Lapierre Zesty TR 4.9 : un zest de fun !

La famille Zesty TR vient se glisser entre le Zesty très typé gros all mountain et le XR plutôt orienté cross-country. Avec 130/120 mm, il boxe en catégorie trail avec son cadre décliné du Zesty AM et, dans cette version milieu de gamme, semble bien aguicheur dans sa livrée vert d’eau. Mais le plumage et le ramage sont-ils raccords ? Pas de soucis, je me suis dévoué pour aller vérifier !

Prix : 2 499 € / Poids :15,5 kg / roues : 5,4 kg / Déb. av. : 130 mm / Déb. ar. : 120 mm / Pratique : rando sportive, trail, all mountain

Sitôt sorti du carton, je me suis dit deux choses (oui, c’est une habitude) : en premier lieu qu’il était vraiment canon côté look ! Il n’a rien à envier à des versions plus élitistes et franchement, il fait un effet bœuf, comme on dit. Deuzio : il fait son poids l’animal ! En traction pour le sortir de son carton, j’ai eu l’impression d’être à la salle ! Bon, ne tirons pas de conclusions hâtives, on verra.

Tour du propriétaire

Le Zesty TR 4.9 est habillé d’un cadre en aluminium, directement dérivé de celui du AM dont il reprend aussi la cinématique en offrant ici 120 mm de débattement et 130 mm devant avec la RockShox 35 Gold RL. On est ici sur un châssis fiable et éprouvé donc. Pour les amateurs de chiffres, on notera le reach assez long de 475 mm (taille L) avec une douille de direction à 66° et un tube de selle à 75,6° : l’avant est donc bien posé pour assurer une bonne stabilité et l’arrière aussi, surtout qu’avec ses bases très courtes à 428 mm, ce TR 4.9 devrait se montrer assez réactif ! Notre modèle se situe en milieu de la gamme et on note le panachage de la transmission avec du Sram NX, GX et SX : plus hétéroclite, tu meurs. Mais le groupe Eagle 12 vitesses fonctionne, même si une certaine homogénéité aurait été appréciée. La fourche RockShox 35 Gold RL est dans la logique de la gamme d’équipement et ses 130 mm sont bien accordés à l’ensemble. C’est niveau freinage que le doute s’immisce : le Shimano Deore, même en disques de ø 203/180 mm semble bien menu, vu le potentiel du bébé. A vérifier en roulant. Les composants du poste de pilotage sont estampillés Lapierre en aluminium simple, mais de bonne facture. On termine par le train roulant, monté en tubeless d’origine avec des jantes Rodi Ryot 25 mm et une monte Maxxis Ardent devant et Forekaster derrière en 2.4.

Moteur, action !

Première chevauchée et tout de suite, là encore, deux choses me sautent aux yeux : la selle offre un confort d’assise de folie (confirmé tout au long de l’essai) et la position m’a donné l’impression d’avoir déjà roulé sur ce vélo. C’est dire si le poste de pilotage et la géométrie ont été bien étudiés pour offrir ce type de ressenti. Très bon point sans avoir roulé 100 m donc. Pesé à plus de 15kg, le bébé n’est pas chétif et pourtant, sur le plat, il se laisse plutôt bien emmener, il faut l’avouer. Les pneus sont ni bons, ni mauvais, ni trop cramponnés, ni pas assez pour notre partie plus technique. Je déroule les jambes avec facilité et c’est assez déconcertant dans la première grosse montée : mais où sont ces kilos ? Seul un frottement du disque arrière légèrement voilé m’a peiné dans cette ascension. Pour le reste, pas d’effet de pompage marqué. Bien campé sur le bec de selle, ça monte sans coup férir tout en avalant le terrain. La seule remarque concernera le plateau de 32 dents : un choix curieux pour cette gamme d’usage car il faut les mollets pour l’emmener. J’aurai plus vu un 30 dents plus capable de vous soulager dans les raidars. Bref, j’attaque ma partie roulante de liaison pour rejoindre les singles. Là aussi, les relances, sans être foudroyantes car il ne faut pas exagérer non plus, sont néanmoins honnêtes et je m’aperçois que le blocage de la fourche au guidon…ne sert à rien en fait. La RockShox 35 Gold RL se montre assez surprenante, même avec mes 89kg tout mouillé, je la trouve assez réactive même s’il faut, comme d’habitude, mettre un poil moins de pression que recommandé pour profiter pleinement du débattement et que le réglage de détente…ne détend pas grand chose. Ça ou rien, c’est pareil, ça sautille beaucoup trop. L’arrière suit sans soucis et les relances sont vives, sans excès donc. La position se confirme comme étant vraiment confortable, au point de pouvoir envisager des sorties bien longues sans problème.

On arrive au dessert avec les singles en descente… Je vais être honnête : première ou presque tentative de saut et j’ai laissé un peu de métal de la jante sur une arrête…pas assez gonflé ou jante trop tendre ? Qui sait ? Allez, on regonfle et c’est reparti. La selle bien baissée (qui d’ailleurs mériterait peut-être plus de débattement), les premiers coups de pédales me propulsent vers le premier virage qui doit se négocier en plaçant l’avant, puis en appuyant sur l’arrière avec les jambes limite tendues : je sors comme un boulet de canon, un peu trop large en fait. C’est clair, le TR 4.9, avec son arrière bien court et sa géométrie issue du Zesty a des racines joueuses ! C’est d’ailleurs curieux qu’un vélo qui monte aussi bien sache descendre en offrant de telles sensations. Là encore, le poids a disparu je ne sais où. Seuls les pneus me rappellent à l’ordre en fait, habitué à des gommes plus agressives, je dois calmer le jeu pour rester sur la piste. Bon, le bémol, clairement, ce sont les freins : vite dépassés, surtout avec votre serviteur en sus du poids du vélo (plus de 100 kg à stopper). Ils sont à la peine. Disons que si vous roulez raisonnablement, ça peut passer. Mais si vous vous laissez « ambiancer » par le TR, il faudra envisager un changement.

Alors, ce TR, on valide ou pas ? Ce sera un grand oui pour plusieurs raisons : il monte et descend remarquablement bien, malgré son poids. Le confort m’a sauté aux yeux et ça, c’est appréciable. On peut facilement se balader avec, grâce à cette position relativement neutre. Mais si le cœur y est, on peut aussi se sortir soit les doigts, soit de la piste pour profiter du tempérament très joueur de la bête. Franchement, de cette gamme de prix, peu de modèles tous suspendus sont présents et celui là, en plus, il vous file la banane à chaque fois. On change quoi pour qu’il soit parfait ? Les freins pour assurer en descente et un train de roues plus large en 30 mm pour ne pas se laisser surprendre dans un élan de générosité. C’est sûr, ça coûte des euros, mais vous y gagnerez (encore) en polyvalence.

Caractéristiques

GEOMETRIE : Taille L – Top tube : 633 mm – Tube de selle : 470 mm – Angle de direction : 66° – Angle du tube de selle : 75,6° – Bases : 428 mm – Empattement total : 1210 mm – Hauteur du boîtier : 334 mm – Reach : 476 mm – Stack : 612 mm – FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L, XL – Modèle d’essai : L – Cadre : aluminium Supreme 5 – Fourche : RockShox 35 Gold RL Boost – Amortisseur : Lapierre AF2 Air RL – Freins : Shimano Deore M4100 /420, ø 203/180 mm – Dérailleur ar. : SRAM GX Eagle. – Pédalier : SRAM NX Eagle,170 mm, 32 Dents. – Commande : SRAM SX Eagle – Cassette : SRAM PG 1210, 11×50 – Roues : Jantes : Rodi Ryot 29 ; Moyeux LP by Fastrace – Pneus : av. : Maxxis Ardent Exo, 29×2.40 ; ar. : Maxxis Forekaster Exo, 29×2.40 – Potence : LP aluminium, 50 mm – Cintre : LP aluminium 6061, 760 mm – Tige de selle : LP Dropper by JD, 130 mm – Selle : Selle Royal Vivo.

Distributeur : Cycles Lapierre, contact : www.lapierrebikes.com

Notes :

Rendement : 3

Confort :4

maniabilité : 4

stabilité : 4

Prix /équipement : 3,5

Total: 14,8 /20

On aime : position naturelle – Confort – joueur – sécurisant

On regrette : les freins peu endurants – le plateau de 32 dents – le blocage au guidon inutile