Canyon Grand Canyon AL 6.0 : Le chrono mais pas le plaisir…

Proposé à un prix imbattable, comme toujours chez Canyon, le Grand Canyon Al 6.0 propose un programme de roulage vaste. Dommage qu’il ait oublié le confort et le plaisir…au profit d’un rendement bien présent, lui.

Autre détail esthétique : le passage des gaines de dérailleurs à l’intérieur du tube diagonal donne une ligne épurée au Grand Canyon AL 6.0. Génial ! Le matos greffé sur ce VTT est un panachage de marques connues pour leur fiabilité et le bon fonctionnement de leurs produits. Toute critique négative est vaine… Le VTT qui vous est livré ne demande que peu de connaissances mécaniques pour être enfourché et la qualité de l’assemblage inspire confiance. L’ajustement de la selle se fait grâce à un levier très ergonomique. Les mains trouvent leurs appuis naturellement sur le guidon semi-relevé Iridium. Pas besoin de tourner autour du pot : on sent bien que ce VTT est fait pour mettre les gaz mais que le côté fun n’est pas au rendez-vous. Tous les vététistes passés à son guidon ont rapidement eu la même impression : on avance mais on s’ennuie…

Pourtant, le rendement est là. Avec ses 11,30 kg, il ne se fait prier pour afficher un 35 km/h dans de bonnes conditions. Les accélérations ne sont pas énormes, peut-être à cause d’une géométrie trop sage. En tout cas, les pneus ne risquent pas de ralentir la moyenne horaire. Bonjour le roulage facile ! Il faudra être prudent au passage de pierres coupantes, d’épines et de boue, l’arrière étant sujet à des crevaisons répétées. La liaison entre les deux forêts qui servaient de terrain de test a été abordée avec vent de face. On se recroqueville derrière le guidon et ça passe sans trop d’efforts. Ce chemin empruntait en partie une ancienne voie romaine. A l’époque, la notion de confort n’était pas d’actualité.

C’est paareil avec le Grand Canyon ! Les faibles diamètres des haubans laissaient présager une certaine facilité à filtrer les grosses vibrations. Il n’en est rien. Les chocs sont transmis directement aux vertèbres. «Grand Canyon» est synonyme de «grands espaces» et ça tombe bien. Cet AL 6.0 préfère les longues chevauchées (vous apprécierez le très bon rendement des roues) que les petits chemins perdus. S’il ne se révèle pas très maniable, il demeure un VTT facile à piloter et rassurant. Il faut simplement garder de la marge, comme avec la majorité des VTT crosseurs, dès que l’on va vite en descente ou quand on aborde un virage. En côte, il faut se placer sur le bec de selle pour garder de la motricité et envoyer de la puissance mais tout se fait dans la rapidité. Doté d’un excellent rapport qualité/fabrication/prix, ce crosseur pourrait devenir un super randonneur avec un peu plus de confort. Quant au plaisir, il a purement et simplement été oublié…