Décathlon 5 XC : du bleu sur les chemins

Référence incontournable de la scène VTT, Decathlon propose, avec le 5XC, un vélo censé jouer les trouble-fêtes au milieu des cadors. Pari réussi ? Peut être, mais il manque encore un brin de folie à ce 5 XC pour s’affirmer comme un VTT complet.

Le 5XC proposé ici n’est pas un Decathlon mais un Rockrider. Il y eut la tendance BTwin mais cela ne passait pas auprès d’une clientèle exigeante. Alors, place au Rockrider. Comme quoi, l’image et la renommée d’une marque peuvent plaire ou au contraire porter préjudice… L’équilibre est difficile à trouver. Conçu en aluminium 6061, ce cadre a dû réclamer quelques heures de fabrication, eu égard à la forme compliquée des tubes supérieur et diagonal. Difficile de les décrire tellement les tubes partent en vrille… Un renfort est soudé sous le tube diagonal, au point de raccord avec le tube de direction (normal). Deux autres viennent se greffer à la jonction tube supérieur-tube diagonal pour répondre aux nouvelles normes de sécurité. La douille intègre un jeu de direction.

Derrière ce VTT destiné à la balade et à la rando se cache un bolide en descente !

Quant à l’arrière, c’est du classique (bases-haubans) avec des pattes très solides, voire indestructibles. Dommage que les soudures ne soient pas très belles. Sur ce VTT de rando, la position est impeccable pour aligner des kilomètres sans avoir mal aux cervicales. Les sorties en forêt révèlent des qualités de rouleur. Le rendement est correct. Ce 5 XC n’est pas le foudre de guerre attendu vu la qualité du cadre mais il avance bien. Il se montre très facile dans les sentiers et rassurant dans les enchaînements à une vitesse raisonnable. Aucune frayeur à son guidon, à la forme idéale. En montée, la motricité n’est pas grandiose. En cause notamment, des pneus peu accrocheurs. N’essayez pas de progresser en danseuse, les manivelles Suntour très bas de gamme plient sous l’effort.

Du coup, le confort était limité. Les pneus nécessitent une pression élevée (attention aux pincements), le moindre obstacle remontant directement dans le dos. C’est surtout cette partie arrière et notamment les pattes, extrêmement rigides, qui renvoient les informations du terrain. En descente, la position debout est de rigueur. Dans cet exercice, le vélo déboule très vite. C’est le VTT le plus stable des quatre opposés dans ce matchet de loin. Même quand il est chahuté, il conserve sa trajectoire. La fourche Suntour qui équipait notre modèle d’essai s’est comportée comme une grande. La semaine passée au guidon du 5XC a révélé de grandes aptitudes pour rouler en tout-terrain. Il aurait fallu un peu de folie pour que cela devienne un vrai coup de cœur…