Cela fait plusieurs années que Nakamura a choisi d’aller à l’essentiel : un châssis performant et un bon train roulant. Pas de fioritures, pas de zèle. Cela permet à la marque française de proposer des vélo performants à des prix attractif. Le Complite 29 carbone n’échappe pas à cette philosophie.
[Htab] [tab title=”PRIX”]1 700 €[/tab] [tab title=”POIDS”]12,20 kg[/tab] [tab title=”DÉBATTEMENT”]Déb. av. : 100 mm[/tab] [tab title=”USAGE”]Compétition, rando-sport, plaine.[/tab] [/Htab]
Ah, qu’il est beau, le dérailleur Sram X.0 ! Tout comme le Shimano XT. Et que dire de la qualité du changement de vitesses Sram X.9… Oui, c’est beau, mais est-ce que cela vous fait aller plus vite ? Si vous le pensez, c’est que vous n’avez pas encore tout compris en matière d’optimisation de votre VTT. Un conseil : replongez vous dans le « Vélo Tout Terrain » n°186, tout y est ! En tout cas, les ingénieurs du fabricant français Nakamura ont trouvé la recette idéale il y a maintenant plusieurs années. Le nouveau Complite 29 carbone ne déroge pas à la règle. Il dispose d’un châssis carbone, construit selon la technique du monocoque. La masse n’est certes pas des plus impressionnantes mais dans la moyenne. Ce cadre fait la part belle aux codes contemporains. Ainsi, on retrouve une incontournable douille de direction conique, une fixation de l’étrier de frein au standard Postmount 160 avec positionnement sur la base, s’il vous plaît, et le passage des gaines dans le cadre, à l’exception de la durite du frein arrière. Souci du détail oblige, une plaque de métal est collée au niveau du pédalier pour éviter que la chaîne ne vienne manger le carbone en cas de déraillement. Voilà pour le plus visible. Sur le papier, le cadre a également recours à des solutions techniques censées favoriser le confort de roulage. Ainsi, les haubans viennent finir leur course au dessus de l’axe du moyeu arrière et pas dans son alignement. Le but : éviter que les vibrations /chocs ne soient directement répercutés dans la tige de selle. De même, la forme des haubans tend à être plus plate en leur centre afin d’offrir un peu de flexion verticale (pour l’absorption des chocs). Le triangle avant n’est pas en reste. Prenez le tube supérieur. Lui joue la carte de la rigidité latérale avec une forme aplatie très marquée. Pour la route, notez le tube supérieur et le tube diagonal qui viennent enrober la colonne de direction très en amont pour favoriser la précision dans le choix de la trajectoire. Voilà un cadre de qualité. Il lui manque tout de même un axe traversant arrière pour être vraiment au top. Le cadre est opérationnel, le train roulant aussi. Les roues ont une grosse influence sur le comportement de la machine. Selon leurs qualités, elles peuvent quasiment transformer une carne en cheval de course. Un constat encore plus marqué sur un VTT en 29 pouces. Les ingénieurs ont fait le choix d’une paire de pneumatiques plutôt polyvalents avec les Geax Aka. Autant à l’aise dans le gras (merci le 29 pouces) que sur terrains secs, ils offrent un bon compromis entre accroche et rendement. Autre point : la section de 2.2 peut paraître large pour un VTT se destinant à la compétition de XC mais à bien y regarder, cette largeur apporte un soupçon de confort bien appréciable au fil des kilomètres.
Les roues ne sont pas en reste. C’est souvent le parent pauvre du VTT, encore plus en 29 pouces. Ici, elles ont reçu une attention toute particulière avec un montage confié à Mach1. La jante de 21 mm de large en intérieur et 29 mm en extérieur (idéal pour le bon positionnement du pneu et la robustesse), en 32 rayons, est associée à un moyeu Novatec à roulements annulaires. A notre grande surprise, l’ensemble offre un dynamisme intéressant au vélo. On le verra plus tard, il apporte également un peu de souplesse dans le pilotage, ce qui n’est pas un mal (le cadre est déjà bien rigide à lui seul).La base est posée et bien posée. Il ne reste plus qu’à monter le reste du vélo. La fourche n’a pas été négligée. La Rock Shox Recon Gold fait partie des meilleures fourches dans ce segment de prix. Confortable sur les petits chocs, elle arrive à bien encaisser les plus gros lorsqu’ils se présentent sous la roue avant. Alors oui, elle pompe sur les grosses relances mais un blocage au guidon est disponible de série pour contrebalancer le phénomène. Puisqu’on est sur l’avant, parlons de l’intégration des composants. Nakamura nous prouve que « VTT à petit prix » ne rime pas avec « produits mal montés ». Ainsi, le cintre sans marque offre une très bonne courbure, avec une largeur de 700 mm parfaite pour le programme. Le blocage de fourche est intégré dans le collier de la manette de frein gauche tandis que les manettes de changement de vitesses sont jumelées avec les colliers de freins. On se retrouve avec un poste de pilotage épuré, vraiment propre ! Le reste de l’équipement est secondaire. Le panachage de la transmission (entre du Sram X.9/X.5 et du X.7) ne fait pas rêver mais il fonctionne très bien. Il en va de même du pédalier S1000 de Sram. Ce n’est pas ce qui se fait de mieux mais il offre une rigidité tout à fait convenable. Ces économies permettent de proposer un prix défiant toute concurrence. Ce Complite 29 carbone est affiché à 1 700 euros et ne pèse que 12,2 kg sans les pédales en taille M ! Voilà une belle bête de course qui ne demandera qu’à évoluer, niveau équipement, selon les rentrées d’argent ou la casse matériel.
Une bonne base qui ne demande qu’à grandir
On va tout de suite commencer par les choses qui fâchent : cette selle est une salle de torture à elle seule ! Tous les vététistes qui sont passés dessus sont unanimes. Allez hop, à remplacer ! Deuxième point, le poste de pilotage parfaitement posé, notamment en hauteur (juste au-dessus de la première cale), est un danger potentiel pour le tube supérieur. Explication : lorsqu’on tourne le guidon à l’arrêt, la commande de vitesses vient au contact du tube supérieur. En cas de chute, on court le risque de le détruire. Il faut impérativement poser un « bumper », façon Skean Protection Top, pour le sauvegarder. Dernier point, la tige de selle offre un recul qui n’est pas nécessaire. Une tige de selle droite aurait permis d’avoir une vraie bonne position sur le vélo favorisant un pédalage efficace. Là, si l’on suit les règles de positionnement de la selle, le fessier est trop en arrière, ce qui nuit au déroulement de la jambe. Il faut avancer plus que de raison la selle pour trouver la bonne position. Alors oui, un pilote de 1,78 m trouvera sa position de pédalage mais avec la petite potence de 90 mm, il sera complètement déséquilibré. A changer également lors de l’achat ! Voilà qui est dit, passons aux bons points.
Avec 1.9 de pression dans le pneu arrière, le Complite 29er n’est finalement pas si inconfortable, même si un rapide passage sur une ancienne voie romaine vous rappellera qu’il s’agit bien d’un cadre semi-rigide. Quand surviennent les passages défoncés par les tracteurs, le vélo est plus difficile à contrôler mais pas plus q’un autre. Heureusement, les roues de 29 pouces permettent de survoler la plupart des trous. Le pilote jouit d’une vitesse constante, pas besoin de relancer la bête à chaque trou. Le Complite 29er peut rouler vite, même si le Q Factor du pédalier est un peu large pour bien jouer des jambes. On arrive quand même à les faire tourner suffisamment rapidement pour garder le contact avec des machines au prix deux fois supérieur. Là, on profite du bon rendement des roues. Passé une certaine vitesse et l’inertie aidant, elles deviennent un atout. Elles semblent tourner toutes seules. Les relances sont facilitées par le dynamisme du train roulant et c’est fort heureux : avec sa boîte de pédalier large et ses grosses bases, le cadre a tendance à demander beaucoup d’efforts pour faire passer la puissance. On est constamment en train de remonter d’une dent pour ranimer la vitesse. Ce Complite ne se travaille pas en force mais en tournant plus vite les pédales.
Précis et stable dans le rapide, le vélo se place au doigt et à l’œil, profitant d’un très bon amorti de l’avant. Cela permet de ne pas avoir une roue directrice fuyante. On apprécié l’excellent travail des Avid Elixir 5 pour retarder le freinage. Il faut dire qu’avec 69,5° d’angle de direction, ce Complite a de quoi être stable ! C’est d’ailleurs beaucoup trop pour un XC 29’’. Certes, c’est un char d’assaut en descente mais cela le dessert dans le technique, les virages serrés, ou il devient pataud. Attention : mou de l’avant dans les singles et autres passages techniques. En revanche, l’arrière passe très bien. En côte, l’avant tend à se délester un peu mais cela ne nous a pas empêchés de monter avec brio notre côte témoin. Il fallait quand même lutter dans les virages serrés pour garder la roue avant au sol. Heureusement, avec un large choix de dentures démultipliées, on arrive au sommet sans faire exploser le cardio. Une première pour un vélo affiché à ce prix.
FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L – Modèle d’essai : M – Cadre : Carbone monocoque – Fourche : Rock Shox Recon Gold – Freins : Avid Elixir 5, ø180/160 mm – Dérailleur avant : Sram X5 – Dérailleur arrière : Sram X9 – Pédalier : Sram S1000, 36/22 dents – Commandes : Sram X7 – Cassette : Sram CS1030, 11/36 – Roues : Complite 29er by Mach1 – Pneus : Geax Aka 29 x2.2 – Potence : Alu, 90 mm – Cintre : alu, 700 mm – Tige de selle : Alu, Ø31,6 mm – Selle : Race – GEOMETRIE : Tube supérieur : 595 mm – Tube de selle : 435 mm – Angle de direction : 69.5° – Angle de tube de selle : 73° – Bases : 445 mm – Empattement total : 1 130 mm – Hauteur boîtier : 314 mm.
Distributeur : Intersport. Internet : www.nakamura.fr
RENDEMENT [star rating=”4″]
CONFORT [star rating=”3″]
MANIABILITÉ [star rating=”3″]
STABILITÉ [star rating=”4″]
PRIX/ÉQUIPEMENT [star rating=”4″]
[quote] On aime : Rapport prix/prestations – Idéal pour commencer la compétition – Choix de privilégier cadre et train roulant
On regrette : Tige de selle coudée – Selle – Roues non tubeless – Angle de direction trop ouvert pour un pur crosseur[/quote]
