Sunn Forestjump Néo : destination descente

Avec le Forestjump Néo, il n’est pas question de compromis, d’ailleurs comme dans ce match, et Sunn pousse le concept du hardtail très loin, puisqu’il n’est taillé que pour descendre.

Question matos, nous retrouvons un truc oublié depuis de nombreuses années, une cassette 7 vitesses ! Heureusement, les freins sont à câbles, mais à disques. La fourche RST Launch 130 mm, n’en possède en fait, que 100, le reste n’est atteint qu’en cas de lâcher de vélo en haut d’un gap de 10 mètres de haut. Peut-être qu’il faudrait la version 160 mm pour espérer obtenir les 130 désirés ? La position en selle est relax : pas question de sprinter après le dernier carbone à la mode. On reste sagement assis un peu bas, à cause d’une tige de selle trop courte (à changer immédiatement pour pouvoir faire de vraies sorties). Il se dégage de l’ensemble une sensation de lourdeur, et il faut chauffer les mollets pour avancer à un rythme d’amateur.

Il faut une période d’adaptation pour pouvoir s’éclater au guidon du Forestjump

Les copains du match sont plus rapides sur le plat, et l’on espère rapidement s’engager dans du technique. Dans les petits sentiers étroits, il ne faut pas hésiter à brusquer le Forestjump pour tourner. Le cintre trop plat, la raideur du cadre, la fourche raide, et les pneus Hutchinson Barracuda en 2,35 contribuent à enlever de la vivacité. Une fois la vitesse prise, rien ne vient perturber la trajectoire. Les pneus accrochent d’enfer et contribuent à atténuer les chocs grâce à leurs gros volumes. Petit sujet à éviter rapidement : les cotes. Il est un peu à la peine dans ce tableau, une histoire de masse et puis, en danseuse le short vient se prendre dans la manette de changement de plateaux (ce qui a valut deux OTB-out the bike). Heureusement que Sunn a gardé le double plateau, l’horizon est moins restreint.

Les plus de 15 kilos sont maintenant presque un atout lorsque la pente s’inverse, mais il faudra un bon bagage technique pour bien se lâcher sur le Forestjump. La fourche RST est à l’agonie et la rigidité du cadre, non pas en latérale et frontale, mais en amortissement des chocs, surprend à plus d’un titre. Il faut vraiment se battre avec le vélo. Même en l’air, sur des sauts de doubles, on peut vite se faire des frayeurs : c’est le VTT qui dirige les opérations. L’apprentissage est assez long pour commencer à être à l’aise. Le Sunn est définitivement le plus exclusif des 4, mais une fois le mode d’emploi assimilé, on peut compter sur sa rigueur de comportement pour vous donner le plein de sensations.