Chemins du soleil : la liberté guidée

Envie de partir plusieurs jours à VTT ? Amateurs de raids, de traversées, d’itinérances, nous avons trouvé ce qu’il vous faut. Le crew Intense VTOPO s’est rendu sur l’inauguration des nouveaux tronçons des Chemins du Soleil entre Dignes et Castellane. Du grand VTT !

Mais revenons à notre inauguration. Le crew Intense VTOPO, que vous retrouvez tous les mois dans votre magazine favori arrive sur Dignes-les-Bains, en milieu de matinée. La ville, préfecture des Alpes-de-Haute-Provence est déjà bien animée. Nous sommes reçus par les protagonistes de cette inauguration : Gilles, Lionel, Manu, Maxime de la GTA, Mathieu du Conseil Général du 04, Eric, Philippe et Isabelle de l’ADT 04, Jérémie de la Communauté de Communes du Moyen Verdon, Martine de l’Office de tourisme de Dignes-les-Bains. C’est une réception sympathique, croissants frais, jus d’orange. C’est l’occasion de se présenter, de comprendre le fonctionnement de ces Chemins du Soleil et de voir le dynamisme de tout un territoire derrière le VTT. Après un repas léger, toute l’équipe se prépare. Nous ne sommes pas seuls pour cette inauguration. Il y a aussi des professionnels du coin et nos confrères d’O2 Bikers. En ce qui nous concerne, nous ferons bande à part pour nous concentrer sur les photos et le court-métrage (à visionner sur www.intense.vtopo.fr).

Calme et sérénité

Nous quittons Dignes-les-Bains sous un soleil écrasant. Point de printemps cette année, nous passons directement à la période estivale. Le départ est bucolique, le long du torrent des Eaux Chaudes. Après la traversée d’un pont, l’itinéraire balisé grimpe dans un joli vallon boisé. La partie terminale emprunte un joli single terreux pour atteindre le pas d’Entrages à 1 200 m d’altitude. La vue est splendide sur la vallée, avec en toile de fond les sommets dignois. Les petites plaques rouges qui font office de balises indiquent une belle descente sur le hameau d’Entrages. C’est parti pour une partie plaisir. Un trail rapide, à peine caillouteux. Plus bas une petite épingle technique et on remet le couvert pour une longue traversée descendante jusqu’au hameau niché au pied d’une butte herbeuse. L’endroit est magique, le temps s’est arrêté ici. Calme et tranquillité. Nous prenons un peu de temps à la fontaine d’Entrages. L’eau fraîche sort d’un bec sculpté en métal. C’est un privilège de pouvoir boire ainsi. Quelques anciens, assis sur des chaises, contemplent nos bikes Intense. Ils se disent qu’il est bien loin le vélo de leurs débuts ! Nous poursuivons notre périple pour atteindre une zone de terres noires, appelées aussi roubines ou dos d’éléphants. Ce sont en fait des marnes qui offrent un contraste saisissant entre le vert éclatant de la végétation naissante du printemps et le gris métallique de ces terres. Bien entendu, traverser à VTT ce genre de zones est un véritable plaisir. Le ride est ludique et souple.

L’heure tourne et il faut filer à notre campement du soir. Le reste de la troupe a du déjà atteindre le gîte et doit déguster un bon apéro. Mais la lumière est encore magique quand nous arrivons au petit hameau de la Clappe. Nous sommes ici sur les traces de Napoléon Bonaparte qui a emprunté une partie de notre cheminement lors de son retour de l’Ile d’Elbe, difficile de ne pas s’attarder. Encore quelques photos sous un soleil couchant et nous pénétrons dans la salle commune où toute une série de petits apéritifs faits maison nous attendent. L’accueil est chaleureux et le repas s’annonce bien ! Nous prenons place dans nos chambres et constatons que nous avons deux lits pour trois ! Certains auront une intimité particulière ! Après une bonne douche, nous nous installons à table pour une farandole de plats généreux et savoureux. Nous faisons tirer un peu la soirée puis tout le monde regagne sa chambre. Nous constatons que la lune est pleine ce soir. Comme le crew n’est jamais fatigué (!), nous ressortons vers 1h du matin pour tenter une série de cliché. Mais après de multiples essais pour trouver le spot idéal, il faut se rendre à l’évidence. Trouver LE bon coin quand on ne connaît pas le secteur et de nuit, c’est une mission impossible. Nous rentrons nous coucher, le réveil est calé sur 6 h 30…

Panorama exceptionnel

Après une courte nuit, nous savourons le petit déjeuner encore une fois à la hauteur de l’accueil : pain traditionnel, confitures et yaourts maisons… Mais la météo n’est pas à la fête. Le ciel est bouché, gris, peu engageant. Malgré ça, la motivation reste intacte car le brief de ce matin laisse présager un trail d’anthologie. La première partie est sympathique, roulante, idéale pour s’échauffer. Nous profitons de la vue sur les environs, traversons encore quelques roubines. Le balisage est pertinent : discret et suffisant. Nous poursuivons longuement. Après avoir basculé de l’autre côté du col de la Cine, nous jouissons d’un vue exceptionnelle sur toute la vallée et sur la réserve géologique située juste en face. Le tracé est différent de la veille. Le décor est plus encaissé, plus sauvage. Le clou de cette descente reste la clue de la Peine. L’eau a creusé ici une vallée perpendiculaire à l’axe calcaire de la montagne. C’est comme un coup de couteau dans la roche, une entaille vive et saillante au fond de laquelle coule avec furie le torrent des Gypières. L’homme a marqué son empreinte dans ce cadre minéral en taillant un petit tunnel au XIXe siècle. Cela permettait le passage de convois plus importants. Désormais, il n’y plus que des randonneurs à pied ou à VTT qui se risquent dans ces gorges. Plus bas, on louvoie à travers les pâturages. Ici et là quelques troupeaux de moutons jalonnent la progression bien gardés par des patous aux aguets. Méfiance avec ce genre de chiens. Mieux vaut descendre de vélo et tenter la diplomatie. Ils sont là en tant que gardien et prennent leur rôle très à cœur. Et vue la taille de la bête, une attaque serait bien délicate…

Rapidement, on atteint le gîte des Robines, dans le hameau de Plan de Chaude. On s’attable, le repas du jour : une daube provençale… Autant dire que la digestion se fera sur le vélo… Succulent mais pas très adapté à la pratique sportive. Nous sommes pressés de découvrir la suite avec notamment le sommet de la montagne de Maurel. Ce superbe belvédère propose une descente exceptionnelle de presque 900 m de dénivelé négatif à travers bois. C’est sur ce trail que passent les Chemins du Soleil… Un itinéraire vraiment exceptionnel et conçu pour les amateurs de belles traces. Après un rapide tour d’horizon, nous traversons les grandes prairies sommitales pour dénicher l’entrée du single. C’est sous les pins que commence le sentier. La pente est raisonnable, c’est très roulant. De nombreux virages viennent pimenter le tout. Le terrain est smooth, les appuis sont exceptionnels. Narbaix, le spécialiste du drift, s’en donne à cœur joie et couche le vélo dans les courbes. Plus bas, on rejoint une large piste que l’on suit sur 200 m. On plonge à nouveau dans la forêt via un single magique. Les courbes s’enchaînent, plusieurs épingles suivent. Un terrain joueur comme on en rêve. Encore plus bas, on coupe à nouveau la piste. Une longue traversée légèrement ascendante surplombe le torrent de l’Issole. C’est beau, frais et bucolique. Une dernière belle descente rapide et étroite, une traversée d’un petit ravin et on rejoint la route au niveau d’un grand parking boisé. C’est avec un grand sourire que nous prenons le temps de nous remémorer cette descente. Nous regagnons Saint-André-les-Alpes, ville toute proche et le joli lac de Castillon. La suite du programme doit nous emmener jusqu’à Castellane tout en surplombant ce magnifique lac tout en longueur. Encore du ride mémorable…