Ibis Mojo SL-R : Le versatile

L’homme a toujours été en quête d’évolution. L’industrie du VTT a décidé qu’une fois par an, les gammes se devaient d’évoluer. Par chance, il existe des marques comme Ibis qui décident de lancer un nouveau produit uniquement lorsque cela est nécessaire. L’exemple concret de cette illustration est le nouveau Mojo SLR.

Magic Mojo !

Ce nouveau SL-R offre donc de belles évolutions techniques en terme d’optimisation du ratio poids/rigidité du cadre. Reste qu’Ibis a tenu à conserver la même géométrie que le Mojo SL…ce qui –vous l’avez peut-être compris – signifie que le SL-R est doté d’un angle de direction relativement fermé (69° avec une fourche de 140 mm de débattement) pour sa catégorie. Ibis se défend en annonçant que la douille de direction est compatible avec le jeu de direction Cane Creek Angleset, et qu’ainsi on peut ouvrir l’angle de 1,5° et passer à 67,5°. Comme on l’a dit un peu plus haut, le SL-R est doté d’un axe arrière Maxle en 142X12 mm, et d’une patte de frein à disque en carbone au standard Posmtount. Aujourd’hui en 135X12 mm, le HD passera d’ici peu en 142 mm lui aussi. Ibis affirme que la fixation du dérailleur avant Direct Mount permet d’améliorer la compatibilité avec une transmission en 2X10 vitesses. Le fait de ne plus avoir de collier de dérailleur permet surtout à la marque californienne d’optimiser la rigidité de la zone du boitier de pédalier en pouvant travailler pour librement sur les formes et la structure du cadre. Le SL-R sera disponible dès cet été. Malheureusement la marque californienne n’a plus (pour l’instant !) de distributeur sur le sol français…mais vous pouvez toujours vous renseigner auprès d’Ibis en vous rendant sur leur site internet, car la marque a conservé des distributeurs européens.

Afin de fêter la sortie de son nouveau SL-R et de souffler ses 30 bougies, Ibis a organisé le lancement officiel de son nouveau bébé dans son usine de Santa Cruz. La marque californienne s’est associée à Easton, Shimano et Fox Racing Shox pour proposer aux journalistes deux jours de tests au guidon d’un nouveau SL-R muni exclusivement de pièces cru 2012 : roues Easton EC90 XC Carbon, dérailleur arrière Shimano XTR Shadow + et groupe XT 2012, et nouvel amortisseur Fox Float RP23 doté du traitement Kashima et du système Adaptive Logic. Je l’avoue, il y a pire ! Pour parfaire le tout, une grosse sortie est prévue pour relier le siège d’Easton (situé à Van Nuys) aux locaux d’Ibis à Santa Cruz…soit une bonne grosse après-midi de roulage, en empruntant les mythiques trails de l’Université de Santa Cruz. Pour le coup, je vais rouler sur un Mojo SL-R “bodybuildé”, monté avec une paire de roues Easton Haven Carbon et d’une fourche Fox Talas RCL 2012 quelque peu spécifique. A la demande d’Ibis, le réglage du débattement permet de passer de 150 mm à 130 mm au lieu de 110 mm sur la Talas d’origine. Première étape avant de rouler, le réglage des suspensions. J’ai la chance de pouvoir tester en avant-première les évolutions de Fox pour 2012. Pour tout savoir, reportez-vous à l’encadré de l’article ! C’est parti pour une longue sortie de 4 heures qui va nous permettre d’atteindre Santa Cruz. Après quelques kilomètres d’échauffement sur la route, on rejoint une première piste sablonneuse très rythmée. On se suit en file indienne à un rythme plutôt soutenu, et force est de constater que ce Mojo SL-R est le genre de machine qui ne rechigne pas à pédaler !

A peine 11 kg…

Mon bike affiche à peine plus de 11,5 kg sur la balance…pour 140 mm de débattement. L’Ibis est particulièrement à son aise sur ce genre de piste sinueuse où il faut constamment relancer en sortie de courbe, négocier des épingles bien serrées et bien anticiper pour rester dans le rythme. La rigidité du cadre y est pour quelque chose, et dans ce cas de figure on apprécie son angle de direction assez fermé, qui permet de le faire tourner vraiment rapidement dans les changements de trajectoire. Le cadre est vraiment plus rigide qu’un Mojo SL, le passage à la douille conique et à l’axe arrière en 142X12 mm y est pour quelque chose. Les choses sérieuses vont commencer à mesure que nous entrons dans une forêt typiquement californienne : des séquoias gigantesques, un sol riche qui fournit un grip phénoménal et des descentes…d’anthologie ! Du coup, le rythme s’accélère dans une longue descente façon final de la Mégavalanche. Le potentiel du SL-R est énorme, car son chassis est rigoureux. A l’arrière, la suspension DW-Link associée au traitement Kashima de l’amortisseur arrière offre beaucoup plus de sensibilité qu’auparavant. C’est bien simple, on a pratiquement l’impression de rouler avec un ressort hélicoidal tant la suspension arrière offre du grip. Loin d’être un argument marketing, l’ajout du traitement Kashima sur l’amortisseur Float permet d’obtenir un amortisseur au seuil de déclenchement vraiment très bas. Côté chassis et suspensions, ce SL-R est vraiment bien né. En contrepartie, je dirais que cet énorme potentiel est un peu gaché par une géométrie bridée par un angle de direction digne d’un VTT de cross-country. J’aurais aimé bénéficier d’origine d’un angle de direction plus ouvert (un degré aurait suffit) qui aurait permis de mieux exploiter le SL-R en descente. A l’issue de cette sortie test, que faut-il retenir au sujet de ce SL-R ? Son chassis est extrêmement bien né, il accélère fort et encaisse vraiment bien en descente (la rigidité latérale a été vraiment améliorée par rapport au SL par exemple). En ce sens, c’est une vraie réussite. En adoptant un jeu de direction angleset, il peut devenir une véritable arme en enduro et all-mountain…