Cannondale Trail SL 5 : un Trail qui secoue fort

Fini l’élitisme de la marque spécialiste de l’aluminium. Les américains ont voté Obama, la preuve de la démocratisation passe par le Trail.

Amusant à emmener, le Trail manque de confort

Le cadre est toujours en aluminium, avec un sérieux dans sa fabrication que ne dément pas la qualité des soudures qui, si elles ne sont pas polies, demeurent impeccables. Comme ses grands frères rigides, la série Trail adopte la technique SAVE sensée améliorer le confort, grâce à des bases et haubans applis au centre pour offrir de la flexibilité. La géométrie a aussi été travaillé pour être plus ludique. Coté matos, pas de quoi délirer, normal, mais de bon choix, puisque c’est le VTT le plus léger du match. La position est parfaite, entre performance et facilité à tourner sur les petits chemins. En action, cela se vérifie immédiatement. Aucun temps d’adaptation, le Trail SL 5 est un vrai jouet avec une géométrie qui reste très franche sur l’angle, qui n’a pas tendance à élargir la trajectoire, et qui reste stable. Les accélérations sont canons, gratifiant d’aucunes pertes de d’énergie. En cote, il suffit de quelques tours de pédales pour recoller en un rien de temps le VTT qui nous précède. Très grisant tout ça. Amusant, décollant facilement au moindre obstacle, rassurant à l’attaque, le Trail aurait pu gagner face aux autres si nos terrains étaient constitués que de larges allées cavalières et autres chemins lisses.

Malheureusement nous sommes bien loin de ce type de sentiers, et du coup le tableau s’est ombragé dès l’arrivée de premières pierres et racines sous nos roues. Et nous avons compris ce qu’était la technique SAVE. Sur nos terrains, c’est SAVE qui peut nos vertèbres, tellement ce VTT est inconfortable. Peut être une fois habitué à son Trail, cela peut passer, mais interdit de monter sur un autre vélo, sous peine d’avoir de grosses interrogations sur le bien fondé du SAVE. Pour ne rien arranger, la fourche RST Omega TNL n’a pas le défaut de manque de retour des concurrentes, elle, c’est à la compression qui fait «clong». Pour résumer, dès que le terrain devient franchement caillouteux, on baisse la cadence pour amortir avec les bras et jambes. Tandis qu’en descentes techniques, on reste prudent sous peine de pertes de trajectoires. Seule solution : monter des pneus plus larges pour compenser ces défauts.