Nakamura Complite Team 120 : crosseur émérite mais pas seulement…

Avec sa gamme Complite déclinée en 120, 140 et 160 mm pour le millésime 2012, Nakamura offre un choix de base suffisant en fonction du type de pratique. Focus sur le crosseur de la famille.

Une vraie performance

Le démontage/remontage du vélo l’a montré, la gaine est parfaitement guidée. Le bras arrière relève d’une toute autre complexité liée à la rigidité difficile à obtenir sur ce type de structure. Moulé d’un côté autour d’une masse en polyuréthane “créant le vide” par son poids négligeable, le Linkage est ensuite assemblé et collé à l’autre partie qui est réalisée d’un seul bloc rassemblant pattes, bases et haubans. La jonction avec le triangle avant est assurée par deux gros roulements qui supportent toutes les contraintes. On arrive à 2 108 g le cadre totalement nu, plus 246 g d’amortisseur. Côté équipement, il bénéficie d’une sélection judicieuse qui privilégie les postes essentiels tels que fourche et amortisseur, les roues avec les excellentes Shimano XT de cross chaussées de Continental Supersonic. Le reste de la panoplie tient la route, mais sans effet bling-bling. C’est ce qui permet à ce vélo d’afficher ce prix défiant les meilleurs spécialistes en matière de rapport prix/ équipement. Sur une base de cadre carbone exclusif, c’est une performance en soi !

Malgré une taille M qui donne une position un peu courte pour mon mètre quatre-vingt cinq, la position n’est pas si mal. Sur une taille L, seule le top tube et l’empattement auraient varié de 25 et 26 mm, la hauteur du poste également un peu basse aurait été la même puisque quelle que soit la taille S, M ou L, la colonne est figée à 120 mm. Un compromis qui type différemment chaque taille. Le S sera plutôt “rando” alors que le L sera clairement racing. Le premier roulage aura montré que les pneus en 26×2.0 sont probablement indiqués pour des terrains roulants et peu accidentés, mais pas pour les chemins techniques et pierreux (et encore, en pilotant light). Le ressenti de ces premières heures est ambigu, mêlant la stupéfaction d’un rendement, d’une tonicité hors norme à une suspension donnant le sentiment de ne pas pouvoir être exploitée malgré les 25% de précharge, le tout empreint d’une certaine fermeté reléguant la notion de confort au second plan. Heureusement que la très singulière assise des selles WTB offre une interface de premier choix en la matière. Qu’à cela ne tienne, les pneus Continental Race King sont aussitôt remplacés par des Mountain King 26×2.2 Protection (montés en tubeless grâce aux jantes Shimano XT compatibles) certes un peu plus lourds et moins performants en rendement pur mais bien plus seyants aux 120 mm de débattement du Complite. Dix Psi de moins dans le Monarch RT pour passer à un petit 30% de précontrainte et c’est reparti. Le résultat est sans appel : le Complite 120 gagne sur tous les terrains ou presque.

Confort et motricité

Si les sensations en rendement pur sont un peu moins prononcées, il garde tout le punch et la tonicité de son petit cadre compact, mais gravit un échelon notable en confort, en motricité, et dans la sécurité perçue en courbe… Cette modification permet surtout d’attaquer sereinement dans les pierres. Dans ces conditions, les joints rouges affichent enfin une utilisation intégrale, devant comme derrière, des 120 mm. L’autre perception est liée à une maniabilité qui prend un peu trop l’ascendant sur sa stabilité. Normal, avec 69,5° d’angle. 69 voire 68,5° donneraient une bien meilleure balance. Le Complite 120 est bien un allié en descente, il a juste une personnalité bien trempée mais il se révèle, ainsi chaussé, vraiment plaisant et efficace à piloter. N’oublions pas qu’il a pour vocation première d’optimiser la puissance musculaire… Ce qu’il fait divinement bien. Les roues se marient parfaitement avec les caractéristiques mécaniques du cadre qui restitue de façon optimale l’énergie. La sensation d’accélération est notoire et il n’est nullement besoin pour ça de fermer la mollette dorée de l’amortisseur pour accentuer la plateforme. Même ouverte au maximum, pas ou peu d’oscillation liée au pédalage, confort, amortissement et motricité en plus. La transmission 2×10 est toute indiquée sur cette version et même dans les portions les plus raides les qualités intrinsèques du vélo ne donnent pas l’impression d’avoir trop gros. Finalement, plus les jours ont passé, plus le seul regret aura été ne n’avoir pu l’essayer dans la taille au-dessus, puis de le restituer à la marque encore sous le choc qu’il n’affiche que 1 999,95 € avec pédales SPD Shimano s’il vous plaît !