Giant Reign X1: Prêt pour la compet’ !

Si le Reign X a quelques années d’existence au catalogue de la marque taïwanaise, il n’en reste pas moins une valeur sûre. La mouture 2012, fraichement sortie, est l’occasion de faire le point sur ce modèle emblématique.

Heureusement le cadre reste compatible avec les pivots en 1″1/8 en haut via un jeu de direction FSA spécifique disponible chez Giant. Toutes les potences Giant OD2 sont livrées avec une bague adaptateur pour un montage sur du 1″1/8, un moindre mal finalement. Le fondement de ce changement, appliqué uniquement à certains modèles (Reign 0 mais pas Reign 1 et 2) est d’augmenter le contrôle et la précision de la direction. Le jeu en vaut-il la chandelle ? La différence de perception sera-t-elle si significative qu’elle justifiera à elle seule ces contraintes ? Au-delà de cette modification, le châssis des Reign X garde sa géométrie, son cadre en aluminium AluxX SL travaillé selon un procédé propre à la marque pour optimiser les épaisseurs, éviter le rajout de goussets de renfort et hydroformer les tubes ainsi que sa suspension Maestro à point de pivot virtuel unanimement reconnue. Evidemment, la marque privilégie les excellents composants Giant Contact et AM pour la tige de selle télescopique (test à retrouver page 54). En bon enduro polyvalent, il est équipé d’une transmission Sram X9/X7 2×10 en 36/22 complétée d’un Chain Guard MRP X2. Le train roulant est également de qualité avec une bonne paire de pneus Maxxis et des jantes Giant assez hautes montées sur du moyeu DT Swiss 350 en 135×12 mm pour l’axe de serrage Rock Shox Maxxle derrière et Giant en 20 mm devant. Largement de quoi voir venir.

Prêt à courir

En selle ! Malgré la taille M du cadre, la position est très correcte, probablement grâce à l’angle du tube de selle assez couché et au déport arrière du chariot de selle. Une nouvelle fois, attention à bien valider une taille en montant sur le vélo plutôt que d’après une longueur de top tube sur un tableau de cotes. Même si on est dans le gros enduro avec le poids que ça induit, au fur et à mesure les sorties tests se sont rallongées, rallongées pour aller chercher toujours plus de descente et au final, il faut admettre que sans chercher à faire des chronos en bosse, le Reign X1 est largement capable de grimper dans de bonnes conditions le dénivelé qu’il avalera goulûment en descente. La transmission aide à monter sans limite de braquet, ou presque. Dommage que lorsque le mode Pro Pedal de l’amortisseur est activé, la compression ne soit pas plus ferme. Il n’y a quasiment aucune différence entre le mode actif et inactif. C’est lors de ces longues montées qu’un point est apparu perfectible. Sur le gros plateau, lorsque la chaîne arrive sur les trois dernières couronnes en haut de cassette, la chaîne cafouille un peu sur le galet bas du dérailleur. Logiquement, le système MRP x2 qui guide la chaîne en sortie de plateau, raccourcit la distance que la chaîne a pour aller rejoindre le galet formant un angle important qui l’insiste à sortir du guidage droit. Le phénomène disparaît lorsque la chaîne est fraichement et abondamment huilée ou en passant sur le petit plateau.

Pendant qu’on en est sur le système MRP, il faut lui imputer une autre faille, en descente cette fois. Si la chaîne déraille vers l’extérieur et que, parce qu’on ne s’en est pas rendu compte, on recommence à pédaler, la chaîne sort du guide inférieur pour ne plus pouvoir y rentrer autrement que grâce à une manipulation à l’arrêt. Pour réduire ce risque, il est impératif de régler la fourchette du dérailleur avant au plus près du sommet des dents du grand plateau ainsi que la butée haute. C’est rare, mais ça arrive. En descente le Reign X1 prend toute sa dimension. Il amortit dans un bruit sourd les impacts du sol, quels qu’ils soient. Il ne manque qu’un réglage de compression basses vitesses à la fourche pour former un binôme quasi idéal avec l’arrière qui lui éviterait de plonger dans les freinages appuyés. Un freinage modeste mais suffisant des Avid Elixir 5. La géométrie réussie (et inchangée) offre un très bon ratio entre stabilité et maniabilité, ratio accentué par les bonnes dimensions de la potence et du cintre. Il faut simplement passer tous les spacers au-dessus pour retrouver une hauteur plus appropriée du poste de pilotage. Un vélo vendu quasiment “prêt à courir” en enduro et qui reste très attractif en prix et en équipement pour peu que le look ne soit pas un obstacle. Il vient en tout cas de remporter le titre de vainqueur la coupe d’Europe Maxiavalanche aux mains de Franck Parolin. Félicitations !