Mongoose Meteore Elite : l’étoile filante

Avec le Meteore Elite, Mongoose nous prouve si besoin est que ce généraliste made in USA sait aussi faire de très beaux VTT. Ultra nerveux, ce Meteore Elite l’est vraiment, trop peut-être ?

Vous pouvez poser un pneu de large section sans risque de le voir frotter mais en revanche, la boue ira se loger dans le méga yoke qui relie les bases au boîtier de pédalier. Les haubans sont collés loin du point d’axe de roue, ce qui donne à ce Météore un aspect court. Mongoose a préféré la technique d’inserts en aluminium vissés pour les pattes de dérailleur et de freins à disque plutôt que la périlleuse solution “tout en carbone”. Ce travail offre à l’arrière du VTT une grande rigidité mais pour la souplesse verticale, on repassera… Apparemment, le cadre a bouffé une bonne partie du budget car ce n’est pas trop la folie du côté de l’équipement qui fait appel à des composants connus, solides et fiables sans être non plus géniaux. Les freins Hayes Stroker Trail arrêtent en toutes circonstances l’ensemble pilote-VTT et c’est un bonheur de ne plus entendre le dérailleur Shimano XT Shadow taper dans sa base.

Concevoir un VTT de cross-country en carbone explosif à l’accélération et relativement confortable est un exercice difficile. Mongoose s’y est risqué avec le Météore Elite!

La fourche Rock Shox, dans la version Recon Race en 100 mm de débattement, assume parfaitement son rôle (absorber chocs et vibrations)… et on en aura besoin. Ah, ces Américains, ils se croient encore sur leurs chevaux… Il faut lever la jambe haut pour enfourcher le Météore Elite. Un vrai rodéo ! Ce n’est pas une impression : le poste de pilotage, la hauteur du boîtier de pédalier nous font dominer la campagne (et aussi les potes qui roulent à côté). Lorsqu’on essaie un carbone, on n’a qu’une envie : voir ce qu’il a dans le ventre, vérifier s’il accélère fort. Même si le terrain retenu pour l’essai était très lourd, nous sommes restés sur notre faim… Un run sur bitume l’a d’ailleurs confirmé : le rendement du Mongoose n’est pas exceptionnel, voire même un brin décevant pour un carbone.

Etre haut perché implique aussi un centre de gravité élevé. L’avantage qui consiste à pouvoir passer des troncs d’arbres couchés sans réaliser de bunny-up (au risque de toucher le pédalier) est annulé par le coté pataud de ce Mongoose. Sentiers techniques, virages à petite vitesse… On roule avec retenue et les descentes sont abordées sur les freins. Difficile de se lâcher et ce, pour deux raisons. La première, que l’on vient d’aborder. La seconde, c’est la transmission du moindre caillou directement dans la tige de selle. Malgré des pneus gonflés à la pression minimale, le pilote doit avoir une santé de coureur élite pour supporter un tel traitement, malgré le travail remarquable de la Rock Shox. On en viendrait presque à réclamer une suspension arrière…