Santa Cruz Bronson : Une nouvelle ère

L’avenir s’écrira-t-il en roues de 650B ? C’est ce qu’on pourrait bien imaginer au terme de l’essai de ce nouveau Santa Cruz Bronson, tant ce format de roues associé à un nouveau chssis et une suspension arrière légèrement remaniée nous ont comblés durant deux journées d’essais sur les trails de l’université de Santa Cruz en Californie…

Un futur qui s’écrit en trois lettres ?

Depuis l’hiver dernier on savait bien que Santa Cruz travaillait sur un nouveau châssis développé autour de roues en 650B. On pensait au départ à un Nomad et il s’agit au final d’un tout nouveau modèle destiné au all-mountain et à l’enduro, doté de 150 mm de débattement arrière. Le Bronson porte ce nom en hommage au 104 Bronson Street, l’adresse des anciens locaux de la marque. Un nouveau châssis, une nouvelle taille de roues, quelques affinements au niveau de la suspension arrière VPP au niveau du ratio de suspension en milieu de course afin d’améliorer l’assiette du vélo dans les courbes et les appuis. Le Bronson reprend donc pas mal d’évolutions initiées sur le Tallboy LTC. Il reprend le même dessin du bras arrière simplifié avec axe traversant de 12×142 mm, adopte le même système d’axes à contacts coniques des roulements, ou encore le même principe de biellette inférieure en alu avec graisseur. Le passage interne pour tige de selle télescopique est de rigueur, tout comme les protections sous le tube diagonal et au niveau de la base droite. Cependant, le Bronson conserve quelques solutions techniques « traditionnelles », comme la patte de frein à disque au standard international, un boîtier de pédalier à roulements externes ou encore une fixation de dérailleur avant par collier. Côté poids, le cadre en carbone que nous avons testé est annoncé à 2,4 kg avec amortisseur, contre 3 kg pour la version aluminium.

2 841 Mission Street

Ce Bronson, il a énormément fait parler de lui avant même d’avoir pu être essayé. Alors franchement, je l’attendais au tournant, premièrement en raison de ce choix de roues. Aujourd’hui, tout le monde n’a que ces trois lettres à la bouche. Le 650B semble être l’avenir (la nouvelle poule aux œufs d’or ?) du VTT et du segment all-mountain/enduro tout particulièrement. A l’origine, le Bronson a pourtant été développé autour de roues de 26 pouces il y a trois ans. C’est il y a un peu plus d’un an que Nick Anderson nous a confié qu’ils allaient finalement opter pour un format en 650B car il présenterait des avantages concrets sur le terrain. Cela tombe plutôt bien car on a deux jours pour se faire une idée sur les fameux trails de l’Université de Santa Cruz. Et ce n’est ni plus ni moins que sur le montage haut de gamme (roues Enve carbone et groupe Sram XX1) vendu pour la coquette somme de 11 999 € en France que nous allons pouvoir nous rendre compte des capacité de ce nouveau Bronson. Non, on vous jure qu’il n’y a pas d’erreur dans le prix. C’est le prix d’une voiture, et forcément lorsque l’on débourse une telle somme on est en droit d’attendre la perfection. Ou du moins le caractère, un peu comme lorsqu’on achète une voiture de course. Et forcément, on se doute bien qu’un Bronson monté avec des roues Enve en carbone n’aura pas les mêmes qualités dynamiques qu’un autre monté avec des roues plus basiques… Rassurez-vous, j’ai pu tester une version plus abordable le lendemain. Etant taillé « le cul entre deux chaises », j’opte finalement pour un cadre en taille L monté avec une potence de 70 mm et un cintre de 750 mm. L’amortisseur est réglé avec 25% de précontrainte et j’opte pour une pression de 75 psi dans la fourche Fox Float 34, en réglant d’office le CTD en mode Trail afin que la fourche ne plonge pas de façon exagérée au freinage. C’est parti, les choses sérieuses commencent et dès les premiers tours de roues je me sens déjà comme chez moi au guidon du Bronson !

En route vers les trails de l’UCSC

C’est à vélo que nous partons rejoindre l’université de Santa Cruz, soit une montée d’environ vingt minutes qui commence par de l’asphalte avant d’emprunter une piste assez large. Et là, première révélation : ça grimpe carrément bien ce joujou ! L’amortisseur arrière en position ouverte oscille légèrement, rien de bien pénalisant en terme de perte de rendement et il y a toujours les positions Trail ou Climb pour ceux qui souhaitent annuler totalement ce phénomène. Pourtant chaussé avec de bons gros Maxxis High Roller II en section de 2,3, le Bronson se laisse emmener facilement jusqu’à l’université, là où les choses sérieuses vont commencer. On attaque les premières pistes. Je choisis de me mettre un peu en retrait, histoire de ne pas me mettre dans le rouge et de me concentrer sur les sensations sans avoir à subir la pression d’un autre journaliste un peu trop énervé. Et là, je comprends rapidement que le Bronson n’est pas fait pour flâner « fleur à la bouche ». Mais alors, vraiment pas. C’est une machine qui se pilote, sous peine d’avoir la désagréable sensation de ne pas réussir à enchaîner les virages. En fait, le Bronson est une machine qui pousse à vous mettre dans le rouge, le genre de monture qui incite la partie la plus reculée de votre cerveau à envoyer la sauce, à charger l’avant sans hésitation dans les courbes en vous disant  » ai confiance mon grand, ça va bien se passer !  » Et c’est vrai que rarement un vélo ne m’aura procuré un tel sentiment de confiance, cette sensation de pouvoir mettre de l’angle en courbe sans jamais atteindre les limites du vélo. Au-delà du diamètre des roues, je pense qu’il s’agit d’un tout et d’une alchimie procurée par le châssis, les roues Enve exceptionnelles et les pneus Maxxis High Roller II dans leur carcasse EXO (900 g !) montés en tubeless. Une chose est sûre, ces fameuses roues de 650B permettent en tout cas d’améliorer nettement la facilité avec laquelle le Bronson pédale.

De l’extase sur Sixpack et Mailbox

Le moment de vérité reste et demeure la descente. Et il y a de quoi faire du côté de Santa Cruz avec quelques pistes bien techniques qui vous font dégringoler pendant une dizaine de minutes. Allez, avant d’attaquer directement dans la pente et le technique, on se chauffe sur une succession de virages relevés et cassures où je ressens immédiatement les changements opérés sur la suspension arrière du Bronson, puisqu’il conserve une assiette exceptionnelle sans que l’arrière ne s’enfonce de façon exagérée. Pour autant la sensibilité sur les petits chocs reste excellente et les successions de racines s’avalent avec une confiance impressionnante. Mais surtout le Bronson conserve une exceptionnelle agilité et une réelle facilité à survoler les difficultés. Surprenant de voir avec quelle facilité il prend de la vitesse et de la longueur en l’air. Franchement, avec une telle machine entre les mains, les descendeurs du team Syndicate devraient truster quelques podiums sur les World Enduro Series… Et vous, je parie très fortement que vous allez prendre au moins autant de plaisir que j’ai pu en avoir au guidon de ce VTT. Et si le prix vous effraie, vous savez ce qu’il vous reste à faire… revendez votre voiture !
La dispo ?Le Bronson devrait arriver en juin en France sous forme de vélo complet sous différents kits. Il sera par la suite proposé en kit cadre et amortisseur Fox CTD à 2 200 € ou Fox Kashima à 2 500 € pour la version aluminium. Dans la version carbone, les prix passent à 3 100 et 3 400 € selon l’amortisseur et la dispo aussi en juin. Par ailleurs, il sera aussi proposé avec divers kits de montage à partir des quatre tailles de cadres comme c’est toujours le cas chez Santa Cruz. Par exemple, le top de la gamme avec le cadre carbone et le kit Enve est annoncé à 11 999 € !