Les Aravis : le bol d’air

Sur la route menant aux Portes du Soleil, le crew Intense VTOPO a fait un stop du côté des Aravis. Ici, ça sent bon la montagne à plein nez… Un véritable bol d’air alpin !

Nous voici donc trois, un trio assoiffé de dépaysement qui remonte une énième fois cette longue vallée du Rhône. Nous prenons la direction de la Haute-Savoie. Il est déjà 20 h. Quand la nuit tombe, nous atteignons Grenoble et poursuivons notre périple autoroutier jusqu’à Annecy. Peu après, nous quittons l’A410 pour nous enfoncer dans le massif des Bornes, frontalier de celui des Aravis. Après avoir atteint le village du Petit-Bornand-les-Glières, nous remontons une petite route de montage étroite et sinueuse. Nous n’en voyons pas la fin… Après les bois, nous entrons dans les alpages. A la lueur des phares, nous attaquons la dernière côte pour atteindre le terminus de la route. Nous installons notre bivouac ici. Il est 1 h du matin. Chacun choisit son option : tente, voiture, belle étoile. Nous ne dévoilerons pas qui des trois a dormi dans la voiture…

Le massif des Aravis est une destination originale

La nuit est fraîche, un petit vent du Nord descend la vallée. Le ciel est constellé d’étoiles, c’est la première chose qui frappe les citadins que nous sommes. Nous plongeons dans un profond sommeil jusqu’au petit matin. Les cloches des vaches nous réveillent ainsi que les aboiements d’un chien. Nous identifions rapidement l’animal pour être certains qu’il ne s’agit pas d’un patou ! Le soleil tarde à pointer son nez sur notre lieu de bivouac. La journée s’annonce belle, nous prenons notre temps. Après avoir rassemblé nos affaires et préparé les bikes, nous attaquons l’ascension au col de Cenise par une piste carrossable mais raide. Nous doublons des randonneurs pédestres puis atteignons un large plateau décoré d’une multitude de fleurs. Les alpages sont très beaux, le cadre est vraiment splendide.

Nous poursuivons notre ascension qui dévoile rapidement un premier portage : un verrou rocheux à franchir. C’est parti pour 15 à 20 minutes de portage. Le terrain est assez chaotique, raide et rocheux. Un court replat avec un petit lac offre un peu de répit. Nous remettons le couvert pour 15 minutes de portage jusqu’au col de Sosay. Là-haut, nous jouissons d’une vue exceptionnelle sur les alentours. Nous décidons de prendre notre déjeuner ici, dans les pentes herbeuses. Plusieurs groupes de randonneurs pédestres doublent le col. Tous ont la même attitude : ils sont impressionnés de voir des vététistes ici et se demandent comment nous sommes arrivés là. Et surtout comment nous allons en descendre ! Nous leur faisons comprendre que le plus dur est derrière nous et que maintenant, ce n’est que du bonheur…

Les Aravis se composent de blocs rocheux difficiles à rider

Nous dévalons le joli single en versant Sud qui serpente à travers les alpages. Le départ est raide et technique. Le dénivelé négatif est vite avalé. Nous atteignons le lac de Lessy et ses chalets d’alpage. Un troupeau de moutons s’est blotti sous une toiture qui dépasse afin de profiter de cette unique zone d’ombre. Comme en bord de mer, c’est la canicule. C’est presque insoutenable. Nous attaquons une nouvelle montée jusqu’au col de la Forclaz. Nous poussons les vélos sur les derniers mètres. Après ce chemin, on aborde un joli single de montagne et un passage très esthétique à travers les alpages fleuris. Nous gagnons le sommet d’une crête rocheuse, les Rochers de Salin. Les poches à eau sont presque vides, il faut commencer le rationnement. Le sentier bascule en versant Ouest à travers un dédale de blocs rocheux puis franchit la falaise en son point de faiblesse. Dans une chaleur étouffante, il faut porter et pousser les vélos. Certainement le moment le plus éprouvant de la journée.

C’est souvent le revers de la médaille des massifs calcaires. Ils proposent régulièrement des passages comme celui-là. Nous sentons que notre salut viendra dès que nous aurons atteint la forêt. Une fois à couvert, non seulement la température est bien plus acceptable mais les rochers se font plus discrets. On entre à Paradis. Le ride devient ludique, parfois technique mais jamais extrême. Nous empruntons un chemin carrossable qui mène, à travers des trouées forestières, jusqu’à plusieurs chalets blottis au sommet d’un promontoire. Nous embrassons une dernière fois cette magnifique vallée. C’est ici que commence la dernière partie de notre itinéraire. L’entrée du single ne se laisse pas facilement trouver… Nous n’avons plus d’eau. Les balises pédestres mènent tout droit à une propriété privée. Nous contournons le chalet non occupé pour atteindre un grand champ. Nous sommes à mi-hauteur et nous demandons où peut se trouver le début de ce single.

Nous consultons l’iPhone et obtenons un positionnement précis. Nous nous rendons à l’entrée virtuelle du chemin… mais point de sentier ! Finalement, après avoir fouiné un bon moment, nous trouvons ce fameux chemin, tout en bas du champ. L’entrée est peu marquée.
Nous commençons à être fatigués, le manque d’eau se fait cruellement sentir. Mais tout est oublié quand nous comprenons ce qui nous attend : un single caviar, à travers bois. Des appuis magiques, des épingles exceptionnelles, un matelas de feuilles indécent… Quel chemin splendide ! Nous dévalons le dénivelé négatif restant d’une traite et atteignons le village du Petit-Bornand-les-Glières. Il ne reste plus qu’un seul objectif : trouver la fontaine du village. Après quelques mètres, nous touchons notre Graal. Un plaisir simple, boire une eau fraîche et limpide. A l’ombre d’une façade, nous nous asseyons pour échanger nos impressions sur cette belle journée de ride.