Rencontre : Hans Rey

Hans Rey fait partie des rares pilotes qui connaissent le VTT depuis ses débuts. Sponsorisé par GT depuis 24 ans, cet ancien trialiste nous fait aujourd’hui rêver à travers les trips qu’il réalise tout autour du globe avec les meilleurs pilotes.

VTT : Comment avez-vous franchi le pas entre le trial 20 pouces et le VTT ?
H.R. : Lorsque j’ai déménagé aux USA, je me focalisais encore sur le trial en 20 pouces, que l’on appelait ” Modified class “, en comparaison de la ” Stock bike class ” où l’on retrouvait les VTT. A cette période, je roulais uniquement en VTT pour le fun, avec le club des Laguna RADS. Ils m’ont initié au vrai VTT. Pour moi, ces types sont les véritables pionniers du mouvement freeride. La raison pour laquelle j’ai choisi par la suite de rouler essentiellement en VTT est simple : les gens pouvaient s’identifier plus facilement à nous. Tout le monde ou presque en possédait un et savait combien il était difficile pour Monsieur Tout le monde de simplement franchir un trottoir. Lorsqu’ils me voyaient rouler sur des énormes rochers ou sur le toit d’une voiture, ils étaient impressionnés.

VTT : D’où vient votre surnom «No way» (Pas moyen) ?
H.R. : Il découle exactement de la réponse précédente. Lorsque j’ai commencé à être connu, les gens voulaient en permanence que je m’attaque à de nouveaux challenges. Tout le monde me disait : ” Pas moyen que tu y arrives, c’est impossible ! ” C’était le genre de choses qui m’incitaient à franchir de nouveaux obstacles. Rapidement, les gens m’ont appelé ” No way, Rey ! “, ce qui me correspondait plutôt bien…

VTT : Pourquoi avez-vous décidé d’arrêter la compétition afin de vous consacrer à la découverte du globe en VTT ?
H.R. : C’était une évolution naturelle. Après avoir été compétiteur pendant des années et m’être acharné à populariser les compétitions de trial auprès du public, je me suis rendu compte que les médias et les sponsors ne s’y intéressaient pas vraiment. J’ai toujours voulu utiliser mes facultés de pilotage dans des conditions réelles, un peu comme Indiana Jones… En 1998 j’ai décidé de créer le Hans Rey Adventure Team. L’idée était de partir à la découverte de spots situés partout sur le globe avec une mission, la recherche de choses historiques ou mystérieuses.

VTT : Entre GT et vous, c’est une histoire d’amour qui dure. Comment expliquer une telle fidélité ?
H.R. : Cette année, j’entre dans ma 24e saison en tant que pro rider sponsorisé par GT. Récemment, quelqu’un m’a dit qu’il s’agissait non seulement du contrat le plus long entre un athlète et une marque dans l’industrie du cycle mais aussi que c’était le plus long dans le monde des sports d’action ! J’ai commencé avec GT en 1987. Aujourd’hui, la marque est comme une seconde famille pour moi.

VTT : Vous avez choisi de rester chez GT pendant la mauvaise période de la marque californienne. Pourquoi ?
H.R. : C’est vrai que GT a connu des difficultés il y a quelques années. Elles étaient dues à un mauvais management, pas à une baisse des ventes. La marque ayant été loyale envers moi pendant de nombreuses années, j’ai décidé de leur rendre la monnaie de leur pièce et de les aider à surpasser ces moments difficiles. Je suis heureux d’y avoir cru car aujourd’hui, GT est de nouveau une marque forte et cool…

VTT : La marque entend revenir en force pour 2011, vous confirmez ?
H.R. : Cycling Sport Group (ndlr : le groupe auquel appartient désormais GT) accorde beaucoup d’intérêt au fait de ramener GT sur le devant de la scène. Ils ont foi dans le potentiel de la marque et investissent de grosses sommes d’argent dans la recherche et le développement, dans le team et la marque. Le marché n’est pas facile ces temps-ci. Il y a beaucoup de marques et pas mal de compagnies européennes… Mais tout le monde sait qu’il ne faut pas sous-estimer GT : même dans les années difficiles, nous avons toujours proposé de bons produits. Maintenant que tous les autres facteurs sont en place, attention à nous !

VTT : Pour vous, est-il primordial d’être impliqué dans des actions humanitaires comme Wheels 4 Life ou Sambazon ?
H.R. : Wheels 4 Life (ndlr : www.wheels4life.org) est une association à but non lucratif que j’ai créée il y a cinq ans. Je me suis rendu compte que le monde du vélo avait été très généreux envers moi. J’ai bien vu lors de mes différents voyages que le vélo avait une signification totalement différente de la nôtre dans le Tiers Monde. Aussi, j’ai voulu aider les gens à ma façon. W4L offre des vélos aux habitants des pays défavorisés, qui ont besoin de moyens de locomotion. Depuis la création de l’association, nous avons sponsorisé 80 projets dans 20 pays différents et distribué plus de 2 000 vélos. Sambazon est une jeune compagnie californienne très cool qui importe des baies d’açaï d’Amazonie. La marque est l’un de mes sponsors. Elle me fournit des boissons énergétiques et autres shakes mais elle est aussi très impliquée dans les actions humanitaires et les problèmes d’environnement. C’est également pour cela qu’ils supportent Wheels 4 Life.

VTT : Après toutes ces années passées à rouler, comment gardez-vous la motivation ? Quel est votre secret ?
H.R. : Je garde à l’esprit qu’il faut que les choses restent fraîches et amusantes et je trouve de nouveaux challenges qui entretiennent ma motivation. Avant, mon but était certainement d’être le pilote le plus extrême. Aujourd’hui, j’aime le freeride – et je me débrouille plutôt pas mal – mais j’ai surtout des objectifs différents, ce qui rend les choses amusantes pour moi et intéressantes pour mes sponsors.

VTT : Quelles sont les qualités requises pour être un bon globe-trotter ?
H.R. : Aussi surprenant que cela puisse paraître, cela peut avoir un impact négatif sur la personne et sa famille. Il faut être prêt à partir du foyer et faire de la route sa seconde maison. Il faut établir un équilibre pour que personne ne soit lésé. Une chose est sûre, il faut être ouvert au monde et aux nouvelles aventures.

VTT : Quelles sont les différentes étapes lorsque vous organisez un trip ?
H.R. : L’organisation de mes aventures demande beaucoup de préparation, surtout quand il faut gérer une équipe télé et un photographe, chose que je fais généralement. La première étape est de trouver une destination cool et de s’y plonger. C’est beaucoup plus facile aujourd’hui avec Internet. Dans les temps anciens – c’était seulement il y a 12 ans -, il était beaucoup plus difficile de trouver des renseignements sur les pistes, les destinations, les hébergements, les aides locales, les visas ou les autorisations… La seconde étape consiste à trouver la bonne équipe, à savoir les pilotes qui pourraient être intéressés par le trip et qui ont le niveau requis. La plupart des sentiers de randonnée réputés nécessitent de maîtriser les bases du trial. Il faut également trouver les photographes et l’équipe vidéo capable de suivre en vélo avec tout l’équipement. Une fois que le trip est effectué, il faut distribuer les photos et les vidéos pour que les sponsors et que les personnes impliquées dans le trip soient satisfaits, ce qui n’est pas aussi simple qu’on le croit. Mais c’est assez amusant à faire et c’est une belle récompense. Ma prochaine destination sera la Jordanie, un trip que j’effectuerai avec Mick Hannah.

VTT : Votre meilleur souvenir ?
H.R. : Difficile à dire… J’ai des centaines de souvenirs fantastiques. Cela dépend de la personne à qui je parle ! Je dirai que la rencontre avec ma femme pendant l’un de mes shows de trial en Angleterre en 1997 a été un moment fort. Dans un tout autre registre, un jour, Paul Newman s’est avancé vers moi pour me féliciter. Je ne savais même pas qui c’était !

VTT : Après toutes ces années passées à rouler, comment gardez-vous la motivation ? Quel est votre secret ?
H.R. : Je garde à l’esprit qu’il faut que les choses restent fraîches et amusantes et je trouve de nouveaux challenges qui entretiennent ma motivation. Avant, mon but était certainement d’être le pilote le plus extrême. Aujourd’hui, j’aime le freeride – et je me débrouille plutôt pas mal – mais j’ai surtout des objectifs différents, ce qui rend les choses amusantes pour moi et intéressantes pour mes sponsors.

VTT : Quelles sont les qualités requises pour être un bon globe-trotter ?
H.R. : Aussi surprenant que cela puisse paraître, cela peut avoir un impact négatif sur la personne et sa famille. Il faut être prêt à partir du foyer et faire de la route sa seconde maison. Il faut établir un équilibre pour que personne ne soit lésé. Une chose est sûre, il faut être ouvert au monde et aux nouvelles aventures.

VTT : Quelles sont les différentes étapes lorsque vous organisez un trip ?
H.R. : L’organisation de mes aventures demande beaucoup de préparation, surtout quand il faut gérer une équipe télé et un photographe, chose que je fais généralement. La première étape est de trouver une destination cool et de s’y plonger. C’est beaucoup plus facile aujourd’hui avec Internet. Dans les temps anciens – c’était seulement il y a 12 ans -, il était beaucoup plus difficile de trouver des renseignements sur les pistes, les destinations, les hébergements, les aides locales, les visas ou les autorisations… La seconde étape consiste à trouver la bonne équipe, à savoir les pilotes qui pourraient être intéressés par le trip et qui ont le niveau requis. La plupart des sentiers de randonnée réputés nécessitent de maîtriser les bases du trial. Il faut également trouver les photographes et l’équipe vidéo capable de suivre en vélo avec tout l’équipement. Une fois que le trip est effectué, il faut distribuer les photos et les vidéos pour que les sponsors et que les personnes impliquées dans le trip soient satisfaits, ce qui n’est pas aussi simple qu’on le croit. Mais c’est assez amusant à faire et c’est une belle récompense. Ma prochaine destination sera la Jordanie, un trip que j’effectuerai avec Mick Hannah.

VTT : Votre meilleur souvenir ?
H.R. : Difficile à dire… J’ai des centaines de souvenirs fantastiques. Cela dépend de la personne à qui je parle ! Je dirai que la rencontre avec ma femme pendant l’un de mes shows de trial en Angleterre en 1997 a été un moment fort. Dans un tout autre registre, un jour, Paul Newman s’est avancé vers moi pour me féliciter. Je ne savais même pas qui c’était !

VTT : Le pire ?
H.R. : Je me suis retrouvé dans une situation assez délicate avec ma femme lors d’un trip à travers l’Afrique. Nous étions à deux doigts de nous faire dépouiller. Par chance, j’ai soufflé dans le sifflet d’alarme avant d’en arriver là, mais c’était vraiment une expérience dangereuse et terrifiante…

VTT : Vous êtes l’un des rares personnages qui réussissent à organiser des trips réunissant des pilotes venant d’horizons différents. Pour votre dernier voyage, on peut vous voir rider avec le champion du monde Steve Peat et le nouveau prodige du trial Danny MacAskill. Quel est votre secret ?
H.R. : Mes racines sont profondément ancrées dans le monde du VTT. Aujourd’hui encore, je roule énormément et je m’intéresse à tous les aspects de notre sport. Lors de mes trips, j’essaie de combiner différents styles de pilotage et de personnalités. La réussite est basée sur l’amitié, le respect et l’envie commune de réaliser quelque chose de fun, en partant à l’aventure.

VTT : En parlant de trial, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous voyez Danny MacAskill rouler ?
H.R. : Danny a réussi à réunir le BMX et le trial, ce qui n’était pas facile, car il s’agit de deux mondes opposés. Le trial avec du flow, qu’il pratique, parle beaucoup plus aux gens. C’est une bonne chose qu’il ait émergé dans notre industrie. Cela ne peut être que positif pour notre sport, c’est une source d’inspiration pour des milliers de gens. Danny vit son rêve !

VTT : Vous êtes un véritable pionnier dans le milieu du freeride et vous avez été l’un des premiers pilotes à médiatiser la discipline. Quel est votre regard sur l’évolution de la pratique ?
H.R. : L’évolution a été grosse et rapide. Aujourd’hui, le sport est vraiment segmenté, il y a beaucoup de niches différentes qui ont souvent peu de liens entre elles. Les riders ont réellement tiré le niveau vers le haut, on n’aurait jamais pu rêver d’une si belle évolution. Il y a des stations comme Livigno, en Italie, ou les Deux Alpes capables de satisfaire le petit monde du freeride. C’est une bonne chose de voir le développement des bike parks. Selon moi, l’évolution de notre sport a commencé avec nos grands-parents, bien avant que Gary Fisher ne soit né ! Lorsque le VTT a commencé à se développer à la fin des années 80, il y avait des groupes comme le légendaire club des Laguna RADS. Ils avaient l’habitude de rouler en T-shirt – le sac rempli de bières – sur des sentiers déjà bien abrupts… Mes vidéos et mes performances ont eu leur influence mais à mes yeux, les Mudcows d’Australie – Glen Jacobs et ses potes – ont apporté un aspect punk rock à notre sport avec leurs sauts de malade. Lorsque Shaun Palmer a débarqué, c’était le moment idéal pour donner cette image cool du vététiste, avec une véritable personnalité et une mode qui lui était propre. En d’autres termes, le VTT a pu évoluer vers un autre mode de vie, bien distinct de l’image traditionnelle du cross-country. A partir de cette période, le moment était venu d’adopter le terme freeride. Les Froriders ont apporté une vraie légitimité à ce mot…

VTT : A quoi ressemble votre journée-type lorsque vous êtes à la maison ?
H.R. : Je passe quelques heures à mon bureau pour passer des coups de fil et travailler sur l’ordinateur. Je passe le reste de mon temps libre à rouler, je passe du bon temps avec mes amis et ma famille. Il se passe toujours des choses amusantes en Californie du Sud !