Rockrider 9 ER : l’enduro tout public

Lorsque qu’une marque généraliste comme Decathlon s’aventure sur les marchés de niche comme le gros enduro, on se dit que les disciplines en question sont sur la bonne voie. Ce 9 ER nous démontre le savoir faire de la marque du Nord.

De quoi rassurer l’utilisateur sur la qualité de guidage de la fourche Rock Shox Lyrik Solo Air. La jonction bras oscillant-amortisseur est elle aussi très rigide grâce à une biellette en aluminium qui isole le Monarch des contraintes latérales. Les Rockrider sont toujours très bien équipés. Le 9ER ne déroge pas à la règle avec un groupe complet Shimano XT. Y compris les roues tubeless, montées avec des pneus enduro performants, les Hutchinson Toro en version 2.35 de largeur. Notez aussi la possibilité de poser un guide-chaîne… qui s’avérera obligatoire si vous vous alignez aux Enduro Series. Dès que l’on va vite en descente ou sur une réception de saut, la chaîne déraille. Le problème est moins sensible sur le grand plateau mais la chape longue du dérailleur et le triangle arrière unifié font mauvais ménage en cas de négatif qui tabasse.

Présenté officiellement lord de la Free Raid, le 9ER est le premier vrai enduro de la gamme Rockrider. Un très bon allié pour l’enduriste amateur qui veut tâter du chrono avec un budget serré.

Géniale, la position de pilotage incite à rouler longtemps à une allure correcte mais aussi à dégringoler n’importe comment les pires dénivelés. Rassurant, car neutre et stable sur les envols de sauts, le 9ER réclame quand même de l’engagement en courbe. Une fois dans le virage, ça passe très vite, même si on a l’impression que l’axe arrière se «balade» un peu. On arrive vite au bout des 150 mm si l’on choisit l’option «30% d’enfoncement de l’amortisseur» ou si l’on cherche un peu de confort à basse vitesse. Paradoxalement, ces 150 mm sont moins confortables que certains 100 mm. Peut-être atteignons-nous ici les limites de la suspension Neuf. Cette dernière permet de se passer de la plateforme de l’amortisseur. Pas de signes de pompage.

On peut même relancer en danseuse dans les côtes, sans oscillations. Les pires dénivelés positifs sont avalés sans souci grâce à une motricité hors pair. Les liaisons entre deux spéciales sont une formalité. Etonnant pour un vélo si gros ! Stable, maniable sur les sentiers larges, le Decathlon réclame de l’attention dans les «petits» coins, type virages en épingle en dévers. Le bilan reste malgré tout largement positif. Sachez simplement que ce VTT s’adresse à un public large. Bon un peu partout (et donc mauvais nulle part), il décevra peut-être des pilotes confirmés qui risqueront de le trouver un peu fade.