Le Mont Faron : Entre mer et montagne

Lorsqu’il fait mauvais temps sur toute la France, que le moral est dans les chaussettes, sachez qu’il existe une ultime destination pour faire le plein d’énergie ! Suivez les éditions VTOPO à l’assaut de cette vigie toulonnaise.

Avant d’aller plus loin, il est nécessaire d’effectuer un petit rappel sur le Mont Faron. Du haut de ces 563 m, cette forteresse calcaire se dresse au Nord de Toulon, dont les derniers quartiers viennent mourir sur ses pentes. Le Mont Faron offre une protection solide au Mistral et une vue exceptionnelle sur toute la rade toulonnaise et la région. Il fait partie d’une ceinture rocheuse de plusieurs kilomètres de long qui s’étire des portes de Bandol jusqu’à quelques encablures de la ville d’Hyères : Gros Cerveau, Bau de Quatre Auros, Mont Caume, Coudon… C’est ainsi un formidable terrain de jeu pour les Toulonnais, avec un versant sud qui offre de multiples possibilités, souvent très rocailleuse ! Avant de devenir un spot de détente des toulonnais, le Mont Faron servait de vigie. Les multiples forts témoignent de cette activité de surveillance et défense. Neuf fortins sont implantés ici et là. Celui de la Tour Beaumont construit en 1845 a été aménagé en Musée Mémorial du Débarquement des alliés en août 1944.

Une vue époustouflante en haut

Cerise sur le gâteau, le Mont Faron est desservi par une petite route goudronnée ouverte à la circulation publique, mais aussi d’un téléphérique dont nous atteignons la gare de départ vers 8h30. Nous attendons alors sagement l’ouverture de cette remontée mécanique. La cabine, d’un rouge éclatant, affiche un look rétro assez plaisant. Après les essais de sécurité réalisés avant l’ouverture au public, nous embarquons les premiers dans le téléphérique avec nos Intense. Il faut impérativement les mettre en position verticale pour rentrer tout ce petit monde. Nous prenons le chemin du sommet. En quelques minutes, nous atteignons la gare d’arrivée. Depuis le 12 juin 1959, des milliers de personnes ont déjà été transportés jusqu’ici. C’est un des rares téléphériques urbains ! Tout en haut, la vue est époustouflante… Pas un brin de vent, un ciel bleu azur et une température forte agréable…

Nico et Narbaix s’équipent et tout le monde trépigne d’impatience. Après avoir mis les protections de rigueur, nous attaquons la première descente. Avant de venir ici, il faut savoir que tout n’est pas recommandé. En effet, certains sentiers ou chemins ne sont pas véritablement ouverts aux VTT. Il est alors préférable de respecter ces préconisations afin que tout le monde puisse continuer à rouler sur le Faron. Cette première descente est facile. Un single un peu large avec une vue panoramique exceptionnelle. Les premières lignes droites offrent de belles pointes de vitesse. Dans une épingle large, Narbaix couche son Uzzi, pendant que Nico lui fait l’inter’. C’est parti pour un tirage de bourre ! Tout ce petit monde repart en relance dans la prochaine ligne droite.

Le tracé est superbe, facile, idéal pour se mettre en jambes. Ca descend à vive allure. La visibilité est bonne, aucune chance de surprendre un piéton, on peut lâcher les freins. Plus bas, nous quittons la garrigue pour pénétrer dans les bois. Le single se poursuit par un joli goulet encaissé suivi d’une pente raide. Nico qui est toujours devant, jette son 951 dans le single, talonné par Narbaix. La descente se termine lorsqu’on rejoint la route goudronnée qui longe le bas du Faron. En quelques minutes de pédalage, nous atteignons la gare du téléphérique. Et une première descente d’avalée. Chaque rotation donne droit à un dénivelé négatif d’environ 400 à 450 m. Il faudra toujours envisager de pédaler pour revenir au pied.

Des tracés variés

Pour notre seconde descente, nous avons prévu un single situé de l’autre côté du Faron. Nous empruntons alors la route sommitale et quelques vagues chemins qui nous mènent au Zoo. Là aussi, il faut pédaler, la crête n’est pas toute plate et la partie orientale du Faron est plus élevée que l’occidentale, lieu d’arrivée du téléphérique. Nous atteignons le fort de la Croix Faron. La vue se dégage vers l’Est avec les îles de Porquerolles et de Port Cros. Nous profitons de cet instant pour savourer une Mule Bar, au soleil, face à la mer. La pause dure quelques minutes et nous voilà repartis dans cette nouvelle descente. Après un début défoncé et déconcertant, nous enchaînons un single très ludique le long d’une crête en direction d’un nouveau fort. Les passages sont superbes, parfois étroits, souvent terreux. Nous enchaînons quelques buttes qui donnent l’impression d’évoluer sur des montagnes russes. Après avoir contourné le superbe édifice du Fort Faron, nous poursuivons la descente. Le single est très rapide, une grande ligne droite autorise une vitesse débridée. Plus bas, nous jetons les bikes dans un sentier terreux, 2 traces sont possibles.

Nico prend à gauche, Narbaix à droite. Après 2 petits sauts, Nico est obligé de coucher le 951 pour enchaîner le gros virage droite qui suit. C’est à ce moment là que dans un transfert Narb repasse devant. Le terrain est joueur, c’est un régal. Ce spot est une véritable révélation. Nous terminons cette seconde descente. L’heure tourne car nous faisons pas mal de photos et avons profité de faire quelques vues animées. La vidéo sera disponible très prochainement sur le site du crew. Nous avons le temps de faire une nouvelle descente. Rebelotte. Le téléphérique nous dépose au sommet du Faron et nous choisissons la descente la plus technique de la face. Dans le nouveau VTOPO Var qui décrit de nombreux itinéraires VTT, à paraître en avril, il y a un passage V6. Narbaix veut s’y frotter. Nous attaquons directement la descente depuis l’arrivée du téléphérique. Après un départ facile, nous nous embarquons dans une zone raide et caillouteuse. Le terrain est très piègeux, il faut rouler sur des œufs sans toutefois trop jouer du frein avant… C’est très tendu.

Un spot à découvrir

Plus bas, un beau single dans un lit de caillou nous attend. Une marche de plus de 1 m marque la dernière partie. Après avoir rejoint un large chemin que nous descendons, nous plongeons à nouveau dans la dernière partie. Narbaix attend toujours ce passage en V6 et il faudra atteindre les derniers mètres du sentier pour arriver sur l’obstacle. Au détour d’un goulet boisé, presque cachée, une dalle d’une bonne dizaine de mètres de haut attend bien sagement le rider téméraire. Autant dire que seule l’élite du VTT peut franchir cette difficulté. A ce jeu-là, Narbaix excelle. Il étudie le passage et cette dalle entrecoupée de marches traîtresses. De plus, le départ est étroit, technique, il n’est pas possible de s’équilibrer sereinement. Une courte concentration et c’est parti pour la dalle. Narbaix franchit cette difficulté avec une maîtrise déconcertante. Il confirme la cotation V6 de ce passage et refait même un second franchissement pour le fun. Nous sommes médusés. C’est sur cette dernière image que nous terminons notre journée varoise. Le Mont Faron, un spot incontournable !