Stevens Sonora : De la rigueur…

Stevens fait fort en 2013 avec ce Sonora, son hardtail 29 pouces en carbone proposé à un prix qui fait mal à la concurrence. Mais à ce prix-là, tient-il vraiment toutes ses promesses ?

Un gabarit XXL

Allez hop, en selle ! Mesurant 1m80, j’ai comme on dit parfois le “cul entre deux chaises” dès qu’il s’agit de choisir la taille des machines testées dans le magazine. J’opte par habitude pour la taille L (ou 20 pouces) d’un fabricant auquel j’adapte suivant la longueur du tube supérieur en changeant la longueur de la potence. C’est donc ce protocole que j’ai suivi pour le Sonora, en optant pour la taille 20 pouces, sachant qu’il est proposé en taille 18, 20 ou 22. Et croyez-moi, j’ai été plutôt dérouté lorsque j’ai découvert la bête et son gabarit si imposant ! Une fois monté en selle, l’impression visuelle est belle et bien confirmée. Le Sonora est long, très long…voire trop long. Et l’échange de la potence d’origine pour une potence en 80 mm amélioreront un peu les choses, mais cela reste encore… trop long. Le Sonora, c’est d’abord un tube supérieur gigantesque. Si vous mesurez moins d’1m80, tournez-vous sans hésiter sur la plus petite taille proposée. Et si vous mesurez moins d’1m70, il se pourrait bien que ce Stevens ne soit pas fait pour vous ! Et vu que la douille de direction est un peu haute, il ne faudra pas hésiter à opter pour une potence avec un angle négatif, en prenant soin de placer toutes les entretoises de direction au-dessus. Nous voilà (enfin !) prêts à rouler.

De la rigueur

Austère, ce Sonora ? Nous n’irons pas jusque-là. Disons plutôt qu’il est avant tout rigoureux. Une vraie machine de marathon “à l’allemande”, conçue pour avaler les bornes dans l’efficacité. Forcément, cela passe un peu au détriment du plaisir de pilotage. Le gabarit du Sonora le rend logiquement peu habile dans les enchaînements de virage. Il dévoile tout son potentiel à une certaine allure. Son truc, c’est de rouler vite et il se ravira de trouver un pilote qui a suffisamment la “caisse” pour pouvoir l’emmener à un rythme élevé pendant de longues heures. Dès que cela tourne un peu trop ou que l’on entre sur des sections qui imposent de changer rapidement de rythme, le Sonora est rapidement dépassé. Quelques aménagements permettent toutefois d’améliorer ses capacités de pilotage, à commencer par l’installation d’un cintre plus large, car il faut bien avouer que son cintre de 660 mm fait un peu étroit lorsqu’il faut balancer sa machine de gauche à droite en danseuse, ou encore lorsqu’il faut charger l’avant pour trouver du grip. Rouler vite, le Sonora sait extrêmement bien le faire. Bien aidé par l’excellente précision de sa fourche et du travail de l’hydraulique en mode Trail, il vous met rapidement en confiance en descente. Sans oublier les pneus Continental X-King, impériaux dès qu’il s’agit de prendre de l’angle. Et le confort, dans tout cela ? La partie arrière du Sonora filtre plutôt bien les vibrations, mais les passages sur les nids de poule ou les sections plates un peu trop défoncées entraînent de désagréables résonances au niveau du boîtier de pédalier, que l’on ressent surtout au niveau des pédales. Au final, le Sonora est avant tout un avaleur de bornes, le genre de machine au guidon de laquelle on roule au train pendant longtemps. Si vous recherchez une machine ludique avec laquelle vous pourrez jouer avec le terrain, passez votre chemin. Le Sonora correspond parfaitement à la philosophie du marathon tel qu’il est pratiqué en Allemagne. C’est une machine qui reste efficace, qui ravira les compétiteurs au budget serré qui souhaitent rouler sur un cadre de qualité sans se ruiner… en ayant bien pris soin de choisir la taille qui conviendra !