Specialized a lancé le Carve 29 il y a deux ans. En 2014 il devient le Crave. Une nuance qui reflète quelques modifications sur le vélo préféré de Ned Overend qui se destine aux coureurs occasionnels pour la version Crave Pro 29.
Un peu de portage, et on arrive enfin après plus d’une heure d’ascension aux 3 700 m d’altitude du sommet. La descente, dans sa première partie, se fait en hors-piste, dans une herbe épaisse et dense qui “accroche” la roue avant lorsqu’on tourne serré à basse vitesse. C’est là qu’on sent un avant très imprécis et une roue qui ne répond pas instantanément. Piste rapide puis roulante et technique pour finir, un régal quand même et un comportement pas pire, mais largement perfectible et pour ça, j’ai ma petite idée. Ayant remarqué une différence notable de tension entre les rayons de la roue avant et ceux de la roue arrière qui pourrait expliquer beaucoup de choses, je me mets en quête d’une clef à rayon pour tenter d’équilibrer les Stout SL. Un peu compliqué parce que les techniciens qui me regardent comme un extra-terrestre s’opposent à cette modification. Je tombe par hasard sur Todd et Samuel respectivement responsables du développement de ce vélo et responsable marketing qui font intervenir sur le champ monsieur “Roval”, même si en fait les roues Stout SL sont plus des roues Specialized que des roues Roval dont on oublie parfois qu’elle est une marque dissociée de la marque Specialized. L’idée est d’augmenter la tension de l’avant et la réduire derrière. Opération réglée en trois minutes, c’est reparti pour un petit tour de contre-test. D’emblée le vélo semble très souple derrière avec 1,8 bar. Je remonte aux 2,2 bars du départ. Cette fois, même avec cette pression, confort et motricité retrouvent un niveau bien plus significatif avec la sécurité pour éviter le pincement en descente. Non content d’améliorer très significativement ces deux premiers points, la roue arrière retrouve aussi un peu de vie et le vélo du dynamisme. Pour l’instant l’opération est criante de réussite. Déjà dans la côte, en position debout, l’avant semble aussi avoir une bien meilleure réponse, mais c’est en attaquant la descente et ses virages serrés que la confirmation finale est sans appel. Ces quelques tours de clefs à rayon ont redonné au vélo son véritable tempérament. Celui d’un vélo bon marché certes, mais qui est largement capable de produire un bel effet dans la plupart des situations en VTT. Une nouvelle fois on se rend compte que ça tient parfois à peu de chose. Specialized a promis d’améliorer le contrôle de la tension des rayons sur ces roues qui restent, quel que soit leur prix et comme toujours, l’âme du vélo.
