MSC Mercury Evo Carbon RD : recherche jeune sportif

Avec le Mercury Evo Carbon RD, le petit constructeur espagnol MSC propose un produit au prix très attractif, mais aussi et surtout un bien bel outil pour un jeune pratiquant plein de fougue. Si vous n’êtes pas de ceux-là, passez votre chemin, ici le confort on ne connaît pas !

MSC Mercury Evo Carbon RD (5)
DR Tom Zaniroli

[Htab][tab title=”PRIX”]1190€[/tab][tab title=”POIDS”]12,40 kg sans pédales en taille M[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 100 mm | Déb. ar. : – [/tab][tab title=”USAGE”]Rando-sport, vallonné, plaine.[/tab][/Htab]

Il fallait dans la gamme MSC un semi-rigide carbone à prix accessible. Avec le Mercurey Evo Carbon, le but est atteint puisque le prix d’appel affiche moins de 1 000 € (989 exactement). Difficile de faire mieux, au point de se demander comment la marque espagnole réussit une telle prouesse. En fait, la recette est simple puisque ce cadre est puisé dans un catalogue chinois, avec une exclusivité de production limitée dans le temps pour MSC. Le résultat ne manque cependant pas d’attrait pour ce tout nouveau 27.5” carbone. Sa forme est plutôt valorisante et l’on retrouve un traitement finalement assez haut de gamme, comme le passage en interne des gaines (avec une fenêtre sous la boîte de pédalier afin de récupérer les câbles), ou encore une belle finition de la peinture. Ce modèle est disponible en trois montages différents. Nous avons choisi l’intermédiaire, qui sacrifie un peu l’équipement, mais qui est un départ idéal pour commencer dans l’univers du cadre carbone, que l’on pourra faire évoluer avec le temps. Alors que peut-on espérer pour 1 200 € ? Déjà un ensemble roulant de qualité, tiré de la banque de produits du constructeur espagnol. Entre les roues MSC, et les pneus Maxxis Crossmark en 2.1, marque distribuée par MSC, le pilote est plutôt gâté. Pour la transmission, il ne faudra pas rêver de passage de vitesse à la volée, et encore moins en un clin d’œil. On se contentera d’un mixage Shimano Deore pour la manette et le dérailleur avant, avec un Shimano SLX pour l’arrière. Rien de transcendant, mais au moins cela aura le mérite de la fiabilité. Côté pédalier, pas de double plateau, mais un bon vieux triple (40/30/22) qui passera partout et qui a pour lui d’être relativement rigide sous le coup de pédale. La touche d’exotisme est apportée par les disques qui complètent les freins à disque hydrauliques de chez Avid. Ici on reconnaît l’esprit de la marque à rechercher les produits légers avec des disques maison, particulièrement épurés et qui respirent les grammes gagnés. La fourche quant à elle, est issue de l’entrée de gamme de RockShox avec la XC 30 dans sa version à ressort hélicoïdal. Donc pas d’air mais avec blocage au guidon, s’il vous plaît ! Certes le produit est lourd, mais c’est aussi fiable. On le voit, pour proposer un vélo complet à moins de 1 200 €, sur une base de cadre carbone, MSC a dû faire pas mal de concessions. Mais encore une fois, le train roulant, véritable cœur du dynamisme d’une machine, n’a pas été négligé. Quant au reste, on est sur du connu, donc sans surprise. L’ensemble affiche 12,40 kg sans les pédales sur notre balance dans une taille M qui est une vraie taille M. Il sera donc assez facile de lui faire gagner un bon kilo sans trop se ruiner.

Abordable en prix, mais moins sur le terrain

Si le Mercurey Evo Carbone soigne l’ego de son propriétaire par sa cosmétique haut de gamme, en revanche, il a oublié de lui soulager le dos. Ce vélo n’est pas à mettre entre toutes les mains, tant il vous retranscrit fidèlement la moindre variation dans la partition jouée par le terrain. Autant vous le dire tout de suite, si vous êtes sensible du dos, ou quadragénaire même en pleine possession de vos moyens, vous risquez de regretter votre achat. Pourtant la position de pilotage, avec sa petite potence est vraiment sympa. D’ailleurs, on pourrait se croire sur un 26”. Seule la potence inversée, pour ré-équilibrer la position, trahit la présence de roues d’un plus grand diamètre. Au fil des kilomètres, et des coups de butoir qui vous viennent de l’arrière, on commence à affiner ses trajectoires pour éviter minutieusement chaque trou. Heureusement, la fourche qui reste confortable sur son début de course, vous permet de conserver un peu de lucidité. Ok, elle est vite dépassée par les événements si l’on accélère le rythme (finalement le blocage est le bienvenu pour limiter le pompage), et a du mal à donner pleinement ses 100 mm de débattement dans la pente défoncée, mais honnêtement elle s’en sort pas si mal pour le programme. Les accélérations sont honorables, voire même pas mal du tout. On profite alors de la rigidité du cadre en latéral, en partie due à sa boîte de pédalier verrouillée, et au dynamisme du train roulant, pour poser quelques mines ici ou là. C’est amusant, mais cela ne dure pas trop longtemps, sauf à avoir 20 ans, car il bouffe quand même pas mal d’énergie le bougre. D’autant qu’il faudra également en dépenser un peu plus pour conserver sa vitesse. A croire que l’on passe plus de temps debout à le relancer qu’en selle à dérouler les jambes. Et les enchaînements de petits virages serrés sont du même acabit. Si l’avant tourne facilement, l’arrière demande à se faire violenter pour suivre le rythme imprimé. Mais surtout, il demande de la concentration, et de l’exagération dans le mouvement, pour passer d’une trajectoire à une autre, ou pour jouer à saute-racines. Le levé de roue avant n’est pas son fort. Remarquez ça tombe bien parce qu’au moins dans les côtes sévères, il n’occasionnera pas de décroché de l’avant. Notez que son comportement en montée plaira aux “pilotes diesel”, qui prennent un tempo contrôle et le gardent jusqu’au sommet. Certes vous pourrez toujours jouer à “celui qui arrivera le premier en haut”, mais son exigeant châssis vous demandera beaucoup de concentration (il rippe pas mal sur les racines) et de watts pour être le vainqueur du jour.

Alors pour qui est fait ce Mercurey Evo ? Pour un jeune pilote qui a de l’énergie à revendre, et qui aimerait faire de la compétition sans plomber le porte-monnaie de ses parents.

Ce qu’il faudrait changer

La première chose à changer sont les disques. Ok, ils sont légers, mais il se voilent très facilement, de quoi rendre vos sorties vraiment désagréables. Et puis on ajoutera une protection sur le tube horizontal pour que les manettes n’aillent pas au contact en cas de chute. Enfin, on remplacera le cintre trop droit, par un modèle revenant un peu vers l’arrière afin de soulager les poignets.

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L – Modèle d’essai : M – Fourche : RockShox XC30 – Freins : Avid DB3, ø 180/160 mm – Dérailleur arrière : Shimano SLX – Dérailleur avant : Shimano Deore – Pédalier : Shimano Deore, 40/30/22 – Commandes : Shimano Deore – Cassette : Shimano, 10v – Roues : MSC 27.5” – Pneus : Maxxis Crossmark, 27.5”x2.10 – Potence : MSC alu, 75 mm – Cintre : Msc Rise , 680 mm – Tige de selle : Msc alu, 30,9 mm – Selle : San Marco Era –  GEOMETRIE (M) : Top tube : 585 mm – Tube de selle : 445 mm – Angle de direction : 71° – Angle de tube de selle : 73° – Bases : 430 mm – Empattement total : 1 073 mm – Hauteur de boîtier : 310 mm.

Distributeur : MSC Bikes, www.mscbikes.com

 

RENDEMENT [star rating=”3″]
CONFORT [star rating=”2″]
MANIABILITE [star rating=”3″]
STABILITE [star rating=”3″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”4″]

[quote] On aime : prix, train roulant de qualité, idéal pour un jeune débutant
On regrette : manque de confort, disques inutilisables.[/quote]