Handiriders : une journée différente

Un événement d’une rare intensité s’est tenu à Valenton, dans le Val-de-Marne. Pour les handiriders, pas de chronos d’enfer mais une motivation décuplée… Récit.

C’est oublier qu’il y a des gens qui relèvent le défi d’aller de l’avant, de faire «comme avant», voire mieux : d’être plus performant encore qu’avant. Jérôme, membre des Handiriders, a servi d’interface entre le CRA et le ASHCRV, une association sportive d’handicapés emmenée par le sympathique Gilles Pindat. Sans aide de l’Etat, les Handiriders Assos parviennent à créer de l’espoir pour ces oubliés de la société.
Bien sûr, lors de la première approche, c’est le choc. Le regard se porte sur les moignons et prothèses en tout genre. On en vient même à chercher une amputation chez un rider parfaitement valide… Les conversations sont d’un autre monde. Chacun racontant son expérience, un accident, une amputation, avant de présenter son modèle de prothèse, d’évoquer ses performances mais aussi les problèmes de surchauffe de la liaison moignon-prothèse. J’ai l’air malin avec ma coupure et mes bleus suite à une belle gamelle…

Certains cherchent à être encore plus performants qu’avant l’amputation!

Les Handiriders sont de joyeux drilles, toujours prompts à narrer des anecdotes hilarantes. Imaginez la tête du vététiste lambda passant devant un amputé qui enlève sa chaussure et qui révèle un tibia carbone au bout ! Le but d’une telle rencontre est de faire exploser les barrières et de montrer à ceux qui ne croient plus en la capacité de se déplacer à nouveau que la chose est possible. La journée fut marquée par de nombreuses séquences émotions. Comme ce participant qui reprit espoir suite à un tour de parcours parsemé de plots, de planches et même de sauts. Il se voyait déjà repartir de nouveau sur les chemins. Il y eut aussi cette jeune fille, amputée de la jambe et pleine de bonne humeur, qui a fait du vélo pour la première fois de sa vie sous les hourras du personnel de soin, des locataires temporaires du CRA et bien sûr des Handiriders. Un Népalais amputé du tibia s’est senti tellement en confiance sur le Santa Cruz Nomad de Onefoot qu’il s’est un peu trop envolé sur un éject. Il était à deux doigts de se refaire quelques dents… La timidité et la crainte, compréhensibles, des participants furent balayées par la bienveillance de tous les riders présents. La frontière valides-handicapés a été vite oubliée, les handicaps aussi. Un barbecue géant offert par le CRA scella de nouvelles amitiés. Et les nouveaux espoirs que ces drôles d’oiseaux des Handiriders Assos ont su générer tout au long de cette journée inoubliable.
Internet : www.handirider-assos.com/