Iceland Trip

Habitués à des étés chauds en France, nous avons décidé de chercher un endroit où rouler au frais sans faire la queue durant la période estivale. L’Islande paraissait réunir toutes ces qualités au moment de notre choix. Cependant, le mois de juillet ne nous a pas gté et au moment de décoller, nous rêvions plus de sable fin et de cocotier… Dans quelle galère s’embarque-t-on encore ?

l’Islande est un pays quasi désertique à l’exception de sa capitale!

A peine débarqués de l’avion, nous sommes déjà sur nos machines quatre heures plus tard. Au programme, un ride de prise en main pour aller observer la seconde plus haute cascade du pays Haifoss. Après quelques tours de roues, nous tombons émerveillés devant cette chute d’eau de 122 m de haut. Petur nous propose de continuer à rouler le long de la vallée et de nous récupérer en bas, ce que nous acceptons avec plaisir, surtout qu’il s’agit d’un tour à profil descendant. Nous faisons une pause pour courser les moutons : ils sont partout en Islande et vivent en liberté pendant la belle saison avant d’être rapatriés dans leurs fermes respectives en hiver. Après deux heures de vélo seuls au monde, nous les retrouvons, un peu fatigués car nos organismes ont souffert du voyage. Heureusement le paysage, les couleurs et le beau temps étaient présents pour nous motiver. Nous poursuivons ensuite notre périple jusqu’au camping de Landmannalaugar : installation, repas, petit tour dans la source d’eau chaude et dodo.

Tout le monde nous a parlé de cet endroit magnifique, connu avant tout par les randonneurs pour être l’arrivée du célèbre trek de trois jours Thorsmok-Landmannalaugar. Nous sommes donc impatients le matin d’aller poser nos roues sur ce coin unique au monde. Nous franchissons la bute de lave de quarante mètres de haut qui surplombe le camping et nous entrons dans une autre dimension. Le jaune, rouge, vert, noir, orange et bleu se superposent d’une façon irréelle pour le plaisir de nos yeux. Au milieu de ce paysage inédit, un volcan a déposé une coulée de lave qui laisse s’échapper de nombreuses fumeroles. Cela rend l’endroit encore plus mystérieux ! On va donc en profiter pendant trois jours à découvrir tous les sentiers, tous plus différents les uns que les autres, parsemant les multiples sommets des alentours. Pour ne rien gâcher au plaisir, la source d’eau chaude à partir de 40°, voire plus, va agrémenter nos soirées et se révéler propice à la rencontre de nombreuses personnes venues des quatre coins du monde, le tout en sirotant un breuvage à base de houblon appelé bière.

Des paysages aux couleurs si contrastées!

Nous continuons notre route plus au sud en 4X4, pour rejoindre le Parc Naturel de Thorsmork. Sur la route, on effectue une pause touristique à la cascade de Seljalandsfoss. Ce n’est pas la plus grande du coin mais elle a une particularité : on peut passer derrière à vélo et voir la chute d’eau sous un angle rare. Ensuite, changement de décors avec l’apparition de buissons, des glaciers tout autour et un lit de rivière à traverser à de multiples reprises pour rejoindre le camp de base. On comprend mieux l’utilité de l’énorme 4X4 quand on traverse des gués où l’eau monte jusqu’à la fenêtre. Svala ne faisait pas la maline et vu l’album photo du gardien du parc, on peut la comprendre. Ce dernier nous fera profiter de son album pour nous montrer les plus belles photos de voitures coincées dans la rivière et le lendemain nous assisterons en direct, au sauvetage d’une voiture bien mal engagée. L’Islande, c’est rock’n roll.
Nous voilà maintenant au pied du volcan Eyjafjallajökull, rendu célèbre par son éruption qui a paralysé l’espace aérien en 2010. On se rend bien compte sur place de la quantité de cendre qui s’est déposée. Dès qu’il y a du vent, un voile opaque couvre l’horizon, les glaciers sont recouverts de cendre et un lac de trente mètres de profondeur a même disparu, comblé par cette poussière volcanique ! C’est dans ce cadre digne du Seigneur des Anneaux que nous allons évoluer et rouler. La cendre fait que dès que nous roulons, un nuage de poussière se lève derrière nous et rend les images encore plus spectaculaires, quand ce n’est pas Palmi qui s’amuse à faire des dérapages, dégageant une tonne de cendre ahurissante et finalement bien jouissif.

Le volcan EyjafjallajÃkull constitue un terrain de ride jouissif pour Palmi!

Après ces quelques jours en compagnie de Petur et Siggy, il est temps de nous séparer et de voler de nos propres ailes. Ces derniers nous montrent sur une carte les endroits intéressants accessibles en voiture “standard”. Ce fut un plaisir de partager nos visions du vélo ensemble et surtout de bénéficier de leur connaissance du pays et leur hospitalité. Nous voilà donc en route pour Skogafoss. Encore une cascade me direz-vous, mais encore une bien sympa à voir ! Nous campons au bord de cette dernière et partons le lendemain pour un long tour de vélo direction le col entre les glaciers Eyjafjallajökull et Mýrdalsjökull (ce n’est pas nous qui avons donné ces noms, promis !). La météo n’est pas cool du tout. Il pleut, il y a du vent et du brouillard, mais c’est aussi ça l’Islande. On grimpe au sommet de la puissante chute d’eau et là un trail fort sympathique monte progressivement le long du cours. L’itinéraire est parsemé d’une trentaine de cascades. Nous continuons notre chemin jusqu’à l’arrivée dans les pierriers. La fatigue commence à se faire sentir, d’autant que la visibilité est moyenne. A chaque petite butte nous espérons voir le refuge situé au col, mais il tarde à se montrer. Halldor accélère le rythme car il a faim. Finalement, après avoir souffert, on arrive à une vieille cabane située entre les deux glaciers. Nous sortons notre casse-croûte local (pâté de foie, truite, pâte de caviar à tartiner, terrine de tête d’agneau…), nous nous réchauffons un peu et profitons d’une accalmie pour le moment tant attendue de la journée. En effet, 1 000 m de dénivelé nous attendent sur un single bien joueur pour rejoindre la voiture au niveau de la mer. Skuli et Palmi lâchent les chevaux, Halldor et Svala suivent derrière et chacun profite pleinement de cette récompense qui fait bien vite oublier les efforts consentis plus tôt dans la journée. C’est aussi ça le vélo en Islande.

Le soleil revient lors de notre remontée vers le nord, à bord de notre break chargé de quatre vélos et quatre personnes. Nous nous sentons bien petits face aux mastodontes à roues surdimensionnées que nous croisons, mais nous laissons notre égo de côté et allons de l’avant direction le spot suivant. Celui-là nous fera du bien après la fraicheur de la veille. Il paraît qu’après quelques kilomètres de montée on arrive sur une magnifique rivière d’eau chaude, où l’on pourra se relaxer au chaud en pleine nature. Et pour ne rien gâcher, les paysages sont encore une fois exceptionnels, avec des geysers, de la fumée et des couleurs venues d’un autre monde. Palmi et Halldor se défient dans le franchissement de geyser bouillant en bunny-up. Gare à celui qui se loupe, il finira ébouillanté ! Svala ne cautionnant pas ce genre de pratique barbare continue sa route à la recherche de l’eau bien chaude, tandis que Skuli immortalise le combat avec son appareil.

Des lieux aux nombreux atouts…

Il est bientôt l’heure de prendre le chemin du retour. Mais avant cela, nous tenons à profiter d’autres endroits moins propices aux VTT, mais indissociables de l’Islande. De fait, nous avons passé trois-quatre jours à parcourir le cercle d’or (Thingvellir, Gulfoss, Geysir), et à profiter de l’eau thermale du Blue Lagoon. De quoi convaincre les gens ne désirant pas venir uniquement pour le vélo, que l’Islande a de nombreux atouts géologiques. Nous dirons même que c’est le meilleur endroit pour se rendre compte que la terre est un élément en mouvement, qui se façonne en continu et que la force de la nature est impressionnante.
Pour conclure le voyage nous avons eu la chance de passer notre dernière soirée à Reykjavik lors de la nuit de la culture, l’équivalent de notre fête de la musique. Autant vous dire que ce fut mémorable. Tous les Islandais étaient dans la rue pour faire la fête dans une atmosphère légère et détendue. Et ce ne sera pas Palmi qui nous dira le contraire car nous ne l’avons vu revenir que le lendemain, le sourire aux lèvres.
Au final, les images parlent d’elles-mêmes et hormis quelques nuits un peu fraîches sous la tente, nous ne ramènerons que de bons souvenirs de ce voyage. Avec ou sans vélo, nous ne pouvons que vous conseiller cette destination unique et majestueuse. De notre côté, on réfléchit sur la prochaine destination pour l’été 2012…