Votec VX120 Pro : Une sacrée gueule !

Après quelques années chaotiques, Votec est de retour grce à un rachat providentiel. Mais que reste-t-il de cette marque mythique des années 90/2000 ? C’est ce que nous avons voulu savoir en faisant goûter la boue au nouveau VX120 Pro.

Vivace le bougre !

Premier constat en selle, le cintre FSA, on aime, ou on déteste… Pour ma part, je fais partie de la seconde catégorie. Ce n’est pas tant sa largeur qui est à blâmer (680 mm tout de même), mais plus sa courbure qui ne va pas à tout le monde. Allez, hop, on le change. Second constat, la position du pilote sur le vélo. Le VX120 que nous avons en test ici est un taille M (46 cm), taille qui est pile poil pour mon petit gabarit (1,71 m). Or si je suis les conseils diligentés sur le site Web vendeur, il me faudrait un S. Alors si généralement, je roule effectivement sur un S, avec ce Votec, il me faut un M tant il taille court en tube supérieur ! Si vous prévoyez son achat, faites bien attention. En tout cas, ce que laissait présager la géométrie en statique du vélo, se confirme sur le terrain. La boîte de pédalier est haut perchée pour un 120 mm de débattement et avec ce triangle avant court, on se sent vraiment haut. La tête du pilote a presque la vue plongeante sur la roue avant. Plus surprenant encore, l’angle de la direction paraît plus fermé qu’il ne l’est. Est-ce le fait d’avoir beaucoup roulé ces derniers temps en roues de 29 pouces ? Toujours est-il que si la position est parfaitement calibrée pour le pédalage, en revanche, elle suppose de piloter en arrière dans la pente. Impossible de se placer en force sur l’avant. Finalement, un petit 68° plus proche d’un 67° aurait été parfait, en plus cela aurait peut-être évité à la fourche de s’enfoncer exagérément lors des charges sur l’avant. En tout cas, avec cette direction, on peut dire qu’à basse vitesse, le Votec tourne dans un mouchoir de poche. Par contre, il faudra comprendre le mode d’emploi dans les enchaînements de virolos pris à pleine vitesse sous peine d’aller à la faute. En effet, avec cette direction vive, le vélo engage trop vite, et l’on a vite fait de finir trop tôt dans la courbe intérieure, limite de finir avec la roue à 90°. La solution consiste alors à pencher plus le vélo dans le virage et moins agir sur le guidon. On passe alors plus en force de l’arrière que l’on n’hésitera pas à balancer d’un coup rapide de frein. D’ailleurs à ce petit jeu, les Formula RX montés sur ce modèle sont aux anges. Puissants, mais manquant de progressivité, ils ne nous ont jamais fait défaut ici. Les glissades forcées des roues dans les virages deviennent alors la règle pour qui veut passer vite.

Du pur pilotage

Dans le rapide, le vélo avec son pilote haut perché, ne se classe pas en tête des VTT stables, mais plutôt des vélos très joueurs. On passe son temps à chercher les racines qui pourraient se transformer en tremplin tant il est agile ! Et hop un X-up par-ci, un table top par là ! En termes de rendement, ce n’est pas très efficace, mais au moins, on s’amuse ! De toute façon, avec un boitier de pédalier si haut, impossible de lui demander de passer à fond dans la pente, surtout dès que ça tabasse. La fourche avale son débattement dès les chocs intermédiaires et sur les gros freinages, et la position finalement adoptée du pilote vers l’arrière, allège beaucoup trop la direction pour se sentir en confiance. On préfère donc prendre son temps en s’amusant. En relance, le Votec n’est pas à la peine, bien au contraire. C’est une petite boule de nerfs. En tout cas tant que l’on reste assis en selle (ça tombe bien la Fizik Tundra 2 est parfaitement conçue). En effet, la moindre sollicitation debout sur les pédales gratifie d’un pompage excessif. Il faudra alors avoir recours au Propedal (manette bleue sur l’amortisseur) pour durcir la compression lente. D’ailleurs, à part en descente, nous l’avons toujours laissée enclenchée sans que cela ne dégrade outrageusement le confort de la suspension arrière. En côte, la motricité est bien là, avec toujours cet impératif de rester en selle, donc le bec est d’ailleurs bien large pour un bon appui. ça tombe bien puisqu’avec ce tube supérieur court, le vélo manque de stabilité dans l’exercice. Avec ce nouveau VX120, Votec dévoile un vélo bien vivant, avec lequel on peut envisager de s’inscrire sur des marathons, tant le confort est au rendez-vous. Son prix très compétitif le place comme un sérieux concurrent à Canyon, même si ce Votec pêche sur certains détails (absence d’un déraillleur Shimano Shadow+ et géométrie très typée made in Allemagne…).