Scott Scale 70 : un véritable pur-sang !

Avec son allure ramassée, un cintre étroit et plat, une position nez dans le guidon et une déco agressive, le Scott Scale 70 n’est pas fait pour musarder en route. Le pilote a intérêt à suivre… car son rendement n’est pas de tout repos…

Comme il se doit, l’hydroformage est passé par là pour les tubes supérieur et diagonal. Il devenait plus facile d’obtenir les formes voulues par les ingénieurs mais aussi de se passer de renforts et de mieux répartir les contraintes. A voir la proue monocoque du Scale 70, avec les deux tubes épousant la douille de direction, on comprend que Scott maîtrise superbement la technique. Dommage que le budget ait été consacré uniquement à l’avant. Les pattes arrière sont bien moins loties. Elles sont beaucoup trop rigides et si l’on y ajoute le yoke, on peut s’attendre à un contact direct avec le sol. Compte tenus des 750 € à lâcher pour obtenir ce VTT, on ne tarde pas à pleurer sur la piètre qualité de l’équipement, à part le dérailleur Shimano XT. La fourche Rock Shox Dart 2 fonctionne presque bien en comparaison de l’année dernière (c’était une catastrophe). Pour les 100 mm de débattement affichés, vous aurez droit à 80 mm. Il y a du progrès !

Crosseur sur le papier, ce VTT l’est aussi au quotidien car ses aventures n’ont rien d’un long fleuve tranquille

Le frein V-brake n’est pas mort. Heureusement, les Avid qui serre les jantes alu Alex de leur gomme sont plus efficaces que les disques Shimano M 485. Un pédalier Truvativ Five D à emmanchement carré, des serrages rapides peu rassurants et une selle Scott impitoyable pour votre fessier ajoutent à la pauvreté du matos. Vous ne verrez pas grand-chose du paysage à bord de ce Scale 70 mais la position couchée sur l’avant autorise une belle pénétration dans l’air. Dès les premiers tours de roues, le programme est clairement annoncé : mettez les gaz, sinon passez votre chemin. Avec les 12,40 kg de l’engin (une performance vu l’équipement), les accélérations sont vives. Vous laisserez sur place vos compagnons de balade. L’avant monocoque est très précis, plaçant la roue là où l’on veut. La fourche n’a qu’à suivre. Elle plie, elle vrille mais elle suit le rythme.

Le cintre plat et étroit ne facilite pas la maniabilité. La vie du vététiste est tellement plus simple avec un guidon relevé… Il faut anticiper et ralentir dans les passages techniques car ce Scale n’est pas un joueur dans l’âme. Passons aux choses qui fâchent. Rouler avec la bonne pression de pneus est obligatoire pour obtenir un peu de confort car rouler sur des terrains durs est un vrai calvaire. La selle n’aidant pas ce cadre hyper rigide, il faut une sacrée forme pour aligner les kilomètres. Les vertèbres sont mises à mal et la motricité en prend un coup alors que ce VTT ne demande qu’à avancer vite. On cherche la meilleure position en côte pour garder le contact avec le sol. Pas facile non plus en descente : il est difficile de coller le bike au sol et on subit le terrain sans trop de contrôles. Bref, un vrai pur sang qui donne du plaisir mais un pur-sang difficile à maîtriser…