Radon Jab 9.0 HD 27,5 : La bonne surprise !

Cet essai est pour moi une découverte : je découvre un nouveau vélo, le Jab mais aussi la marque Radon. Si comme moi, vous ne connaissiez pas cette marque qui existe depuis 1994, elle nous vient d’Allemagne et est associée au site Internet bikediscount généraliste dans les accessoires outdoor. Ça sent le sérieux. Voyons maintenant si la Deutsche Qualität est au rendez-vous avec ce modèle dédié à l’enduro !

DR. Jey Pix

Prix : 3499 € | Poids : 13,6 kg en taille M sans pédales | Débattement av. et ar. : 160 mm Pratique : montagne 

Pour jouer la transparence avec vous, j’étais à la fois septique et curieux de réaliser cet essai. Il faut dire que jusque-là j’ai eu entre les mains surtout des vélos que l’on connaît de vue ou de nom. Je ne partais jamais dans l’inconnu, à l’image d’un voyage avec le guide du routard ! Mais mes amis, là c’est une totale découverte, le Koh Lanta de l’essai. Radon m’a fait parvenir un flambant neuf Jab 9.0 HD, et je vais enfin retrouver un enduro avec du débattement ! Je ne vais pas réfléchir longtemps quant aux pistes à dévaler, il va falloir le malmener. Pour commencer, il faut préciser que les Radon s’achètent sur le Net, aussi le vélo arrivera pré-monté. Il vous restera juste à le régler. Des magasins partenaires pourront se charger aussi du réglage et du montage final si vous êtes un peu un Pierre Richard… Pour ma part, je déteste qu’on prépare mes vélos, donc c’est fièrement posé dans mon garage que le gros carton m’attend. Il est important de préciser que ce dernier est très soigné, un bel emballage pour un vélo acheté en trois clics. A l’ouverture du carton, je découvre un vélo très sobre. Déjà le poids me surprend, il n’est pas lourd. Je rappelle que ce vélo s’achète à 3499 €, je préfère le dire de suite car la suite est impressionnante… Je monte le Jab rapidement car il est vraiment pré-monté et ne nécessite aucun outillage spécifique pour le rendre roulable. Au fur et à mesure que je serre les vis et le règle, je commence à me poser des questions : « ben zut alors, ils se sont trompés, et m’ont envoyé un vélo à 6000 € ? » Je découvre des composants haut de gamme, issus des meilleurs équipementiers. Le cadre est un full carbone, très très bien fini. Il recèle plein de détails architecturaux mais aussi pratiques. Il ne déroge pas à la mode avec deux positions de réglage de la géométrie avec le fameux Flipchip, ce petit insert localisé sur la suspension arrière, que vous inversez aisément ici avec un clé 6 pans afin de modifier ainsi les angles de fourche et tube de selle mais aussi la hauteur du boîtier de pédalier qui gagne ou perd 14 mm. Pour mon terrain de jeu, je privilégie toujours la maniabilité à la stabilité, ça sera donc réglage boîtier haut et angle fermé. Concernant la géométrie, nous avons là un cadre qui ne révolutionne pas le monde du vélo. La recette est simple avec des bases courtes de 428 mm, un tube supérieur de 598 mm et un angle de direction assez ouvert par rapport au sol, qui rappelle qu’on est sur un vrai enduro. Sur le sujet de l’origine de ce cadre, cela reste un peu obscur sur la conception ou encore le développement produit, mais c’est bien le résultat qui compte. Activons la loupe : les passages de gaines sont soignés, et la peinture mate est du plus bel effet. Au niveau des composants, rien à jeter ! Les suspensions sont confiées à RockShox avec une bonne fourche Lyrik RCT3 ainsi qu’un amortisseur Super Deluxe RC3, le freinage est quant à lui assez violent avec des Sram Code R, que l’on retrouve habituellement sur des vélos plus radicaux. La transmission est aussi de la famille Sram avec du X01 en version 12 vitesses Eagle, et un beau pédalier carbone Descendant en manivelles de 170 mm. Au niveau des découvertes, je fais connaissance avec la tige de selle télescopique de chez SDG en 150 mm de course. Elle s’avère soignée et redoutable en fonctionnement. Autre découverte, les roues e*thirteen TRS en aluminium. Elles ne vont pas bouger malgré le mauvais traitement subit lors de cet essai. Elles sont chaussées de pneus Schwalbe qui s’avèreront un peu fragiles, surtout à l’arrière. Pour terminer avec les présentations, le vélo n’est que disponible en trois tailles (S-M-L) et pour les très grands, cela s’avèrera un peu juste.

Bienvenue à la maison

L’heure de rouler a sonné. Etant habitué aux pneus Schwalbe, je mets ma pression habituelle, soit 1,2 bar, une précontrainte adaptée à l’usage enduro de 25-30% aux suspensions, et en voiture Simone ! Aux premiers tours de roues, le vélo est nerveux, rigide, mais avec une sensation d’être posé. Il répond bien à l’accélération, l’amortisseur RockShox bloqué accentue encore cet effet, et je me surprends à vouloir attaquer en montée ! J’ai parlé du poids au déballage, et en effet une sensation de légèreté est ici bien présente. Nous ne sommes pas dans un record de masse, il est vrai, mais pour un vrai enduro, être en-dessous de 14 kg est assez rare. Le terrain change progressivement avec de belles parties montantes et trialisantes. J’ouvre les suspensions pour gagner en grip et m’aider des rebonds pour sauter de rocher en rocher tel un chamois… Le Jab reste hyper joueur, le pédalier ne frotte pas grâce à une hauteur convenable, tandis que la tige de selle SDG répond au doigt (et à l’œil) en étant onctueuse et sans frottement. Ce vélo commence vraiment à me plaire. Vu son niveau d’équipement, il n’y a pas de mauvaise surprise : la transmission Sram X01 Eagle est silencieuse et efficace. Je suis bien installé sur le vélo et cela me permet de pouvoir être bien mobile en passage technique, et je ne souffre pas d’affaissement ou d’une position trop DH vers l’arrière. Au fil des kilomètres de montées, ce Jab se fait parfaitement docile, et je retrouve une sensation de « bienvenue à la maison ». Pas besoin de s’arrêter toutes les cinq minutes pour régler un truc, le Jab fait vite partie de la famille et ça laisse présager de belles sorties ! Au bout de chaque montée se cache une descente. Pour la première, je choisis une vraie spéciale d’enduro avec des sauts, des cassures, des virages relevés et le tout saupoudré de pierriers aiguisés : alléchant ! Le départ est vraiment pentu avec le short qui frotte le pneu arrière. Vous prenez un gaz de fou qui vous emmène droit dans une ornière. A ce jeu-là le Jab est un rail, la suspension fait le job. La fourche RockShox Lyrik avale les compressions sans broncher, mais au moment de m’extraire de l’ornière je ressens déjà une rigidité qui me fait comprendre qu’il va falloir s’appliquer sur les trajectoires et pas faire du bricolage de dernière seconde…

DR. Jey Pix

Cette rigidité s’avére plaisante dans les enchaînements qui suivront. A grande vitesse avec des virages à peine relevés, je suis toutefois obligé de pousser bien fort sur les bras et les pédales pour sortir encore plus vite pour compenser cette rigidité. C’est avec un large sourire que je m’amuse avec ce Jab, vraiment c’est un jouet. Il n’est pas ridicule, et lorsqu’il faut freiner, les Sram Code sont vraiment féroces, et ne me lâcheront jamais. La tête dans les étoiles, je continue à attaquer, les copains aux fesses, et gonflé par l’euphorie, je décide de tenter dans la foulée une grosse cassure, un bon deux mètres de chute avec atterrissage presque à plat… Là encore le Jab ne bronche pas, talonnage des suspensions de façon académique, pas de mauvaise réaction. Le vélo reste en ligne et sous contrôle. Dans les sauts, le Jab se montrera très vif. Vous tirez , il monte dans les airs, les roues e*thirteen y sont aussi pour quelque chose, elles sont vraiment rigides et quand vous voyez la taille du moyeu, vous comprenez vite qu’elles ne sont pas là pour rigoler. Ce Jab me fait aller très vite, je cherche les limites et franchement c’est dur de les atteindre, tellement le potentiel est grand. Ce vélo est joueur et permettra au plus grand nombre de s’amuser en pardonnant des erreurs, mais aussi d’avoir un vélo bien équipé et donc « ready to race ». Il ne faudra pas chercher à freiner avec ce vélo, dans les pierriers c’est gaz en grand, il sera là le plus confortable, d’autant que la chaîne reste bien en place grâce à l’anti-déraillement e*thirteen qui permet astucieusement de s’ouvrir sans outil pour remettre la chaîne en cas de déraillement ou changement. Je vais encore rouler ce vélo durant trois semaines, juste comme ça, parce que c’est du bonheur. Je suis bluffé par le rapport qualité/prix. On peut discuter de tout, le critiquer ou encore critiquer le réseau de vente, mais le résultat est là : 3499 € (en ce moment d’ailleurs à 2999 € en promo) et un excellent vélo ! Evidemment, je ne peux pas à ce jour juger le SAV ou autre service autour de la marque, mais ce qui est sûr, c’est que vous ne serez pas déçu de votre achat tant le Radon Jab va bien et est polyvalent. Voilà donc une belle surprise. Relance Je glisse la montagne avec grand plaisir et pousse le Jab au maximum de mes capacités, il reste fidèle jusqu’au bout. La fête s’arrêtera plus tard avec une crevaison, pneu arrière déchiré.

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : S-M-L – Modèle d’essai : Jab 9.0 HD – Cadre : carbone – Amortisseur : RockShox Super Deluxe RC3, – Fourche : RockShox Lyrik RCT3, – Freins : Sram Code R, ø200 mm/180 mm – Dérailleur avant : – Dérailleur arrière : Sram X01 Eagle 12v Pédalier : Sram Descendant Eagle carbone, 32T Commandes : Sram X01 Eagle Cassette : Sram X01 Eagle, 10-50T Roues : e*thirteen TRS 27.5er Pneus : Schwalbe Magic Mary et Hans Dampf, 27.5×2.35 Potence : Race Face turbine, 40 mm Cintre : Race face Turbine, 780 mm Tige de selle : SDG Drooper, 150 mm , ø31.6 mm Selle : SDG Fly MTN
GEOMETRIE Taille : M Tube supérieur : 598 mm Tube de selle : 425 mm Angle de direction : 65.2°/65.8° Angle de tube de selle : 74.6°/75.2° Bases : 428 mm Empattement total : 1193 mm Hauteur de boîtier : XXX Reach : 448 mm Stack : 597 mm

Distributeur : Radon France Contact : www.radon-bikes.de

RENDEMENT [star rating=”4″]
CONFORT [star rating=”4″]
MANIABILITE [star rating=”4″]
STABILITE [star rating=”4″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”5″]

On aime : Le rapport qualité/prix • Les équipements et l’esprit du vélo

On regrette : Les pneus un peu fragiles