Commençal Skin 2 : ludique ET sportif

Dans la catégorie des crosseurs de compétition, deux familles se distinguent clairement : les purs et durs version cuissard et les modèles plus polyvalents. C’est le cas de ce Commençal Skin 2 avec son cadre en carbone et son tempérament joueur et polyvalent.

Le cadre utilise la technique (moins onéreuse) du «tube to tube» mais nous sommes tout de même en présence d’un carbone haut module. Le cadre du Skin paraît frêle, surtout la partie avant avec cette douille de direction qui intègre les roulements. Le boîtier de pédalier est bodybuildé pour répondre aux contraintes énormes produites par nos puissants mollets et par cette jonction carbone-alu toujours critique. Commençal a paré à un éventuel décollage en striant le boîtier alu. Ainsi, la fibre ne tourne plus autour du boîtier. Les haubans rappellent la touche Commençal des débuts, avec des tubes soudés sur un wishbone en demi-lune (critiqué pour le confort déplorable de l’arrière).

Le Skin 2 est un VTT ludique, à contre courant de l’image du crosseur pur et dur des VTT semi rigides en carbone

Le Skin 2 est une version de base à 2 190 €. Il est malgré tout pourvu en matos de qualité : fourche Rock Shox Reba team, freins Formula Oro K18, transmission Sram X9, pédalier Truvativ, plus un ensemble tige de selle-selle SDG I-Beam. Assis, la position rappelle plus un randonneur qu’un sprinteur. Explication : un tube supérieur relativement court et un guidon semi-relevé. Même à l’arrêt, l’absence de confort de la selle se fait sentir… Il faut faire abstraction de cette «verrue» pour apprécier le confort certain du cadre (pour un carbone). Ce qui surprend au premier abord, c’est la facilité avec laquelle le pilote emmène le Skin rapidement. Il accélère super bien et ne s’essouffle pas une fois la vitesse de croisière atteinte. Les 10 kg de la bête y sont sans doute pour quelque chose.

Avec ce Skin, on peut envisager des «sprints» de 30-40 bornes mais aussi viser plus loin. C’est bien sûr dans le technique qu’on apprécie le plus sa géométrie ludique. Il obéit au doigt et à l’œil. Les sentiers monotraces sont un régal. Tout cela se paye bien sûr en montée : là, la motricité est difficile à trouver. En descente, avec cet angle de fourche de 69° peu habituel pour un crosseur, le pilotage devient rapide et amusant. Commençal a privilégié la polyvalence, ce qui fera la joie des pilotes désireux de rouler autrement qu’avec un chrono dans la tête. Les plus pointus déploreront un manque côté performances pures. Chasseur de chrono ? Oui mais le Skin se prête davantage à d’autres folies.