Commençal Supreme 4.1 : Super sans plomb !

Cantonné, par les pratiquants, à un usage XC loisir, le Meta 4 ne représentait pas, pour les puristes du chrono, l’arme capable de briller sur les parcours escarpés. Avec le Super 4, un nouveau modèle 2009, Commençal compte bien changer la donne…

Sur le terrain, le recentrage des masses se traduit par des passages en virage plus rapides. On se régale en enroulant les singletracks au raz des arbres ou en coupant les trajectoires de ses petits copains à l’intérieur des virages ! Dans cet exercice, il faut louer les qualités de la nouvelle fourche Rock Shox SID. Sur la version ici testée, la Race, l’amorti est excellent et ce, sans bénéficier du nouveau ressort MCD Black Box. Sensible sur les petits chocs, très progressif pour éviter de taper dans le débattement sur les chocs moyens : ce choix est parfaitement indiqué et complète bien les qualités du cadre. La rigidité de sa devancière (très critiquée) est complètement oubliée : on n’éprouve plus le sentiment de sentir la fourche se tordre ou de passer sous le tube diagonal lors des gros freinages.

Avec sa suspension arrière ultra efficace, le Supreme 4.1 n’a plus rien à voir avec le Meta 4

La suspension arrière, le fameux Contact System, est restée en monopivot pour une fiabilité et une rigidité sans faille. Ce modèle s’est affiné et les haubans attaquent désormais directement le basculeur. Exit la biellette et son articulation. La liaison par diabolo est elle aussi entièrement nouvelle. De part et d’autre, des usinages viennent s’imbriquer de façon à constituer une pièce plus rigide et ainsi annuler les contraintes latérales sur l’amortisseur. Les bienfaits du placement du point de pivot au niveau du deuxième plateau et le setting de l’amortisseur défini en collaboration avec Fox se ressentent sur le terrain. En position Propedal enclenché, la suspension, dans les standards XC, ne s’enfonce pas d’un millimètre, même en pédalant en danseuse. Avec ces 11,8 kg sans pédales, les côtes roulantes ne sont qu’une formalité. On se surprend à faire tomber une ou deux dents sur la cassette sans ressentir les efforts. Le plus étonnant est que la suspension reste très efficace même si on libère l’amortisseur en réglant le Propedal en mode Off.

Dans les ascensions cassantes, c’est même un avantage. On obtient alors une suspension qui distille une forte adhérence à la roue arrière, permettant de franchir racines ou blocs de rochers avec une aisance déconcertante. Allié de taille dans cet exercice : la longueur du tube supérieur. Elle permet de gravir les pentes les plus raides sans décrochage parasite de l’avant. Le choix de la potence Race Face de 90 mm n’est pas innocent, elle contribue à l’équilibre général. Equilibre que l’on retrouve dès que la pente s’inverse car si le gain d’efficacité en montée est bien réel, le vélo reste extrêmement performant quand la pente bascule du côté obscur. On se surprend à descendre très vite ce que l’on vient de grimper. Lors de notre prise de contact au Mondial du VTT, aux Deux-Alpes, nous n’avions pu nous empêcher d’aller faire un tour sur les pistes de DH. L’exercice pouvait être périlleux avec un vélo non adapté mais il a constitué une simple formalité avec le Super 4. L’angle de direction permettant une stabilité exemplaire, on file d’un virage à l’autre avec une souplesse magistrale. Les pneus Maxxis Larsen TT assuraient une accroche latérale étonnante sur ce terrain sec. Simplicité, rigidité, confort, efficacité au pédalage et surtout plaisir de pilotage ont dicté la conduite de Commençal pour la création de ce vélo. Contrat rempli : le Super 4 sait offrir la performance pure que l’on attend d’un vélo marathon tout en gardant un zeste de folie avec ce caractère ludique et joueur que nous plébiscitons pour faire du vrai tout-terrain.