Le Magic Link est une belle alternative aux systèmes anti-pompage mais le poste de pilotage handicape l’Abra Cadabra dans le rapide et technique.
Côté équipement, c’est du bon avec les suspensions Fox, dont une fourche F32 RL avec un axe de 15 mm, des roues et une transmission Shimano XT. Plus une cassette bas de gamme et un collier de selle indigne du prix. En selle, la position sympathique chère aux Kona n’est pas là. La forme du cintre est mal conçue. L’angle de selle de plus de 75°, très étonnant, surprend (cela fait penser au Rocky Mountain Altitude). Régler le Magic Link n’est pas si évident : il faut conserver 92 mm entre les axes des points de pivot et une précontrainte de l’amortisseur d’environ 25 à 30%. Allez, en selle pour vérifier si l’effet Magic donne des ailes au pilote. Au premier abord, on est surpris par le côté rude de la suspension en début de course. C’est le moins confortable du lot. A moins qu’on ne roule avec plus de précontrainte. A 35-40%, l’amorti est transfiguré. Par contre, il y a beaucoup d’inertie, phénomène amplifié par le faible rendement des pneus Kenda qui collent l’Abra Cadabra au terrain. Ce VTT n’est pas un foudre de guerre…
Relancer, toujours !
Dès qu’on appuie sur les pédales, en côte notamment, la biellette du Magic Link est poussé vers l’avant du vélo et neutralise en partie l’effet de pompage tout en laissant la suspension active sur les chocs. On sent bien la suspension se raidir, c’est assez surprenant. Les 75° de tube de selle deviennent un avantage lorsqu’il faut pédaler en force ou lors de montées longues et pentues. Dans ce cas de figure, la roue avant reste plus facilement au sol. Le Kona ne baisse pas les bras à la moindre difficulté mais il n’en est pas moins fatigant. Il faut constamment le relancer pour conserver de la vitesse. Il préférera les longues randonnées menées au train aux parcours rapides accidentés. Dans les phase de descente, le basculement du débattement est complètement indolore. Mieux : il surprend, au point d’autoriser de belles excentricités. Reste qu’avec ce poste de pilotage étriqué, il n’est pas facile d’exploiter les 150 mm de débattement. Le VTT n’est pas maniable en virage ni rassurant dans les courbes rapides. Un comble pour un Kona !
