Focus O1E Pro : Coup de cœur assuré !

Il y a un an et demi, nous avions découvert le Focus O1E sur les circuits détrempées de Morzine. Une rencontre qui avait pourtant sonné comme un coup de foudre. Il nous aura cependant fallu attendre longtemps pour en prendre le guidon sur notre terrain de jeu. Le charme a-t-il survécu à autant de mois d’absence ?

DR. N. Le Carré

PRIX:3799€, POIDS : 12,20 kg sans pédales en taille M , DEBATTEMENT av. : 100 mm | Déb. ar. : 100 mm, USAGE :  rando-sport, vallonné.

Il y a un an nous étions tombé sous le charme du Focus 01E, le fleuron tout-suspendu de cross-country de la marque allemande. Il faut dire qu’il y avait de quoi. Comment rester insensible à ce sloping prononcé du cadre, une véritable signature, avec ses lignes épurées dont la câblerie se dissimule dans ses entrailles. Bon, on est plus partagé sur la proue du vélo qui reprend la forme d’une flèche qui semble vouloir vous indiquer la direction à suivre. Après, force à de reconnaître que cela apporte sa pierre à l’édifice puisque cela génère un vrai gain en matière de précision, alors… Notez que le vélo est capable de recevoir un dérailleur avant comme sur le O1E SL (l’ancien Pro de 2016, le Pro actuel prenant la place du EVO de 2016… vous suivez toujours ?). Le montage d’une fourchette de changement de plateau passe par l’ajout d’une pièce supplémentaire qui vient se fixer sur le pontet du bras arrière. De quoi ne pas dénaturer les lignes du cadre lorsqu’il n’en est pas pourvu. Et puis il y a cette suspension arrière ultra compacte. La F.O.L.D Concept (Focus Optimized Linkage Design) a le principal avantage de localiser le poids au milieu du vélo, et au plus bas. En abaissant ainsi la charge, on obtient une meilleur qualité dynamique du vélo. Pas étonnant donc que le O1E soit réactif dans les changements de direction et se place facilement. L’autre avantage d’une telle suspension compacte, c’est qu’elle permet de conserver un maximum de rigidité latérale en limitant les bras de levier. Enfin,dernier point la suspension monopivot doté de biellette/basculeur, permet de laisser vagabonder l’imagination des ingénieurs au niveau du bras arrière puisqu’il n’a pas de point de pivot. Aussi sont-il partis de l’idée qu’un triangle arrière allégé, s’il est associé à un train roulant lui aussi du genre poids plume, est plus facile à mettre en mouvement, donc la suspension lira mieux le terrain. Ca c’est la théorie. Car en pratique, réussir à faire un triangle arrière léger et solide… ce n’est pas gagné. Les ingénieurs en ont fait d’ailleurs la dure expérience puisque la longue mise sur le marché du VTT que nous avions roulé à l’été 2016 en a été la sanction. Il semble que de nombreuses casses du triangle soient en cause… D’ailleurs, le modèle qui est aujourd’hui sur le marché n’est plus le même. Oh certes il lui ressemble comme deux gouttes d’eau, mais sur la balance c’est une autre histoire. Lors de sa révélation, le O1E faisait le fier avec un cadre annoncé à 1830 g sans l’amorto. Le modèle que nous avons aujourd’hui est plus proche de 2,1kg… Rien d’étonnant donc que le vélo affiche XX kg sur la balance dans cette version d’entrée de gamme. Est ce une raison pour ne plus être sous le charme ? Bien sur que non !

Toujours aussi joueur !

Les ingénieurs ont dessiné la suspension suspension arrière pour que le premier tiers (en gros jusqu’au point de précontrainte à savoir 25%) soit dégressif (c’est le mot à la mode). Comprenez que la suspension soit plutôt souple afin d’obtenir un maximum de motricité et de l’amorti sur les petits chocs. Ensuite, la courbe s’inverse pour obtenir plus de progressivité pour le vélo rester stable dans l’absorption des chocs ou dans les gros virages en appuis. Enfin elle se libère un peu pour vous permettre d’atteindre son débattement maximal. Là encore c’est la théorie car comme lors de notre première rencontre, la théorie du 25 % n’offre pas l’amorti attendu sur les petits chocs. Certes, dans ces conditions, il se joue du mouvement de va et vient de sa suspension lorsque le pilote se met en danseuse, mais niveau confort ce n’est pas ça. Alors un pur crosseur aimera les démarrages explosif à chaque coup de jarret, tendant la suspension pour procurer une motricité de tous les instants. Pourtant, déjà lors de notre première rencontre j’avais opté pour une stratégie du 30 % de précontrainte pour compenser ce qui pourrait être assimilé à un défaut pour qui envisage ce vélo sur les longues distances, mais cette fois amélioration du programme. L’idée c’est toujours de passer à 30%, donc mettre moins d’air (autour de 120 psi pour un pilote de 78 kg dans l’amorto Fox – nous étions à 150 psi avec le RockShox lors de sa sortie), mais de lui mettre une grosse cale afin de donner une courbe très progressive de la compression de l’air pour de ne pas aller trop vite en butée. Une solution que je n’avais pas pu mettre en place à Morzine. Si le vélo avait été déjà une révélation à Morzine, là il s’est sublimé. Enfin, si vous avez le bon goût de changer la potence trop longue pour une plus courte. Exit la 90, vive la 70 mm !

Malgré sa prise de poids au nom de la fiabilité, le O1E est une arme capable de vous envoyer en haut des sommets d’un simple claquement de doigt.

DR. N. Le Carré

Certes, la modification opérée sur l’amortisseur impose de se servir un peu plus du « blocage » de la suspension arrière pour réduire le pompage sur le plat lors de chasse au chrono. Heureusement la suspension n’est pas bloquée à 100% ce qui lui permet de profiter toujours de son excellente motricité. Pour le reste, le vélo est vraiment facile dans tous les segments de notre boucle test. Certes il demande un peu de poigne pour le maintenir sur la bonne trajectoire. La faute à la Fox devant qui n’est décidément pas un exempte de rigidité. Les premiers S confirme que le O1E est capable de tourner autour des arbres comme une danseuse étoile. L’aisance avec laquelle on peut le balancer de gauche à droite sans contrainte est tout bonnement jouissif. Le vélo est rivé au sol. Alors oui, les bases sont un peu longues dans ces circonstances, mais à la première descente rapide, toute défoncée soit-elle, vous ne le regretterez pas. La stabilité est juste parfaite pour débouler dedans sans avoir d’arrière pensées. Il faudra juste aider la fourche à encaisser les chocs (d’ailleurs nous avons ajouté une seconde cale dedans pour limiter l’arrivée trop rapide en butée), pour le reste, laisser le cadre vivre. Le juste calibrage de la rigidité entre le triangle avant et l’arrière permet au vélo de bien suivre le terrain, procurant un bon grip, et sans se dévier des trajectoires.

Après avoir fait sa connaissance il y a plus d’un an, et malgré ses quelques grammes pris au passage, mais pour une bonne cause (la fiabilité), le charme du O1E agit toujours. Il possède cette attirance inhérente aux objets d’exception, mais c’est aussi une remarque synthèse entre facilité de pilotage au quotidien, et efficacité pure lorsqu’il s’agit de lâcher les chevaux.

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L – Modèle d’essai : M – Cadre : Carbone – Fourche : Fox 32 Float SC – Amortisseur : Fox Float Elite – Freins : Sram Level TL, ø180/160 mm – Dérailleur avant : – Dérailleur arrière : Sram GX – Pédalier : Sram Stylo, 32 dts – Commandes : Sram GX – Cassette : Sram GX, 10/50 – Roues : DtSwiss M1900 – Pneus : Continental RaceKing, 29×2.20” – Potence : BBB, 90 mm – Cintre : BBB, 720 mm – Tige de selle : BBB, ø31,6 mm – Selle : Focus Race – GEOMETRIE Taille M : Tube supérieur : 600 mm – Tube de selle : 450 mm – Angle de direction : 69° – Angle de tube de selle : 74,5° – Bases : 445 mm – Empattement total : 1150 mm – Hauteur de boîtier : 328 mm – Reach : 435 mm – Stack : 605 mm.

Distributeur : Focus, Contact : www.focus-bikes.com

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STABILITE [star rating=”4″]
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On aime : Prise en main facile, Idéal pour le marathon, Confortable ous conditions
On regrette :Potence trop longue, Pneus bons mais trop exclusifs