Canyon Torque Dropzone : new generation !

Canyon a complètement revu la copie de son célèbre Torque pour 2010. Un nouveau cadre et une famille désormais constitué de cinq versions pour cinq utilisations différentes comme le Dropzone, un gros joujou de 180 mm de débattement destiné au freeride et au bike park.

Un cadre totalement revu

Si de prime abord le nouveau cadre du Torque se rapproche de l’ancienne version, tout a été entièrement revu. Il suffit de l’observer un peu plus en détail pour s’en rendre compte, les ingénieurs de la marque allemande se sont complètement lachés ! Le Torque adopte désormais une douille de direction conique (1.1/8e en haut et 1.5 en bas) plus courte que sur la version précédente, qui intègre un jeu de direction Acros (en version Tibor Simai anodisée orange sur le Dropzone). Le diamètre du tube diagonal a été porté à 60 mm afin d’augmenter la rigidité. Au passage les nouveaux tubes triple butted ont été optimisé au niveau du poids et adoptent un profil extrudé ou aplati. Plus compact, le cadre adopte un tube supérieur et un tube de selle plus courts. Même si le Dropzone n’est pas muni d’une tige de selle télescopique, deux vis situées sous le tube supérieur permettent le passage des gaines, au cas ou !

La partie arrière n’est pas en reste. Elle utilise un axe de 142×12 mm breveté Syntace. Et le moyeu dans tout ça ? Il s’agit d’un 135 mm auquel on ajoute des bagues, CQFD. La gaine de dérailleur arrière passe désormais à l’intérieur de la base, un procédé permettant de la protéger des assauts de la chaine et évite les frottements avec le talon. En fait, rien n’a été laissé au hasard sur ce cadre. Chaque détail a son importance, il n’y a pas une pièce qui n’ait pas été travaillée. Canyon est par exemple un des rares fabriquant à avoir opté pour une patte de frein à disque au standard Postmount 180 mm, un système bien plus mécanique que le standard international. Canyon a optimisé la rigidité de son cadre en travaillant chaque point-clé : la jonction entre le boîtier de pédalier, le tube de selle et le tube diagonal est renforcée, Canyon a opté pour des roulements coniques, un procédé permettant d’augmenter la rigidité.

Canyon a tenu à augmenter le débattement de la suspension arrière du Torque. 6% en plus, cela fait désormais 180 mm. Elle conserve le système de suspension Horst Link, mais avec une cinématique totalement revue pour l’amortisseur Fox DHX Air 2010, dont l’entraxe passe à 240 mm. Le Torque adopte une toute nouvelle biellette en deux parties réalisée en aluminium forgé, qui bénéficie d’un astucieux indicateur de SAG, histoire d’ajuster parfaitement la suspension arrière suivant la pratique. Canyon recommande ainsi 20% de SAG pour l’enduro, 30% pour le freeride et 40% pour la descente.

Canyon, toujours le roi du rapport qualité/prix

La spécificité de Canyon provient de son mode de distribution. La marque allemande fonctionne uniquement par VPC (Internet et téléphone), ce qui lui permet d’avoir un rapport qualité/prix/équipement imbattable. Jugez-en plutôt : à moins de 3 000 e, le Dropzone se paye le luxe d’être équipé avec une paire de roues Mavic Deemax, de pneus Maxxis Minion, d’un ensemble cintre, potence et tige de selle Easton, d’une fourche Rock Shox Totem Coil et surtout du fameux pédalier Truvativ Hammerschmidt. A noter que la marque allemande a travaillé spécialement sur le nouveau Torque pour le rendre compatible à 100% avec le Hammerschmidt. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde ! Canyon a particulièrement soigné la finition : biellette, jeu de direction et caches-poussière anodisés orange rappellent la déco du cadre. L’ensemble reste sobre et race. En clair, on adore !

C’est ce que l’on se dit en effectuant les premiers tours de roue au guidon de ce nouveau Torque. La marque allemande est particulièrement réactive et sait répondre aux nouvelles tendances. Le Dropzone en est la preuve concrète, ne serait-ce qu’au niveau de la géométrie : top tube court, angle de direction très ouvert et cintre large (750 mm !), un cocktail magique permettant d’obtenir un vélo suffisamment stable, mais qui reste joueur dès qu’il faut enchaîner les virages. La plus grosse réussitte du Canyon, c’est très certainement sa suspension arrière. Imaginez un vélo qui accélère comme un enduro léger et qui offre un amorti proche de celui d’un vélo de descente. En effectuant les premières accélérations au guidon du Torque, on s’imagine en effet rouler sur un cadre de 150 mm de débattement. En terme d’amorti, on réalise pourtant rapidement que les 180 mm sont bel et bien là. Le Dropzone encaisse sans broncher, tout en offrant un très bon grip sur les petits chocs (il faut dire que la suspension est d’une onctuosité remarquable). A condition de savoir régler correctement l’amortisseur DHX Air.

Pour notre part, nous avons opté pour une pression minimale dans la Boost Valve (125 psi), en vissant la molette bleue de fin de course presque à fond. L’énorme rigidité de la partie arrière du Dropzone (un des cadres les plus rigides qu’il nous ait été donné d’essayer) participe énormément aux qualités dynamiques de la suspension arrière. Elle permet d’obtenir un vélo très vivant, qui se place facilement là où l’on veut. Un gros jouet, quoi. Si la partie arrière nous a comblé, on ne peut pas en dire autant de la Rock Shox Totem Coil, qui s’accorde assez mal avec le travail et la sensibilité de la suspension arrière. Beaucoup trop dure (malgré un ressort Medium pour un pilote de 80 kg), la Totem manque de sensibilité en début de course. Même en ouvrant à fond la compression à basse vitesse, on manque cruellement de lecture du terrain. Pourquoi donc Canyon n’a pas opté pour une version Solo Air, un montage qui nous aurait semblé beaucoup plus cohérent. Dans le précédent numéro de Ride It, nous n’avions pas été convaincu par le montage du pédalier Hammerschmidt sur le MSC Vendetta. Sur une machine comme le Torque, il dévoile tout son potentiel. Les qualités de pédalage du Torque font que même dans sa version engagée Dropzone, on peut envisager de l’utiliser en enduro ou rando à profil descendant. Le Hammerschmidt permet alors d’améliorer la garde au sol du vélo, de bénéficier de deux plateaux tout en se passant de guide-chaîne.