Btwin Rafal 720 : tenue correcte exigée

Avec le Rafal 720, B’twin a décidé de faire d’un vélo dédié au primo-accédant à la compétition, un produit original. Pour cela, pas de solution technique innovante, non. Ici c’est sur la couleur que la marque française a décidé de se démarquer.

Btwin Rafal 720 (4)
DR T. Zaniroli

[Htab][tab title=”PRIX”]1200€[/tab][tab title=”POIDS”]11.95 kg sans pédales en taille M[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 100 mm | Déb. ar. : -[/tab][tab title=”USAGE”] rando-sport, vallonné, plaine.[/tab][/Htab]

Autant vous le dire tout de suite, pour rouler avec une telle machine, il faut assumer le risque de vous faire appeler Arlequin. En tout cas, si le but est d’être vu, même dans la plus touffue des forêts, alors il est atteint. Rouler en Rafal 720, c’est clairement rouler différemment. Bon, pour être plus terre à terre, les tons choisis pour ce modèle sont surtout une version répliqua des VTT du Team B’twin que l’on peut voir sur les courses hexagonales, avec en chef de file, Pierre-Geoffroy Plantet. Toujours est-il qu’ici, point de carbone que les vélos du team, le Rafal 720 partage la même structure de cadre que le Rafal 700. Il s’agit juste d’une montée en grade de l’équipement et d’une mise en couleur qui ne plaisante pas. Il s’agit donc d’un cadre en alu 6061 maison qui affiche officiellement 1,5 kg. On a vu plus léger chez B’twin… Techniquement, il reprend une partie des codes modernes comme la douille de direction conique, ou le boîtier de pédalier au standard BB92. Mais surtout, il passe à la fixation Postmount pour l’étrier de frein arrière (facile à régler), et au standard Direct Mount mis en place par Shimano pour le dérailleur avant. Plus de collier, le dérailleur est directement vissé sur un plot prévu pour ça sur le tube de selle. Au niveau du triangle arrière, les bases adoptent une forme un peu aplatie qui peut laisser supposer une once de confort. L’épreuve terrain n’ira pas dans ce sens… Niveau équipement, les chefs produits ont pioché dans la base de produits de l’Américain Sram. Mais pas de véritable cohérence. Ici le panachage est de règle. Un dérailleur arrière X.9, un dérailleur avant X5, des manettes X7, un pédalier S1000. Pas très glamour surtout vu le prix du vélo. Si l’on regarde un peu la concurrence, on peut trouver mieux chez les marques en vente directe sur Internet (Radon ZR Race 27,5 7.0 par exemple). Le service après-vente n’est pas le même ? Franchement, entre envoyer vous-même un vélo directement au SAV, ou l’amener chez Decathlon pour que eux fassent la même chose (cela fait plusieurs années que Decathlon a externalisé les vraies opérations sur les vélos), je ne suis pas sûr que ce soit aujourd’hui un véritable argument. Soit ! Un panachage au niveau de la transmission, et une fourche Manitou Marvel Pro pour guider la bête. Cerise sur le gâteau, elle dispose d’un système de blocage de la compression basse vitesse (3 positions jusqu’au blocage), inventé par B’twin, le Combo Shift. Il s’agit d’une petite poignée tournante, très pratique. Par contre au niveau de l’ergonomie, ce n’est pas ça : la poignée vient s’intercaler entre le grip et le levier de frein. Vu la forme de la poignée, plus la molette de réglage de l’approche du levier de frein, impossible d’avoir les mêmes réglages à gauche et à droite du cintre… Pas cool. La seule solution est de couper le grip d’au moins deux centimètres pour que la poignée tournante prenne cette place.

Flèche bleue

Le Rafal 720 est finalement assez long dans cette taille M. Pourtant son tube supérieur n’est pas à mettre en cause. La potence de 80 mm devrait être remplacée par une 70 mm, tandis que la tige de selle à recul devrait être une droite. Dans ces conditions, un pilote de 1,70 m trouvera une position parfaite pour le programme : la rando sportive ou les premières compétitions. Le 720 se met assez facilement en mouvement. L’appui sur les pédales se fait quasiment sans perte vers la roue arrière. Pour vraiment faire des démarrages explosifs, il faudra cependant faire chauffer les cuisses car la boîte de pédalier est quand même bien bridée. Toujours est-il que le vélo surprend pas son manque de confort. Pas à l’avant, la Manitou est impériale sur les petits chocs, tout en étant très progressive sur les gros, mais à l’arrière. On lutte pour conserver la roue arrière au sol sur les terrains minés. Ca tape, ça saute, c’est fatigant au bout de 40 km… On a fini par mettre 1,65 bar dans le pneu arrière pour limiter les remontées dans le dos et gagner au passage de la motricité en côte.

Si on devait caractériser son comportement général, on pourrait dire « bien partout ». Le vélo est très stable de l’avant en descente : entre le triangle avant rigide, la boîte de pédalier juste haute comme il faut, il sécurise. Mais il pourrait encore plus sécuriser avec un cintre plus large. 680 mm, c’est vraiment petit. Heureusement le vélo reste facile à placer grâce son train arrière court, et vif. En montée, il ne décroche jamais, même dans les grosses ascensions bien raides. Dans le technique lent, le vélo tourne dans un mouchoir de poche. Dans les enchaînements de virages rapides, il impressionne par sa facilité à se faire balancer d’un côté à l’autre. Seul le manque de grip de l’avant, et la fourche qui manque un peu de rigidité (axe de 9 mm classique) ont tendance à vous faire élargir les trajectoires. Mais autrement, son comportement neutre facilite grandement les sorties. Il ne lui manque qu’une dose de confort à l’arrière pour que le tableau soit parfait. En même temps, si un Arlequin ne saute pas dans tous les sens, c’est tout de suite moins drôle !

Ce qu’il faudrait changer

La monte de pneumatiques Hutchinson Python 2 est plutôt très bonne pour l’été. Cependant pour une utilisation toute l’année, un Toro à l’avant aurait été bien vu (pour rester chez Hutchinson). Autre point, la tige de selle. En plus d’être absolument pas pratique pour régler l’assiette de la selle, elle est trop rigide pour apporter du confort, et le fait qu’elle offre un recul oblige à avoir une position inadaptée au pédalage. Trop en arrière !

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : M, L, XL – Modèle d’essai : M – Cadre : Aluminium 6061 – Fourche : Manitou Marvel Pro – Freins : Avid DB3, ø180/160 mm – Dérailleur arrière : Sram X9 – Dérailleur avant : Sram X5 – Pédalier : Sram S1000, 38/24 dents – Commandes : Sram X7 – Cassette : Sram PG1030, 11-36 v. – Roues : Mavic CrossRide – Pneus : Hutchinson Python2, 27.5’’x2.1 – Potence : Rafal XC, 80 mm – Cintre : Rafal XC, 680 mm – Tige de selle : B’Twin Com SP67, ø31,6 mm – Selle : Fizik Tundra M7 – GEOMETRIE taille M : Tube supérieur : 590 mm – Tube de selle : 400 mm – Angle de direction : 69,5° – Angle de tube de selle : 73,5° – Bases : 435 – Empattement total : 1 107 mm – Hauteur de boîtier : 323 mm – Reach : 415 mm – Stack : 585 mm.

Distributeur : Decathlon, Contact : www.btwin.com

RENDEMENT [star rating=”3″]
CONFORT [star rating=”2.5″]
MANIABILITE [star rating=”4″]
STABILITE [star rating=”4″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”3″]

[quote] On aime : Géométrie passe-partout • Fourche efficace • Une gueule à part
On regrette : Manque de confort à l’arrière • Cintre trop étroit • Grips inconfortables, et problème d’ergonomie avec le blocage de fourche.[/quote]