Ibis Ripley : ça valait le coup d’attendre !

Cela fait six ans qu’Ibis travaille sur une version à excentrique de la suspension arrière DW-Link. Et le résultat sort finalement en 2013 sur ce tout nouveau Ripley, le premier tout-suspendu en roues de 29 pouces de la marque californienne.

Pureté et technicité

L’utilisation des deux excentriques permet à ce Ripley d’obtenir le titre du tout-suspendu aux lignes les plus épurées. Techniquement il utilise pas mal de solutions techniques intéressantes, comme la fixation du dérailleur avant Direct Mount sur le bras arrière. Cette dernière permet d’offrir une connexion plus directe entre bases et haubans… et un arrière plus rigide. Côté poids, le Ripley est annoncé à 2,35 kg avec amortisseur arrière Fox RP23 CTD. Il est doté de passages de gaine en interne au niveau de la partie avant, d’une douille de direction conique, d’un boîtier de pédalier BB92, d’un axe arrière RockShox Maxle en 142 mm, d’une patte de frein à disque Postmount 160 mm et de passages de gaine pour tige de selle télescopique.

Quid de la géométrie ?

Ce que la majorité des gens recherchent sur un 29 pouces, c’est retrouver les sensations de leur 26 pouces mais avec les avantages des grandes roues. C’est pourquoi Ibis a conçu la géométrie du Ripley la plus proche possible de celle d’un 26 ». Les bases et la hauteur de la douille ont été raccourcis au maximum et le boîtier de pédalier abaissé. Seul le tube de selle a été allongé et l’angle de direction ouvert (70° avec une fourche en 120 mm et 68,5° avec une 140 mm).

Une journée avec Scot Nicol

Rendez-vous est donné à Santa Cruz dans les locaux d’Ibis, pour une journée de prise en main de ce tout nouveau Ripley. Sur place je retrouve le légendaire Scot Nicol (à lire, son interview dans ce même numéro) qui va nous guider durant cette journée. Avouez que rouler sur un des vélos les plus attendus du moment, avec comme guide un des pionniers du VTT sur les plus beaux sentiers de Californie, il y a pire comme job. Nous sommes aussi accompagnés de locaux qui s’occupent de l’entretien des trails et qui vont nous faire découvrir le nouveau « Flow Trail » qu’ils sont en train de finir. J’opte pour un Ripley en taille L, monté avec une potence en 70 mm. Une fois le réglage des suspensions effectué, on part en direction de l’Université de Santa Cruz avec une « petite » ascension de quarante minutes. On démarre par une piste qui longe l’océan avant d’attaquer la montée par un sentier forestier. Je conserve les suspensions complètement ouvertes et même dans cette configuration le Ripley est un sacré bon pédaleur. On poursuit l’ascension par un sentier plus étroit et truffé de quelques belles racines. Rien de bien méchant au guidon du Ripley, car ses grandes roues et sa motricité permettent de faire abstraction de ce genre de détails en montée ! Et puis sa géométrie permet de bien charger l’avant du vélo en côte, tandis que l’arrière motrice sans broncher. On arrive finalement au point culminant de notre sortie, les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer.

On part sur un sentier rythmé où s’enchaînent pif-paf, appuis, ruptures de pente et coups de cul. Je roule avec les suspensions en mode Trail afin de conserver une bonne assiette, et la première chose qui me surprend, c’est la vivacité avec laquelle ce Ripley se pilote. J’ai roulé avec pas mal de tout-suspendus en 29 pouces et celui-ci est certainement un des plus ludiques et faciles à piloter que j’ai pu essayer. Le final de la sortie sur le « Flow Trail » qui enchaîne virages relevés, whoops et zigzag entre les arbres me confirmera cette impression. Le Ripley fait partie de la nouvelle génération des tout-suspendus en 29 pouces en conjuguant performance et plaisir de pilotage. Des sensations confirmées par une belle descente d’une dizaine de minutes où le Ripley fait vraiment bien le job dès que l’on commence à entrer dans le cassant. C’est là que j’aurais vraiment aimé pouvoir l’essayer avec une fourche Fox 34 en 140 mm de débattement et de vraies roues, car je dois bien avouer que dans la zone la plus rapide et la plus défoncée de cette descente, l’avant du Ripley est devenu nettement plus flou à piloter, d’où la nécessité d’avoir de bonnes roues, un peu plus d’angle de direction et une fourche un peu plus rigide. Au passage, le Ripley que j’ai testé est monté avec un cintre « maison » en carbone dont le galbe m’a particulièrement convaincu sur un 29 pouces (740 mm de large et deux shapes disponibles). Au final, je repars de chez Ibis et de cette journée de ride en me disant que ça valait vraiment le coup d’attendre. Le Ripley est une sacrée réussite car il allie parfaitement performance, rigidité, confort et plaisir. En clair, tout ce que l’on attend d’un vrai et bon VTT !