller chez Go Sport pour étudier les dernières technologies. Ce Scrapper XCR Race prouve qu’ils ont tort puisqu’il propose un cadre de qualité mais qui manque un peu de caractère.

Les haubans possèdent encore des plots pour d’éventuels V-brakes. C’est dommage pour l’esthétisme mais la déclinaison du cadre en différents modèles peut le justifier. Le wishbone, la partie qui relie les haubans au tube de selle, est très large, laissant augurer des séances de VTT viriles. Les bases, costaudes, sont reliées à l’avant par un yoke. Tout carbone ? Enfin, presque car les pattes sont en aluminium, collées et vissées au cadre. L’ensemble de la structure a été verni, ce qui permet d’admirer le travail du positionnement de la fibre. Ce Go Sport est un carbone et ça se voit. Pour ce prix plancher de 1 690 e, vous avez droit à une fourche Rock Shox Reba SL au fonctionnement superbe, tout en douceur, sur les petits chocs comme dans les descentes cassantes. Les freins Formula Oro en 180 mm – étonnant diamètre pour un crosseur – stoppent net cet ensemble pesé à 10 kg et le Truvativ Team s’occupe de l’accastillage sans défaut majeur.

Il est difficile de battre le Scrapper XCR Race sur le rapport prix / rendement aujourd’hui

Au chapitre des reproches figurent les moyeux Shimano M525 et la selle Italia spécial fakirs… Nous avons passé beaucoup d’heures sur ce VTT, vu son aptitude à aller vite (les “vélobosseurs” l’ont utilisé avec plaisir au quotidien). Il faut dire qu’avec ces 10 kg à emmener, on se sent pousser des ailes. Seulement, le rendement n’est pas au rendez-vous comme sur le Massi. Le caractère de ce Scrapper XCR Race n’est pas suffisamment explosif. Avec un tel engin, le petit plateau ne sert pas souvent, même si la motricité n’est pas formidable. La moindre côte est avalée. Enfin, presque car on peut facilement faire un “toit” si on n’est pas assis sur le bec de selle. Une selle tellement inconfortable que l’on préfère souvent relancer debout. A la limite, tant mieux : les accélérations sont grisantes.

La maniabilité peut surprendre. Le Scrapper se faufile bien, parfois trop bien. Il faut alors contrebraquer pour garder l’équilibre. Les descentes demandent de la retenue, au risque de signer une sortie de piste prématurée. Entre la stabilité et les secousses, il faut s’accrocher fermement au guidon. Est-ce le fait d’avoir reçu un VTT déjà bien éprouvé, confié à nos testeurs, pas vraiment tendres avec le matos (au moins voyons-nous les vélos vieillir vite) ? Toujours est-il que la base gauche s’est fêlée à la jonction base-patte, ne nous empêchant pas de poursuivre le test sur plus de 300 bornes. Go Sport nous a envoyé un autre modèle que nous testerons sur une durée plus longue (on vous tient au courant !). Hormis ce pépin, il est difficile de battre ce carbone sur le rapport prix/rendement. Mais il faut accepter d’être malmené et de rouler sur un VTT aujourd’hui sans image…