Kona Five O : enduro brut

Kona est bien connu pour ces tout suspendus à tendance gros débattements, mais la marque n’allait pas laisser vide ce créneau des purs et durs enduros.

Le cadre en aluminium 7005, fait dans la simplicité, pas de renforts, ni formes compliquées, seul le tube horizontal se voit cintrer pour plus de dégagements, et d’aisance aérienne. Par contre, les pattes arrière ne font pas dans la dentelle : il s’agit de deux blocs d’aluminium usinés taillés pour recevoir le disque de 180 mm d’un coté, et le dérailleur Shimano Deore de l’autre. Ces pattes sont vissées au cadre par deux boulons et c’est le disque ou le dérailleur qui plieront, en cas de chute vu leurs robustesses. La grosse douille de direction, aux roulements intégrés, reçoit la fourche Marzocchi 55R connu pour ne pas faiblir au moindre obstacle. Réglages d’assistance en air à droite, et détente hydraulique à gauche suffisent à la faire bien fonctionner, avant une période de rodage assez longue. A part les freins Hayes Stroker Trail en 180 mm, le reste du matos est un peu faiblard. Il faut bien rester sous les 1200 euros.

Avec le O Five on retrouve le plaisir du pilotage pur, à la recherche de la meilleure trajectoire.

Passons sur la tige de selle, potence, cintre, poignée, très basique, mais bien dessinés, le pédalier double plateaux à emmanchement carré, et haro sur la selle de dirt ! Mais il s’agit d’une erreur de montage et nous devrions retrouver une selle WTB Speed V, ouf. Comme toujours, la position « à bord » d’un Kona incite au pilotage ludique, dès les premiers sentiers sont abordés sans retenus, car tout dans sa géométrie contribue à s’attaquer. Potence courte, peu d’appuis sur les poignets, angle de direction ouvert, garde au sol élevée, on peut envoyer du gaz dans les virages en contre braquant, un peu comme les motos de short track. Mais le moteur en moins, il faut bien avouer que le O Five n’est pas un foudre de guerre en relances.

L’énergie dépensée est importante, due aux 15 kilos du bestiaux, et à cette géométrie, finalement trop rassurante. En cotes, on attend que ça se passe, point. Aucun plaisir. Côté descente, après avoir baissé la tige de selle, On n’ hésite pas à se lâcher. Aller vite n’est pas un problème, le poids n’est plus sensible et l’on apprécie sa stabilité, sa tenue de cap, et les freins Hayes qui « strokent » fort. Sur les sauts, la confiance s’installe rapidement. Le vélo est neutre et l’on passe comme sur un tout suspendu. Il faut simplement avoir un peu de bagage technique, que l’on acquière rapidement, sous peine de rappel à l’ordre, le confort n’étant pas sa vertu première. Tout cela contribue à faire du O Five un enduro plaisir.