Kona Kahuna DL : petit joueur !

Kona a toujours su, au fil des années, dessiner des vélos au comportement très joueur. Le Kahuna ne fait pas exception et c’est tant mieux. Agile malgré ses roues de 29”, cette nouvelle mouture est aussi rassurante dans la pente au point de donner le sourire à chaque sortie. Voilà de quoi nous ravir !

DR T. Zaniroli
DR T. Zaniroli

[Htab][tab title=”PRIX”]1799€ (frais d’envoi inclus)[/tab][tab title=”POIDS”]12,10 kg sans pédales en taille M[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 100 mm | Déb. ar. : – [/tab][tab title=”USAGE”] rando-sport, vallonné plaine.[/tab][/Htab]

Pour 2016, le Kakuna fait peau neuve. Enfin, presque. En effet, seul le modèle intermédiaire, la version DL et le haut de gamme (DDL) bénéficient d’un nouveau cadre. La version Kahuna tout court, conserve le châssis de l’année dernière. Notre vélo d’essai possède donc tous les ingrédients pour rouler vers le succès. Pourquoi ? Mais parce qu’il reprend l’avant du Honzo (le all-mountain/enduro semi-rigide de la gamme) connu pour sa rigidité. La géométrie est retravaillée au passage pour donner à ce 29” un comportement plus en phase avec les attentes modernes. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’il voit son boîtier de pédalier se rabaisser, ses bases se raccourcir, sa direction s’ouvrir et son allonge s’augmenter pour mieux s’adapter à une petite potence. Côté équipement, le DL fait dans la simplicité et le grand public avec une transmission en 3×10 qui mixe le Shimano Deore et le XT pour le dérailleur arrière, et un pédalier RaceFace en triple un peu souple à l’usage. La combinaison marche, c’est le principal. Reste un détail qui n’est pas flatteur. Le faible espace laissé vacant entre le pneu arrière et le dérailleur avant n’est pas de bon augure pour les jours de boue. En effet, avec les Maxxis Ikon, qui ne sont pas des pneus très hauts, il aura fallu nous arrêter à plusieurs reprises pour faire du vide (boue/feuilles stockées) et permettre à la roue de tourner librement. Difficile d’imaginer ce qu’il serait arrivé avec un pneu plus cramponné… Pour le reste, c’est du maison, à l’exception des roues qui ne brillent pas par leur légèreté.

De l’agilité à revendre !

Niveau position, le Kahuna DL de notre test en taille M chausse petit puisque pour un pilote d’1,70 m, la coupe du vélo est optimale. Généralement sur un vélo taille M, il me faut une tige de selle droite. Or là, elle a un déport, et j’ai même reculé un peu la selle pour avoir une bonne position de pédalage, comprenez avoir un bon déroulé des jambes pour avoir un maximum de puissance. Ce qui signifie que cette taille ne s’adressera pas à un pilote de plus d’1,75 m.

DR T. Zaniroli
DR T. Zaniroli

Comme souvent sur un VTT en roues de 29”, il ne faudra pas hésiter à baisser la potence au plus bas, pour bien tenir l’avant. Après, l’allonge de 428 mm donne une position finalement assez longue qui s’accommode parfaitement de la petite potence. Associée au cintre de XXX mm, la direction est assez sensible aux changements de cap, ce qui associé aux bases courtes, donne un vélo très amusant à rouler. D’autant plus que le cadre très slopping, très compact, permet de bouger facilement autour. Les enchaînements de virages deviennent un vrai plaisir. On plaque le vélo dans la courbe… et wouap, ça ressort aussi vite qu’à l’entrée. Cette nouvelle géométrie donne un VTT agile dans les tourniquets. C’est simple, si vous avez inscrit correctement l’avant dans la courbe, l’arrière tournera tout seul. La stabilité de la partie avant est surprenante et met rapidement en confiance, même dans la pente. Le vélo se place facilement, et le franchissement de la moindre cassure se transforme rapidement en un plaisir jouissif. Un bref coup de guidon vers le haut pour maintenir la roue avant en l’air, et l’ensemble du vélo s’envole, avant de reprendre contact avec le sol comme si de rien n’était. Certes les roues manquent de rigidité, et l’absence d’axe traversant à l’avant comme à l’arrière, vous rappellera à l’ordre dans les gros appuis, mais le vélo restera toujours sain dans le décrochage. Dans le rapide, entre le boîtier bas, les 69° de direction, le triangle avant long, la stabilité est royale. Par contre, les relances en sortie de virage, où pour attaquer une ligne droite, ne sont pas sa tasse de thé. Il faut dépenser un peu d’énergie pour le voir s’arracher du sol. Heureusement que les Maxxis Ikon disposent d’une bonne bande de roulement. Cela dit, une fois lancé, la magie du 29” opère et l’on peut profiter de leur inertie pour rouler à une allure très correcte sans perdre de force. Reste qu’au niveau du confort, ça sautille quand même de l’arrière et la tige de selle aluminium ne pourra rien faire pour limiter le phénomène. La selle non plus… En côte, le vélo surprend par sa capacité à monter. Certes il est bien aidé par le triple plateau qui permet de grimper sans taper dans le cardio. Pour les habitués du mono, ou du double, il faudra juste reprendre l’habitude de ne pas croiser la chaîne. Avec ses bases courtes, il ne faut pas hésiter à se mettre sur le bec de selle pour éviter que l’avant ne décroche dans les côtes très raides. Si vous voulez monter en danseuse, il faudra positionner la mollette de compression basse vitesse de la fourche à mi-parcours, pour limiter son pompage. Notez que la fourche, bien réglée, c’est-à-dire en mettant moins d’air que préconisé, fait un bon boulot, même sur les gros chocs.

Ce qu’il faudrait changer

Les poignées sont super fines et peu confortables. Du coup, les mains ont du mal à bien tenir le cintre, qui par ailleurs dispose lui d’une bonne courbure, et s’avère suffisamment large pour bien inscrire la roue avant dans les virages sans trop d’effort. L’autre poste sur lequel vous serez certainement amené à intervenir sera la monte de pneumatiques. Si les Maxxis Ikon sont vraiment de bons pneus pour le 29”, ils s’avèrent plutôt typés pour le sec, même si grâce à l’avantage des grande roues, ils peuvent s’en sortir dans la boue à condition de maîtriser la glisse. A changer pour l’hiver. Par contre, vous ne pourrez pas passer en tubeless avec ces jantes (enfin si l’on veut respecter les normes en vigueur), il faudra les changer pour cela. Un investissement qui peut s’avérer payant puisqu’avec une paire de roues plus légères vous gagnerez en dynamisme.

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles disponibles : S, M, L, XL – Modèle testé : M – Cadre : Kona Race Light 6061 Aluminum Butted – Fourche : RockShox Recon Gold TK Solo Air – Freins : Shimano Deore, ø180/160mm – Dérailleur arrière : Shimano XT M8000 – Dérailleur avant : Shimano Deore – Pédalier : Race Face Ride, 24/32/42 dents – Commandes : Shimano Deore – Cassette : Shimano HG50 , 11-36 dents – Roues : WTB SX 19/Shimano Altus – Pneus : SMaxxis Ikon, 29×2.2″ – Cintre : Kona XC/BC Riser, 7X0 mm – Potence : Kona XC, X0 mm – Tige de selle : Kona Thumb, ø XX,9 mm – Selle : WTB VolT Sport SE – GEOMETRIE taille 18 : Tube supérieur : 605 mm – Tube de selle : 420 mm – Angle de direction : 69° – Angle du tube de selle : 74° – Bases : 445 mm – Empattement : 1 132 mm – Hauteur du boîtier de pédalier : 310 mm- Reach : 428 mm – Stack : 617 mm.

Distributeur : Kona Bikes, www.konaworld.com

RENDEMENT [star rating=”3.5″]
CONFORT [star rating=”2.5″]
MANIABILITE [star rating=”4″]
STABILITE [star rating=”4″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”3.5″]

[quote] On aime : Un VTT qui donne envie de s’amuser à son guidon • Géométrie flatteuse pour un 29”
On regrette : Poignées (trop) fines • Triple plateau pas forcément adapté au 29”.[/quote]