BMC Twostroke 01 One : le meilleur, c’est lui !

BMC est reconnu aujourd’hui pour être un créateur de tendances. On se souvient par exemple du génial Fourstroke qui a lancé le top à la multiplication des tout-suspendus de cross-country à la géométrie débridée. Auparavant, la marque suisse nous avait subjugués avec le Teamelite 01, un semi-rigide doté d’une mini suspension à l’arrière, qui nous a permis de poser des KOM toujours en place 5 ans après notre test. Aujourd’hui, BMC remet le couvert avec le Twostroke, un semi-rigide qui reprend la philosophie des VTT de cross-country à la géométrie d’une polyvalence infinie.

DR. B. Lacoste

Prix : 3 999 € | 9,45 kg taille M ; roues 3,9 kg | Déb. av. : 100 mm/ Pratique : rando-sport, compétition, plaine, vallonné

Jusqu’à maintenant lorsque BMC a lancé un nouveau modèle, il l’a toujours pensé avec l’objectif de remporter des victoires sur les courses de cross-country. Le Teamelite 01 MTT en est la parfaite illustration. Mais voilà, l’évolution du terrain de jeu a au fil des années mis en avant les qualités du tout-suspendu. Alors la marque suisse a développé son Fourstroke, un VTT bien plus à son aise sur ces nouveaux terrains. Il est alors plus facile pour les pilotes d’enquiller sereinement dans les descentes de plus en plus techniques du circuit international. Pour autant, faut-il laisser de côté le semi-rigide ? BMC nous montre en lançant le Twostroke 01 qu’il a encore sa place, mais avec des ambitions plus larges, que celle de la performance. Il va s’adresser à un consommateur qui ne veut pas se prendre la tête dans des réglages à n’en plus finir, qui ne veut pas avoir le poids superflu d’une suspension arrière, qui veut un vélo pour s’entretenir. La réponse de BMC se nomme TwoStroke 01.

Avec ce vélo, BMC a encore mis haut le curseur de la personnalité du vélo. Vous ne trouverez nul part ailleurs un cadre qui affiche ces lignes. Il respire la vitesse au premier coup d’œil, à défaut d’évoquer la légèreté. Et il faut le dire, si vous recherchez un produit qui veut battre un record de poids sur la balance, passez votre chemin ! Quand les marques concurrentes rivalisent d’ingéniosité pour proposer le châssis le plus léger possible, la marque helvète annonce son châssis full carbone à 1 037 g (taille M, peinture comprise mais sans la visserie). S’il est 50 g plus léger que le Teamelite 01 MTT, il est très loin des records annoncés par BH, Canyon, Specialized. Mais l’histoire de ce vélo s’inscrit ailleurs. Lorsque les ingénieurs ont décidé de développer ce modèle, certes le poids devait être pris en compte (1 037 g ce n’est quand même pas lourd), mais il devait surtout permettre d’accompagner son propriétaire sur des longues sorties, de lui offrir une prise en main facile, une qualité unique de sensations de pilotage pour un semi-rigide, tout comme son aîné le Teamelite 01 MTT en son temps.

Une géométrie en avance sur son temps

Il suffit de regarder le Twostroke pour comprendre qu’il y a quelque chose de différent sur ce vélo, quelque chose que l’on ne trouve pas encore chez les concurrents. L’avant long tranche avec l’arrière court, un effet encore plus amplifié par le sloping très prononcé du cadre. Et pour cause, ce vélo dispose d’une géométrie tellement progressive pour un cross-country qu’elle ferait rougir un VTT de trail bien armé. La stabilité est assurée par l’avant avec une direction qui pointe à 67°, un reach de 445 mm en taille M associé à une potence de 60 mm. Du jamais vu sur un vélo qui ne dispose que de 100 mm à l’avant ! Pour la maniabilité et la réactivité à la pédale, les bases sont courtes pour un 29” : 425 mm. Pour assurer en montée, même si BMC n’a pas poussé le concept trop loin, le tube de selle se referme à 75°. A notre goût, ils auraient pu oser aller plus loin mais heureusement, l’offset quasiment à 0 de la tige de selle permet d’avancer sa selle pour offrir un maximum d’appui en côte.

Un pari sur le confort

Le lien de parenté avec le Fourstroke est une évidence : ses lignes très futuristes au niveau de la colonne de direction et son gros tube diagonal bien droit pour un maximum de rigidité et de précision dans le pilotage, et l’arrière très profilé sont autant d’indices qui ne trompent pas. Les haubans plats et leur mise en contact avec le tube supérieur qui se fait autour du tube de selle, sont dessinés ainsi pour encaisser les vibrations. En gros, les ingénieurs ont repris une recette simple mais qui fonctionne très bien, celle de dissocier le haut du cadre et le bas du cadre. On prend l’ensemble qui part de la douille de direction en passant par le tube diagonal et les bases, et on fait en sorte que ce soit bien rigide histoire de bien transmettre la puissance de pédalage. Et on l’associe à un autre ensemble composé des haubans et du tube supérieur qui lui sera plus tolérant afin de filtrer les vibrations. La tige de selle carbone a aussi son rôle à jouer dans l’apport du confort. La forme en D, avec le méplat sur l’arrière, lui donne une flexibilité vers l’arrière qui vient aider le pilote en le suspendant un peu. BMC a été chercher cette solution sur ses modèles de route. Pour l’anecdote, le TwoStroke est compatible avec les tiges de selle télescopiques en ø27,2 mm. Il faudra alors passer par un adaptateur (vendu en option, sauf sur la version TwoStroke 01 Four qui dispose d’une tige de selle classique). Dernier point, le TwoStroke offre suffisamment de dégagement à l’arrière pour recevoir un pneu en 2.35 – 2.40 de large (même s’il sera livré en 2.25), de quoi bien filtrer les vibrations.

Le plein de détails

Pour les détails qui vont bien, sachez que les passage de gaines internes du dérailleur arrière, et du frein à disque, sont complètement guidés. Pour éviter d’abîmer le cadre, le jeu de direction intègre un blocage afin d’éviter que la fourche ou le levier de frein viennent au contact du châssis sur une chute par exemple. Le tube diagonal dispose également d’une surépaisseur de carbone pour limiter les risques d’impacts lors de remontées de pierres. Enfin, pour éviter les risques de sortie de chaîne (le cadre est uniquement compatible 1x), le vélo est équipé d’un anti-déraillement, et d’un protège-base qui limite l’oscillation de la chaîne. Et nos différentes sorties, même dans la boue, nous ont prouvé leur utilité.

Une gamme toujours simple.

Le Twostroke, c’est quatre modèles en carbone (Twostroke 01) avec des prix allant de 1 999 à 3 999 €, et deux versions (Twostroke AL) alu à partir de 1 199 € et 1 599 €. En alu, le cadre est annoncé à 1,850 kg, ce qui donne des vélos qui pèseront un peu plus de 13 kg. Particularité des cadres alu, ils reprennent quasiment les mêmes formes que les versions carbone. Seul le diamètre de tige de selle passe à ø31,6 mm. Les Twostroke seront proposés en quatre tailles S, M, L et XL, toutes en roues de 29”. Notre modèle de test est le plus haut de gamme, le Twostroke 01 One. Cependant ce vélo qui a des prestations haut de gamme, n’en a pas l’équipement. A 4000 €, se contenter d’une transmission en Sram GX, ça peut choquer, et on ne vous parle pas des roues qui sont en alu. Même si personnellement, je préfère des bonnes jantes en alu avec un bon rayonnage comme ici, que des jantes carbone qui tapent dans tous les sens comme on trouve parfois, mais qui font bien d’un point de vue marketing. C’est sûr que si l’on se contente de faire une comparaison brutale avec la concurrence directe (Specialized, Cannondale, Orbea, BH), le BMC est sous-équipé. Mais c’est un BMC ! Et là on joue dans la catégorie des Pivot et autres Santa Cruz. Le cadre du Twostroke est un produit haut de gamme, construit comme un produit haut de gamme, et je trouve que l’idée de le rendre « accessible » de la part de cette marque est une démarche qu’il faut saluer. Je sais ça va faire crisser des dents, de parler accessible à 4000 €. Mais c’est la première fois que les Suisses proposent un tel produit à ce prix ! Et puis sérieusement, sur le terrain, entre un dérailleur GX ou un X01, vous voyez vraiment la différence ? Sur la manette oui, mais pas là ! Alors oui, il n’est pas superbement équipé, mais pour ce prix, vous pouvez enfin entrer dans le monde des châssis en carbone de BMC, et ça…

DR. Swann. Lacoste

Attention, vous entrez dans un monde nouveau

Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce vélo est certainement le meilleur que j’ai roulé depuis des années. Oui je sais, il n’est certainement pas le plus léger, donc ne sera pas le plus apprécié des chasseurs de grammes qui veulent se rassurer sur le terrain avec un vélo qui s’envole comme une plume mais qu’ils arrivent pas à contrôler. Mais ce Twostroke est un exhausteur de sensations. Non seulement il va vite, qui plus est sur des longues distances sans épuiser son pilote, mais en plus il vous offre une nouvelle expérience de pilotage que seuls les VTT de trail bien armés vous donnent. Cette géométrie est tout simplement la meilleure même si elle impose d’avoir une fourche au fonctionnement irréprochable (ce qui n’est pas le cas de la SID qui l’équipe), tant les sensations au pilotage vont au-delà d’un simple cross-country. Cet avant long avec cette petite potence vous donne une sensation d’invincibilité tant la stabilité est au rendez-vous. On est vraiment posé au centre du triangle avant, et debout sur les pédales, l’équilibre est juste parfait ! L’arrière court aurait pu laisser croire à une rudesse dans ses réactions, mais non. Il s’apprivoise avec délicatesse, offrant des possibilités infinies pour vous extraire des virolos serrés. Certes, il n’est pas le vélo le plus confortable du plateau, et ne détrônera pas dans mon cœur le Merida Big Nine sur ce chapitre, mais il sait ne pas vous violenter. La déformation de la tige de selle, associée à celle des haubans atteint son objectif : vous permettre de continuer à pédaler même si le terrain se dégrade. Pas de sautillements intempestifs, pas de ruades de la roue arrière, ce vélo montre un équilibre entre rigidité et confort qui devrait être pris en exemple. Et il en va de même en côte où vous ne serez pas stoppé par la première racine. Il ne bute pas, il avale. Mieux, il vous donne l’envie de pédaler toujours plus vite en côte, tant il est stable. Assis, ou en danseuse comme il vous y invite souvent (pensez à bloquer la fourche, elle pompe trop si vous avez choisi comme nous de privilégier le toucher du terrain en début de course, avec moins d’air que préconisé mais avec un ajout d’une cale dans la chambre d’air pour ne pas aller en butée trop vite), le Twostroke se délectera des montées techniques où le choix de la bonne trajectoire vous mènera au sommet.

Les descentes ne seraient qu’une formalité si les freins Level TLM ne manquaient pas autant de puissance. Remarquez, cela vous oblige à prendre les meilleures trajectoires et optimiser votre position sur le vélo pour garder la machine sur sa trajectoire. Ça tombe bien, le dégagement offert par le cadre est excellent. Tout autant que le résultat de cette géométrie dans la pente. Le vélo va vite, répond du tac au tac, mais surtout il impressionne par sa capacité à absorber les chocs, même parfois violents. Le vélo est impérial, stable et met en confiance n’emporte quel pilote qui pose ses fesses sur sa selle. Cette tolérance rassure, mais surtout les sensations sont décuplées par l’absence de bruits parasites qui peuvent parfois perturber le pilote. Ici rien de cela. Il évolue rapidement sur des terrains qui ne devraient pas être son terrain de jeu, et pourtant…

En avance sur son temps

Le BMC Twostroke 01 coche absolument toutes les cases qui caractérisent le cross-country comme je le conçois, à savoir fait pour bouffer du kilomètre en ayant toujours la banane au visage, sans se prendre la tête, et surtout sans vous imposer de rester sur la réserve, que ce soit en descente ou dans des passages techniques. Agile, mais aussi stable, amusant et réactif aux coups de pédales, confortable et rigide là où il le faut, le Twostroke est un compagnon idéal, qui n’est pas sans défaut (pneus, roues qui pourraient avoir plus de dynamisme, commande de vitesses peu précise, poignées peu ergonomiques) mais qui sont « explicables » par son prix qui n’a jamais été aussi bas pour un BMC. Dites-vous que vous pouvez toucher ce vélo, avec ce même cadre, cette même géométrie à partir de 1 999 € !

Caractéristiques

GEOMETRIE : Taille : M – Tube supérieur : 618 mm – Tube de selle : 440 mm – Angle de direction : 67° – Angle de tube de selle : 75° – Bases : 425 mm – Empattement total : 1135 mm – Hauteur de boîtier : 3XX mm – Reach : 445 mm – Stack : 598 mm – FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L, XL – Modèle d’essai : M – Cadre : Carbone – Fourche : RockShox Sid Select, déport 44 mm – Freins : Sram Level TLM, ø160 mm – Dérailleur arrière : Sram Eagle X01 – Pédalier : Sram Eagle X1 carbon, 175 mm, 34 dts – Commande : Sram Eagle GX – Cassette : Sram Eagle GX, 10-52 dents – Roues : DT Swiss XR 1700 – Pneus : Vittoria Barzo Graphène 2.0, 29×2.25” – Potence : BMC MSM01, 60 mm – Cintre : BMC MFB01 Carbon, 760 mm – Tige de selle : 01 Premium Carbon-D – Selle : Fizik Antares R7.

Distributeur : BMC  , Contact : www.bmc-switzerland.com

Notes

Rendement : 5

Confort : 4,5

Maniabilité : 4,5

Stabilité : 4,5

Prix/Equipement : 4,5

TOTAL :18,4/20

On aime : La géométrie idéale • Les sensations de pilotage • Gagne en confort avec la vitesse • Performant tout le temps mais pas exigeant

On regrette :Disque en ø160 mm à l’avant • Freins globalement manquant de puissance • Pneus perturbants