Rencontre : Dave Weagle part 2/2

VTT : Morewood a dévoilé à l’Eurobike un prototype de tout-suspendu utilisant le Split Pivot… C’est un peu surprenant de la part d’une marque qui prône le monopivot, non ?
D.W. : C’était vraiment excitant de travailler avec Richard Carter et Patrick Morewood. Parce que le Split Pivot offre des qualités d’accélération qui se rapprochent d’une suspension arrière monopivot bien tunée, c’était le moment propice pour Morewood de s’intéresser au système. Cela nous a permis de répondre aux reproches qu’on leur faisait concernant leur ligne complète de monopivots. On a amélioré la qualité d’absorbtion des chocs, diminué le pompage et la sensibilité au freinage !

VTT : Qui va utiliser le Split Pivot en 2011 ?
D.W. : Nous avons six marques partenaires : Seven Cycles, Spooky, Morewood et Devinci. Les deux autres seront annoncées au début de l’année…

VTT : A quoi ressemble la journée-type de Dave Weagle ?
D.W. : Lorsque je travaille au bureau, je me lève en général vers 6h30 et je bosse jusqu’à environ 18h. Mes horaires sont beaucoup mieux que dans le passé, car j’avais prit l’habitude de travailler régulièrement environ 15 heures par jour. C’est un rythme que l’on ne peut pas conserver pendant de longues années, surtout si la famille et les amis ont de la valeur à nos yeux. Je travaille à la maison, j’ai la chance de pouvoir passer du temps avec ma femme et mes chiens tous les jours, à n’importe quel moment de la journée. Lorsque je pars tester du matériel, je passe énormément de temps à rouler et prendre des notes et un temps considérable devant l’ordinateur pour traiter l’acquisition de données sur les suspensions arrière. Durant l’été je passe l’essentiel de mon temps à tester les dernières évolutions des amortisseurs arrière, et je valide personnellement chaque setting d’amortisseur utilisé sur tous les VTT munis d’une suspension DW-Link ou Split Pivot.

VTT : Quel sentiment tirez-vous du fait que la majorité des descendeurs sur les podiums roulent aujourd’hui avec des guide-chaînes E-Thirteen ?
D.W. : C’est une sacrée sensation, surtout lorsque l’on considère comment les guide-chaînes étaient médiocres avant l’apparition de E-Thirteen. Je ne pense pas qu’aujourd’hui les plus jeunes pilotes apprécient le fonctionnement des guide-chaine à leur juste valeur. Ils ne savent pas qu’il y a quelques années, si l’on pouvait faire deux runs de descente consécutifs sans avoir un soucis de guide-chaine, alors c’était une bonne journée !

VTT : La fusion entre E-Thirteen et The Hive était-elle nécessaire pour améliorer l’interface entre les guide-chaînes et les pédaliers ?
D.W. : Ce n’est pas un problème avec E-Thirteen, car nos guide-chaines se montent facilement sur la plupart des manivelles du marché. The Hive nous aide plutôt du côté de la logistique, de la fabrication et de l’expédition des produits. Ils utilisent des logiciels très complexes pour la gestion des stocks et font le nécessaire pour ne jamais être à court de pièces détachées. C’était quelque chose qui pêchait chez E-Thirteen ces dernières années. Il n’y a rien de pire que d’avoir des bons de commande qui affluent et de réaliser qu’il y a trois semaines de délais pour une pièce que l’on était supposé avoir en stock.

VTT : Lorsque vous avez créé Evil Bikes, tu produisais uniquement des cadres rigides. Aujourd’hui ta spécialité, c’est plutôt la suspension arrière. Comment expliques-tu ce revirement de cap ?
D.W. : Lorsque j’ai créé Evil Bikes, j’habitais à Boston. Aujourd’hui j’ai déménagé loin de la ville et je ne m’intéresse plus trop au rigide. Mais au début des années 2000, c’était vraiment amusant de bosser dessus car c’était en plein essort. Je prends tellement de plaisir aujourd’hui à rouler en DH ou en enduro que je passe la plupart de mon temps à rouler sur des tout-suspendus. Même si parfois, je ne dis pas non à une bonne session en pumptrack ou en dirt jump !

VTT : Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez ?
D.W. : Cette année, j’ai été récompensé pour mon premier brevet sur un système de suspension à biellette vraiment bien pensé pour la moto. Je sens bien qu’il va révolutionner l’univers de la suspension moto ! Le projet s’appelle Orion. J’ai dépensé près de 30 000 dollars et passé les derniers mois à construire un prototype de motocross qui présente le système. Si tout se passe bien, il sera dévoilé lors du prochain SEMA ou lors d’un prochain salon en 2011.

VTT : Votre VTT préféré ?
D.W. : Le prochain !

VTT : A quoi ressemble la journée parfaite de riding ?
D.W. : Pédaler jusqu’en haut d’une montagne le matin avec mes meilleurs amis, puis se tirer la bourre jusqu’en bas où nous attend le jacuzzi, les sandwiches et les bières fraîches !