Le Riou du Buëch : au fil des chemins

Pour cette ultime virée de l’année , le crew Intense Vtopo s’installe pour quelques heures dans le Buëch, entre Provence et Alpes. Une découverte coup de cœur et un spot haut en couleurs !

Shooting et action

Pour Nico et Tonin, je change de point de vue. Je veux passer sur une autre crête, mais vue la raideur de la pente, impossible de traverser sans prendre des risques inconsidérés pour le matériel vidéo. Je redescends prudemment pour traverser plus bas. Je remonte alors une belle arête. Une fois que je suis bien calé, Tonin s’élance sur une ligne astucieuse et délicate. Le haut est raide, il disparaît derrière un rocher, puis revient sur le fil du rasoir. Il aborde prudemment une zone où le saut est obligatoire. L’enchaînement est parfait, après avoir posé ses deux roues, il descend le reste de la face en quelques secondes… Puis, c’est au tour de Nico de s’élancer. Il choisit un couloir, presque rectiligne. On pourrait imaginer que la chose est plus facile, mais c’est sans compter la grosse rigole centrale qui attend avec impatience une roue avant. Nico joue avec cet obstacle avec brio et passe devant la caméra à vive allure. Plus bas, il freine son Intense sur les quelques mètres disponibles avant le ruisseau. L’adrénaline est bien montée pour les trois riders, nous avons dans la boîte de jolis plans. Et oui, car aujourd’hui c’est un peu spécial, nous sommes venus dans le Buëch pour vous, cher lecteur, mais aussi pour tourner le dernier épisode vidéo de la série 365 du crew Intense Vtopo. En parallèle, Jean-Guillaume, présentateur de l’émission Adrénaline (équipe TV) est venu en compagnie de son cadreur Tonin, très bon rider au demeurant, pour tourner leur épisode 15 et parler du crew. Quel tapage médiatique pour un lieu si discret d’habitude !

Le Buëch regorge de petits singles plus ludiques les uns que les autres

Pour cet évènement un peu spécial, nous avons décidé de mettre à l’honneur le Buëch, et notamment un spot peu connu et majestueux, celui des Gorges du Riou et de la montagne de Saint-Genis. Comme à chaque fois que nous venons ici, nous sommes formidablement accueillis par Florent et Simon de l’Espace Rando. Ils ont tout préparé, c’est toujours un plaisir de rouler ici.Pour le crew Vtopo, qui vient du Sud, le départ est comme d’habitude matinal. Il n’est même pas six heures que nous sommes déjà sur la route. Nous souhaitons capter les premières lueurs du jour. Au fur et à mesure que nous remontons vers notre objectif, la température descend… Alors qu’il faisait 9° à Marseille, lorsqu’on entre dans le Buech, il fait -3° C ! Heureusement, le ciel est d’un bleu limpide. A peine arrivés, le soleil pointe son nez et nous effectuons quelques images du côté du plan d’eau du Riou. Superbe. Jean-Guillaume et Tonin qui viennent d’Annecy, mais qui ont dormi dans les Alpes-de-Haute-Provence, arrivent juste après nous. Simon et Florent nous ont rejoints. L’équipe est au complet. C’est le point de départ d’une belle journée.

Les premiers rayons du soleil ne tardent pas à nous réchauffer

La montagne de Saint-Genis réserve toute une série de singles ludiques et magnifiques desservis par un réseau de pistes denses et agréables. Le coin est idéal pour rouler une grosse journée. Il est tout à fait possible de partir par exemple du joli petit village de Saint-Genis ou de la maison forestière de Jubéo. Après avoir sillonné les routes forestières, notre premier gros plaisir démarre au col du Colombier. Dans la fraîcheur du matin, nous descendons à bon train la première partie du sentier balisé. Il dévale à travers une forêt éparse. Cependant le sentier est assez herbeux et le gel nocturne n’arrange pas l’adhérence. Les appuis sont précaires, ça part vite dans tous les sens. Heureusement, la pente est faible. Après une progression à plat, le long d’un ravin, le bruit de l’eau se fait plus intense et juste après nous découvrons un cirque impressionnant… Une petite cascade en contrebas, des falaises vertigineuses et une chute interdite à quelques endroits, c’est le lieu idéal pour faire une petite pause. Le soleil entre plein pot dans ces gorges et nous réchauffe très vite. Quel spectacle. Nous tournons des images et passons un temps fou à cet endroit… Les riders font de multiples passages. Une fois terminée cette partie »travail», nous reprenons nos bikes, pour enchaîner ce beau single… Une première longue traversée caillouteuse amène à quelques épingles techniques. Il faut gérer son équilibre, passer entre les blocs rocheux. Encore un dernier virage et nous atteignons le pied du cirque. Cette fois-ci nous sommes sous les falaises et passons à gué au pied de la cascade. De l’autre côté, le sentier monte fort. Il faut passer en danseuse, bien lester l’avant du vélo. Une fois en haut, nous pénétrons dans une forêt de chênes blancs. Le sentier descend franchement dans les bois. Quelques passages bien raides et bien glissants (et un panneau danger VTT) agrémentent cette partie. Juste après, c’est un single plus classique et plus facile. On peut lâcher les freins et jouer avec le terrain. Au bas de cette descente formidable nous atteignons les fameuses terres grises où les trois riders ont chacun déniché une ligne freeride.

La descente des gorges du Riou est un pur instant de bonheur

Si vous souhaitez rouler ici, en plus du single du col de Colombier, nous vous conseillons celui de Porte Sereine qui dévale sur le plan d’eau du Riou, mais aussi et surtout la descente des gorges du Riou. Au départ de la maison Jubéo, nous suivons les balises. Le chemin est large et peu pentu. ça descend tout seul à travers une forêt magnifique. Plus bas, alors que l’on sent l’arrivée des gorges toute proche, le balisage plonge à gauche dans un chemin plus étroit et ludique. Quelques petits sauts et un virage franc à droite, nous pénétrons dans les gorges. Superbe ! Le single est plus technique, une belle marche se négocie avec un petit saut obligatoire. Le sentier continue à descendre le long du ruisseau. La progression est facile. Plus bas, les gorges sont vraiment étroites. Pour changer de rive, une passerelle métallique est la seule issue. Juste avant de prendre pied dessus, il faut passer une dalle qui en temps normal ne pose aucun souci. Le dévers est à peine prononcé. Mais aujourd’hui avec le gel, l’humidité et la patine causée par des milliers de passages, c’est une vraie patinoire… indétectable à l’œil. Nous franchissons le Riou avec prudence. En rive gauche cette fois-ci, la progression est toujours aussi ludique. Le soleil n’a sans doute pas pointé son nez de la journée ici. De ce côté-ci, c’est à l’ombre que nous progressons. Plus loin, nous changeons de rive, les gorges s’ouvrent et le soleil couchant nous inonde. Nous sommes plein ouest, c’est un régal. Le chemin est facile, il faut désormais pédaler pour atteindre le village de Saint-Genis. Alors que nous tournons encore quelques images, le soleil disparaît brusquement derrière les reliefs de Chabre. En quelques minutes la température chute considérablement. Nous ne tardons pas pour emballer notre matériel, charger le camion et filer. Pour prolonger cette journée de bonheur, il nous restera à trier la centaine de photos et les dizaines de minutes de rush tournées. A suivre donc en vidéo sur le site du crew Vtopo.