Canyon Strive AL 6.0 Race : Le multitâches

La dernière génération de Strive aura fait couler beaucoup d’encre avant même son lancement. Il est vrai que la série de prototype et leurs fameuses chaussettes qui masquaient le système Shapeshifter avait de quoi surprendre. Quoi qu’il en soit, le Strive « next gen » est désormais une réalité. Il s’agit d’un vélo d’enduro race où le pilote peut ajuster la cinématique et la géométrie d’une simple pression du pouce, ou presque.

Canyon Strive AL 6.0 Race (1)
DR N. Le Carré

[Htab][tab title=”PRIX”]2799€[/tab][tab title=”POIDS”]14.05 kg sans pédales en taille M[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 160 mm | Déb. ar. : 130-160 mm[/tab][tab title=”USAGE”]rando-sport, vallonné, montagne.[/tab][/Htab]

Il faut en effet effectuer un léger mouvement du bassin au même moment, en avant ou en arrière, pour que le changement de position (XC ou DH) soit effectif. C’est autour d’un châssis en aluminium équipé d’une cinématique four bar linkage à point de pivot Horst que Canyon a installé son Shapeshifter. Sous ses airs d’usine à gaz, le système est en réalité plutôt simple. Installé dans la biellette, il renferme un piston pneumatique (on peut légèrement ajuster la pression pour gérer la sensibilité du Shapeshifter) qui modifie le point d’ancrage haut de l’amortisseur et joue directement sur la précontrainte du vélo ainsi que sur la géométrie. En position XC, le débattement passe à 130 mm et la courbe de compression se raffermit (SAG 17% contre 25% en mode DH), les angles se ferment de 1,5°, le boîtier se rehausse de 10 mm et l’empattement de la machine se voit réduit d’autant. En clair, on a deux vélos en un. D’un côté une machine capable de pédaler où la position du pilote est optimisée pour gérer l’effort, de l’autre une arme en descente où la situation du rider favorise l’attaque sur le bike. En parlant de géométrie, cette version 6.0 du Strive s’offre une déclinaison Race. Canyon fait, là encore, bien les choses en proposant certains modèles de sa machine avec des cotes plus agressives qui raviront particulièrement les pilotes aimant l’engagement et les compétiteurs. Ainsi, pour une taille donnée, la version Race aura une allonge (Reach) plus importante pour gagner en confiance à haute vitesse ou dans le défoncé. Enfin, on a un montage d’exception compte tenu de la plage tarifaire de la bête. À ce tarif, on retrouve pas mal de marques du groupe Sram au programme. RockShox s’occupe des suspensions et de la tige de selle télescopique ; tandis que la maison-mère gère les freins et la transmission. Le poste de pilotage est confié à Race Face et les roues à DT Swiss, avec les très bonnes E1700. Enfin on retrouve une paire de pneus renforcés et Tubeless Ready de chez Maxxis (HighRoller II et Minion Semi-Slick). Des trois vélos de ce match, c’est la machine qui semble la plus à même taillée pour affronter les longues journées de course où s’enchaînent spéciales et liaisons à la pédale.

Ambitieux

En selle sur le Canyon, on est rapidement comme à la maison. Tout tombe bien sous les mains à condition d’effectuer certains ajustements. Nous avons notamment rabaissé à son maximum le poste de pilotage. Ce dernier dispose d’une potence particulièrement relevée. On aurait également bien recoupé le cintre Race Face. En effet, associée aux grips Ergon, la largeur du guidon se rapproche des 800 mm. Les petits gabarits sont prévenus. La première envie une fois sur le Strive, c’est de tester le Shapeshifter. On ajuste la précontrainte de l’amortisseur ainsi que la pression du piston pneumatique du système en fonction de notre poids, et c’est parti. Au départ, on s’y reprend à deux fois pour être coordonné, le système est peu intuitif, mais force est de constater qu’il est tout à fait fonctionnel. Un coup de bassin en arrière et hop on passe sur le mode DH. Le témoin, très (trop) discret, passe du vert au gris, pour nous indiquer que le vélo est prêt pour l’attaque. Dans les sentiers, le Strive se faufile sans demander son reste et sans taper dans son pilote. C’est la machine la plus facile à prendre en main de ce comparatif. Le mot qui revient à la bouche des testeurs c’est : « confiance ». Le poste de pilotage haut sécurise le pilote, tandis que le long reach et les angles prononcés stabilisent la machine lorsque le rythme accélère et que le terrain devient hostile et pentu. Dans le sinueux, il faut ouvrir les trajectoires pour engager l’avant du vélo dans les virages, les bases ultra-courtes (423 mm) font le reste. On profite de ces dernières pour se faufiler, s’extraire des virages et jouer avec le terrain pour éviter les obstacles. En mode DH, la roue arrière colle relativement bien au terrain, merci la cinématique Horst. L’empattement long du vélo permet d’avoir du grip sur l’angle et la lecture des chocs reste efficace à tout moment. Un bon point notamment sur les phases de freinage. La monte pneumatique est efficace tant que le terrain reste sec. Le Minion Semi-Slick se révèle précaire lorsque l’humidité fait son apparition. Néanmoins, sa faible résistance au roulement contribue aussi à l’excellent comportement de la machine lorsqu’il faut pédaler. D’un mouvement vers l’avant accompagné d’une poussée sur la manette du Shapeshifter, on repasse sur le mode XC. Par contre, on vous conseille d’user du Shapeshifter avant le départ d’une spéciale ou d’une liaison mais rarement pendant. La coordination nécessaire à son utilisation le rend, selon nous, difficilement gérable en plein run. En mode XC sur les liaisons, le Canyon fait des merveilles malgré une couronne pour gros mollets de 34 dents (tout le monde n’est pas Fabien Barel, messieurs Canyon), il grimpe aux arbres. Rajoutez à cela un rapport prix/équipement/poids difficilement battable, et vous obtenez une excellente machine pour les compétiteurs.

L’avis de Tom

Canyon Strive AL 6.0 Race (5)
DR N. Le Carré

Le Strive AL 6.0 Race est mon coup de cœur de ce match. C’est selon moi la machine idéale pour les pilotes qui cherchent à avoir un vélo excellent en descente… et en montée ! La polyvalence, c’est d’ailleurs bien ce que l’on demande à une machine d’enduro. Le Strive est le vélo que je choisirais pour m’aligner sur une course type Rallye. Après un temps d’adaptation pour assimiler le fonctionnement du Shapeshifter, le Strive se révèle facile à prendre en main et diablement efficace. Pas particulièrement joueur, il devrait néanmoins faire parler la poudre en spéciale grâce à une géométrie race particulièrement bien pensée.

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L – Modèle d’essai : M – Cadre : aluminium – Fourche : RockShox Pike RC – Amortisseur : RockShox Monarch Plus R DebonAir – Freins : Sram Guide R – 200/180 mm – Dérailleur arrière : Sram GX – Guide Chaine : MRP 1X V3 – Pédalier : Sram GX 1000, 34 – Commandes : Sram GX – Cassette : Sram XG-1150, 10-42 v. – Roues : DT Swiss E1700 – Pneus : Maxxis HighRoller II EXO TR 3C /Minion SS, 27.5’’x2.30’’ – Potence : Race Face Respond, 40 mm – Cintre : Race Face Respond, 785 mm – Tige de selle : RockShox Reverb Stealth, 30,9 mm – Selle : SDG Circuit – GEOMETRIE taille M : Top tube : 629 mm – Tube de selle : 430 mm – Angle de direction : 66°/67,5° – Angle de tube de selle : 73,5°/75° – Bases : 423 mm – Empattement total : 1 188 mm/ 1 178 mm – Hauteur de boîtier : 345/355 mm – Reach : 448 mm – Stack : 615 mm.

Distributeur : Canyon France, Contact : www.canyon.com
[quote] On aime : 2 vélos en 1 • Facile • Précis
On regrette : Pneu arrière sous la pluie • Poste de pilotage.[/quote]