Banshee Rune : Canada…dry

Plus connue pour ses réalisations typées VTT freeride, Banshee sait aussi faire dans le moins gros. Preuve en est le Rune qui nous intéresse aujourd’hui. Avec ses 150 mm à la roue arrière, il se destine au gros enduro.

Le système de suspension arrière, de type triangle avant relié au triangle arrière par deux biellettes, donc à point de pivot virtuel, spécifique à la marque, est très efficace. Il offre une progressivité étonnante digne de certaines suspensions offrant plus de débattement, du moins sur le papier. Avec un SAG de 20%, le vélo autorise des vitesses de passage très élevées sur les pistes défoncées, avec une marge de sécurité importante dans l’absorption des chocs moyens à petits. Tout le débattement est exploité sur les gros chocs, sans que le pilote ressente le moindre talonnage intempestif. Dans les phases de freinage, la roue arrière reste bien au contact du sol. Le déclenchement du dérapage est retardé là où les autres sont déjà en train de faire fumer le pneu arrière. Cette efficacité n’a de sens, évidement, que si les freins et les pneus sont à la hauteur.

Enduro, le maitre mot du Rune

Ceux retenus pour le montage affichaient leurs limites dans cet exercice : la gomme du pneu arrière était trop dure et le frein arrière chauffait excessivement dans les longues descentes. Grâce à la rigidité du cadre, de la fourche mais aussi grâce aux excellentes roues Shimano, on a le sentiment de faire corps avec la machine. A son guidon, rien ne paraît impossible ! Bon, les bases de 440 mm, la hauteur de la fourche et l’empattement général, dû au tube horizontal de 584 mm, ne font pas du Banshee le roi de la maniabilité… Dans les virages rapides, il convient de bien charger l’avant pour conserver sa vitesse. Ici, le montage d’un très bon pneu avant prend toute sa signification. Dans les petits coins, à basse vitesse, on subit un peu cette lourdeur de direction.

L’exercice du single qui serpente autour des arbres n’est pas sa tasse de thé. Heureusement, le tube de selle de 420 mm en taille M, qui équivaut plutôt à ce que l’on trouve sur un S, permet d’être très mobile sur le vélo et ainsi de masquer ce trait de caractère quelque peu revêche. Au pédalage, puisqu’il s’agit quand même d’un enduro, la suspension arrière se fait complètement oublier, dès lors que l’on remet l’amortisseur en mode ProPedal. Les rando de 30 km sont possibles à condition de prendre son temps dans les montées car le poids de l’ensemble (pas loin de 16 kg) fait souffrir le pilote. Dès que la pente redevient plus clémente, miracle de la suspension arrière : le vélo accélère de nouveau tout seul ! Le terrain de prédilection du Banshee Rune ? Des parcours en majorité descendants avec quelques coups de cul occasionnels.