Kona HeiHei DL : Bonifié !

L’année dernière, Kona sortait un nouveau châssis décliné autour de deux modèles, le HeiHei Race et HeiHei : le premier dédié au cross-country pur avec 100 mm de débattement à chaque extrémité, le second, plus orienté vélo à tout faire avec 120 mm à l’avant et toujours les 100 mm à l’arrière. Cette année, grâce à son succès commercial, le cadre a pu être décliné en version carbone et ce n’est pas pour nous déplaire.

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[Htab][tab title=”PRIX”]4699€[/tab][tab title=”POIDS”]12,18 kg sans pédales en taille M[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 120 mm | Déb. ar. : 100 mm[/tab][tab title=”USAGE”]Compétition, vallonné.[/tab][/Htab]

Pour un petit producteur de vélo comme Kona, proposer dès son lancement une gamme complète de châssis alu et carbone est tout bonnement financièrement impossible. Inutile de vous dire que sans un succès commercial de la version alu, il aurait été difficile à la marque de sortir une version carbone. Un an après, le voilà donc le cadre proposé dans ce matériau. L’intérêt ? Disons que pour proposer un produit destiné initialement au cross-country, il est de bon ton d’avoir dans sa gamme un vélo léger. Cette fois, c’est fait. En effet, les HeiHei DL et Supreme, ainsi que les HeiHei Race DL, et Supreme, arrivent dans le cercle très fermé des cadres tout-suspendus annoncés à 1,8 kg (en taille M). Pour l’occasion, le Canadien utilise de la fibre piochée dans le catalogue du fabricant japonais Toray. Un sérieux gage de qualité qui se découvre d’ailleurs non seulement en jetant un coup dœil attentif au cadre, mais aussi en dynamique. Le cadre n’est pas ce qui se fait de plus évolué en matière d’intégration des gaines puisque seules la gaine de dérailleur et celle de la tige de selle télescopique ont le droit d’entrer dans les entrailles de la bête. Pour le frein arrière, cela passera par l’extérieur. En même temps nous n’allons pas nous plaindre tant il est alors facile d’en faire sa maintenance. Notez toutefois qu’il est particulièrement protégé des impacts vu son cheminement au-dessus du tube diagonal. Pour son bon fonctionnement, le triangle arrière, lui aussi en carbone, est monté sur des roulements. La suspension reprend le même principe que sur son homologue en aluminium toujours au catalogue (version de base), à savoir qu’elle joue sur la déformation verticale des haubans pour simuler un point de pivot. Pour le reste, les ingénieurs sont restés sur les mêmes bases : à savoir un monopivot qui développe 100 mm de débattement à la roue arrière avec une courbe assez progressive passé le point de précontrainte. A l’arrière, le HeiHei passe au format Boost148, ce qui apporte un gain de rigidité pour la roue en 29” (meilleur parapluie), et permet de proposer des bases à (un petit) 430 mm. Une véritable image de fabrique puisque Kona a été un des premiers à proposer des bases aussi courtes sur ce format de roues. Bon, par contre, pour ceux qui auraient voulu monter un dérailleur avant, il faudra passer votre chemin. Les HeiHei et HeiHei Race sont exclusivement conçus pour le 1x.

Avant d’acheter ce vélo, il faudra monter dessus pour être sûr de sa taille. Un inconvénient, mais il vous le rendra au centuple.

Un avant ultra stable, un arrière ultra court pour un 29”, il n’en fallait pas plus pour en faire un super vélo attachant.

Côté géométrie, le passage au carbone ne l’a pas trop impactée puisqu’à part quelques millimètres de gagnés en tube supérieur sur les grandes tailles, rien de bien important. Ah si, le reach s’allonge un peu. Pour ce qui est de l’équipement, le HeiHei DL que nous avons pu rouler durant deux jours, fait dans le sobre, mais en privilégiant les suspensions avec un ensemble Fox Performance, qui est bien dimensionné pour l’usage du vélo. Les roues, avec le poste de pilotage (même si le dessin du cintre évolue dans le bon sens), font un peu mauvaise figure sur un vélo proposé à 4 700 €.

Quel panard !

Pour ne rien vous cacher, l’histoire avait plutôt mal commencé. En effet, alors que mes collègues s’empressaient d’aller récupérer leur monture, votre serviteur a préféré faire les photos statiques des vélos, vu que Kona les remballait juste après leur présentation. Soit. Problème, quand j’arrive au stand, plus de HeiHei DL… enfin si, un taille L. Difficile de tester un vélo qui n’est pas à sa taille. Avec mon 1,71 m, je suis plutôt cantonné aux M, voire aux S. En même temps, avoir fait une journée de voyage pour se rendre à Fiss, à côté de Serfaus en Autriche, pour ne rien rouler… Prise d’initiative, quitte à être là, je prends la taille L, troque la potence en 70 mm pour une 40 mm d’un Honzo CR qui traînait au fond du stand, et me voilà parti pour un premier tour d’essai. Pour le coup, je n’ai pas fait dans le plus simple puisque je me lance sur la piste rouge du bike-park. Et là, une révélation. La position sur le vélo est parfaite puisqu’avec la petite potence je retrouve ma distance bec de selle/cintre. Mais mieux, je suis posé exactement comme je l’aime sur la selle (qui est une horreur soit dit en passant pour pédaler), et développe mes jambes sans contraintes. Arrivé en bas, j’en viens à me poser la question, si je suis bien sur un L. Définitivement oui, le tube supérieur long me donne l’impression d’être sur un VTT moderne à la sauce Forward Geometry de Mondraker. Étonnamment, moi qui n’en suis pas fan, ici elle me comble ! OK, la tige de selle télescopique est trop haute pour mon entrejambe et je dois jouer avec elle pour trouver à chaque retour en place, la bonne hauteur, mais vu ce premier contact, je fais avec sans souci. Tout ça pour vous dire qu’avant de passer à l’acte d’achat, il faudra bien faire attention au choix de la taille. Derniers petits ajustements des suspensions avant de sauter dans le grand bain. 70 psi dans la nouvelle Fox Performance qui épate par sa gestion des hautes vitesses, et 145 psi dans l’amortisseur arrière pour atteindre environ 25% de précontrainte. A partir de maintenant, c’est un nouveau monde qui s’ouvre à moi. Déjà tombé amoureux l’année dernière du premier opus en aluminium, le vélo est ici magnifié par l’apport en légèreté de la monture. Cela s’en ressent dans les montées où le vélo est plus facile à emmener, plus réactif sous le coup de jarret. Avec ce triangle avant plus long, le vélo est bien posé pour grimper malgré les bases courtes qui devraient le faire basculer vers l’arrière. Ici, rien de cela, juste une direction un peu trop réactive si vous n’êtes pas doux sur le guidon. Sur le plat, les relances mériteraient plus d’explosion, mais les roues ne sont pas à la hauteur pour se mêler à la course. Et puis viennent les parties techniques au profil descendant, où l’on doit jouer entre les racines, les virages qui se resserrent et s’enchaînent rapidement sans compter les pierres qui jonchent le sol pour pimenter le jeu. Dans ces conditions, le vélo est tout bonnement excellent. Précis de l’avant, grâce à une fourche qui ne bronche pas dans les appuis, et un triangle avant qui est un doux équilibre entre rigidité et souplesse. Mais surtout il y a ce train arrière qui virevolte à la moindre indication impulsée par le pilote. On saute littéralement d’un virage à l’autre, des deux roues, pour enquiller encore plus vite la suite. La facilité avec laquelle le vélo se trouve plaqué au sol surprend, et surtout sans que l’on ait besoin de se battre pour le maintenir sur la trajectoire. La raison ? Elle tient à deux choses : le début de course de l’amorto qui lit bien le terrain, mais surtout à la relative souplesse du bras arrière au niveau de sa jonction avec d’une part la petite biellette, et le pivot principal d’autre part. Cela donne un vélo facile à piloter, qui donne rapidement confiance, au point d’envisager sans complexe de l’embarquer sur des raids en montagne. D’ailleurs pour confirmer tout le potentiel de ce nouveau HeiHei DL, nous n’avons rien trouvé de mieux que de se lancer en fin de journée dans une descente classée noire du bike-park. Et vous savez quoi ? Oui, on a été secoué dans tous les sens, mais il est passé partout, dans une confiance rarement vue. 120 mm à l’avant et seulement 100 mm à l’arrière !

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L, XL – Modèle d’essai : L – Cadre : carbone – Fourche : Fox Float 34 Performance – Amortisseur : Fox Float Performance – Freins : Shimano XT, ø180/160 mm – Dérailleur avant : – Dérailleur arrière : Shimano XT – Pédalier : RaceFace Aeffect, 32 dents – Commandes : Shimano XT – Cassette : Shimano XT, 11/42 – Roues : WTB Kom i29 TCS / Joytech Boost – Pneus : av. Maxxis Ardent, 29”x2.25” ; ar. Maxxis Ikon, 29”x2.20” – Potence : Kona XC/BC 35, 70 mm – Cintre : Kona XC/BC 35 – Tige de selle : KS Lev integra, ø31,6 mm – Selle : WTB Volt Comp – GEOMETRIE : Taille L : Top tube : 621 mm – Tube de selle : 470 mm – Angle de direction : 68° – Angle de tube de selle : 74° – Bases : 430 mm – Empattement total : 1161 mm – Hauteur de boitier : 336 mm – Reach : 455 mm – Stack : 615 mm.

Distributeur : Kona, Contact : www.konaworld.com

RENDEMENT [star rating=”4″]
CONFORT [star rating=”3.5″]
MANIABILITE [star rating=”4.5″]
STABILITE [star rating=”4″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”3″]

[quote] On aime :Quel dynamisme ! • Facile à prendre en main • Polyvalence
On regrette : Attention dans le choix de taille • Roues quelconques • Cintre en ø 35 mm.[/quote]