Merida Matts TFS 350 : pas facile à  dompter

La marque taïwanaise, qui porte le nom d’une grande ville du Yucatan, n’a rien d’exotique. Malgré tout, le TFS 350 proposé aujourd’hui se révèle très agréable à emmener sur nos terrains de jeu mais sait aussi se mériter.

Le plus impressionnant, ce sont ces bases à la forme torturée, censés apporter souplesse mais aussi rendement. Les passages de gaines sont soignés : rien ne vient toucher le noir, au demeurant résistant, du cadre. Bien sûr, 799 euros, c’est déjà une sacrée somme (pour les plus anciens, 5 241 francs) et quand on voit l’équipement monté sur ce cadre, on tique un peu… La fourche Suntour XCM fonctionne bien mais elle est davantage à sa place sur des VTT bas de gamme. La bloquer oblige à changer le réglage de la détente. Les roues sont lourdes à faire tourner, participant à l’impression de lenteur ressentie au pédalage. Les manivelles rappellent le bon vieux temps (celui des années 80) avec cette flasque plastique protégeant le pantalon pattes d’éléphant. La selle, quant à elle, rappelle qu’on n’a pas mis le bon cuissard sous le short… Pour la sécurité du débutant, les freins dotés de l’ABS constituent le top. Seulement, le vététiste progressera vite au guidon du Mérida et il aimerait s’arrêter rapidement.

Le TFS vous obéira dans chacune de vos aventures, à condition que vous vous accommodiez de roues très lourdes à emmener

Les différents pilotes qui ont mouliné sur ce VTT durant trois semaines n’ont pas regretté leur passage à son guidon. Celui-ci, encore un peu juste en largueur, permet de bien apprécier le paysage et surtout de contrôler l’avant, un peu baladeur à haute vitesse. Enfin, “haute”… Ce n’est pas non plus une fusée ! En partie à cause des roues. Malgré tout, le cadre répond bien. Avec un équipement de qualité supérieure, il aurait été parfait. Dès que ça tabasse, on vérifie que le côté “spaghetti” des bases n’est pas un coup marketing : les chocs sont bien filtrés, on ne ressent pas de flou dans les courbes. La position haute et un angle de direction assez sage obligent le pilote à calmer le jeu. Quand on veut aller vite en descente, on découvre un VTT finalement sain malgré les défauts évoqués plus haut.

La fourche n’encourage pas l’utilisateur à se lâcher… On arrive vite en butée et la détente, quel que soit le réglage, fait “clong” en fin de course. A la longue, on s’y habitue… Ce ne sont pas les freins qui couperont votre élan. Ce TFS 350 apprécie les montées, que ce soit debout ou assis. Rien ne l’arrête, il suffit d’avancer sur le bec de selle (une torture quand même !) pour mater les gros dénivelés. Le Matts est un VTT collé au sol en raison d’un poids conséquent mais attachant par sa facilité à se jouer de tous les terrains. Il lui manque quand même une petite touche de folie pour marquer durablement les esprits.